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Politique Publié le mercredi 14 janvier 2009 | Le Patriote

Processus d’identification des populations et enrôlement des électeurs -Ce que les Ivoiriens ont gagné

Faut-il suspendre l’opération d’identification en cours à l’intérieur du pays comme l’exige le FPI? Au regard des bienfaits de cette opération sur l’ensemble du processus de sortie de crise, la réponse à cette interrogation va de soi. Non, il faut poursuivre jusqu’ au bout l’opération qui a connu un engouement sans pareil dans la plupart des localités concernées. On a vu des personnes aller faire le pied de grue devant les centres de collecte dès 4 heures du matin et d’autres faire le rang parfois jusqu’à la tombée de la nuit pour se faire enrôler. La preuve que ce n’est pas l’affaire d’un seul individu ou d’un seul parti politique. Mais bien celle de tous les Ivoiriens sans distinction aucune. Elle bénéficie à tout le monde et n’est dirigée contre personne. Des pays, tels le Ghana, le Nigeria qui sortent d’élections plus ou moins réussies, en ont eu recours sans que le ciel ne leur tombe dessus. Bien au contraire, ces pays, à la traîne hier, se développent aujourd’hui en silence pendant que la Côte d’ivoire régresse et que ses populations se paupérisent. A y voir de près, les bienfaits que procure la présente identification sont innombrables. Premièrement, elle a permis d’instaurer un climat général apaisé, de septembre à ce jour. Hormis les actes de vandalisme enregistrés au cours des premiers jours dans certains quartiers d’Abidjan, la quiétude des Ivoiriens est totale et la Côte d’ivoire sort, peu à peu et sûrement, d’une situation informelle pour s’acheminer vers la normalisation. La scène politique nationale naguère morose s’anime de plus en plus. Les partis politiques réinvestissent le terrain, les leaders ont repris leur bâton de pèlerin et tournent dans le pays profond. Les Ivoiriens ont là l’unique chance que leur offre les signataires de l’accord de Ouagadougou de sortir du statut avilissant de « sans papiers » pour devenir des citoyens authentiques et dûment identifiés. Cette situation d’absence de documents d’identité fiables qui dure depuis bientôt vingt années (de 1990 à 2009) est en passe d’être corrigée. Pour de bon. Et cela vaut son pesant d’or. Tout ceci va certainement déboucher sur la confection de cartes d’identité hautement sécurisées, de cartes d’électeurs pratiquement infalsifiables et surtout sur l’élaboration d’une liste électorale incontestée et incontestable. Ce qui garantit, du coup, les conditions de crédibilité et de transparence des prochaines élections générales. Ce sont les Ivoiriens qui en seront davantage heureux. Parce que cela fait au moins deux décennies que l’Etat de Côte d’ivoire est incapable de délivrer des pièces d’identité à ses citoyens et des titres de séjour aux immigrants. Partant du principe que le prima du développement de tout pays est l’état civil. Le rôle régalien d’un Etat digne de ce nom est de veiller à l’élaboration d’un état civil et d’œuvrer à un recensement général des populations fiables et sécurisés. Dans le cas d’espèce, voici une opération hautement sécurisée et fiabilisée voulue et souhaitée par Gbagbo que le FPI combat. Cela est d’autant plus surprenant que c’est Gbagbo lui-même qui, au cours d’une conférence de presse en 1998 au Golf Hôtel, s’est insurgé publiquement contre le phénomène des « sans papiers » en Côte d’ivoire. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Emile Constant Bombet, a dû rentrer dare-dare d’un séjour à Yamoussoukro pour apporter la riposte au cours d’une conférence de presse similaire. Le président Bédié s’est alors vu dans l’obligation de revoir à la baisse le coût de confection de la carte d’identité verte fixé désormais à 1200 francs Cfa. La question se pose de savoir comment un parti politique normal peut-il s’opposer au fait de donner des papiers aux citoyens de son pays ?
Khristian Kara
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