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Politique Publié le mercredi 14 janvier 2009 | Le Patriote

Interview/ Accusations de fraude contre le RDR - Mamadou Sanogo RDR répond: "Le FPI est déstabilisé parce qu’il n’a pas préparé les élections"

Depuis quelques jours le FPI est revenu à la charge accusant le RDR de fraude sur le processus électoral. Des articles de presse parus dans les journaux qui lui sont proches révèlent à longueur de journée des cas de fraude ici et là. Ces accusations ne sont que démagogies et diversion selon Mamadou Sanogo, Directeur central de campagne chargé des questions électorale. Il s’explique dans l’interview depuis la capitale française où il est en mission. LP. Vous êtes à Paris dans le cadre de l’opération de sensibilisation et de mobilisation sur le recensement électoral. Que peut-on retenir de cette mission?
Mamadou Sanogo. Le RDR a été informé qu’il était très probable que la CEI se déploie à l’étranger pour procéder au recensement électoral des Ivoiriens résidant dans les différents pays retenus pour servir de lieu de vote. Alors, vu l’importance de la communauté ivoirienne en France et l’importance de ce pays par rapport à sa position en Europe, la Direction centrale de campagne chargée des questions électorales a décidé d’animer une séance de travail avec la délégation RDR de France, samedi dernier de 19h à 23 h. En présence de l’ensemble des responsables militants de France et le secrétaire national chargé des militants de l’étranger. Nous leur avons expliqué comment préparer le recensement électoral, la mobilisation sur tout le territoire français. Nous avons aussi donné une formation à la Commission technique électorale (CTE) de la France. Nous pensons que notre séjour a été fructueux. LP. Votre parti, le RDR est constamment cité par le parti au pouvoir de fraudes dans les opérations d’enrôlement et d’identification. Que répondez-vous?
M S : C’est avec beaucoup de regret que nous avons lu dans la presse des articles qui accusent nommément le RDR d’être à la base de fraudes massives dans un certain nombre de localités. Alors nous avons cherché à travers les articles en question les preuves. Naturellement, il n’y en avait pas. Ce ne sont que des affirmations sans preuves. C’est une méthode qui est propre au FPI. Tous les observateurs de la vie politique nationale sont habitués à cela. Depuis que le FPI s’est engagé en politique, il a toujours opéré de la même manière lorsqu’il est en difficultés. Il procède alors à des affirmations gratuites, à des intimidations ou il fait en sorte que l’environnement soit un peu tendu. Ce parti ne prospère seulement que dans ces trois conditions. Notez qu’au début du processus électoral, après la phase texte dans les 8 villes qui ont été citées, le FPI a procédé par la violence en arrachant et en retirant des kits de SAGEM dans les différents lieux d’enrôlement, en bastonnant des agents d’enrôlement Il y a eu une réaction prompte de la Primature. Ensuite, il a envoyé sur ces lieux d’enrôlement certains de ses militants pour aller intimider certains de nos concitoyens qui étaient dans les rangs et qui attendaient de se faire enrôler. Quand il a vu que cette intimidation ne marchait pas, il a essayé à travers les agents recenseurs, de perturber l’opération en demandant notamment aux agents de l’ONI et de l’INS de rentrer en grève. Quand ils ont vu que cette autre stratégie ne marchait pas, ils ont simplement invoqué le fait que l’INS n’avait pas les moyens financiers pour faire face aux problèmes de logistiques qui devraient permettre le déploiement de ses matériels. Alors que nous savons tous que cette société parapublique a reçu les fonds qui étaient destinés à cette opération. Cette méthode n’a pas pris. A la fin, le FPI a décidé d’agir autrement. Il a donc fait intervenir l’administration territoriale, c’est-à-dire les préfets, les sous-préfets et en plus les forces de défense et de sécurité. Simplement en demandant à certaines autorités qui sont à leurs ordres de procéder à des arrestations systématiques de certains de nos concitoyens accusés de vouloir frauder sur la nationalité ivoirienne. A chaque fois que ces arrestations ont eu lieu, nos avocats, nos juristes sont intervenus de façon prompte et à la fin, il s’est avéré que ces accusations étaient gratuites. Etant donné que le FPI a vu que toutes ces tentatives n’ont pas porté, il a décidé simplement d’utiliser une autre stratégie. C’est celui d’une campagne généralisée faisant croire que le processus électoral en cours n’est pas crédible. Le FPI veut discréditer le processus simplement parce qu’il veut gagner du temps. Et simplement parce que ce parti n’a pas préparé véritablement les élections. Il était convaincu qu’en continuant dans la démagogie, les élections n’auraient pas lieu un jour. Aujourd’hui ils se rendent compte qu’ils ont été surpris par le fait que le processus est devenu presque irréversible. Et donc pour nous sont des accusations gratuites. Le RDR ne se reconnaît pas dans ces accusations. Et le RDR ne développe aucun complexe face à ces accusations gratuites. D’ailleurs le RDR est heureux parce qu’il a de plus en plus la preuve que ce parti est déstabilisé parce qu’il n’a pas préparé les élections. LP. Le FPI n’attend pas les choses comme vous le dites. La preuve ce parti organise un grand séminaire demain jeudi qui a pour thème: «fraude sur l’enrôlement et l’identification». Est-ce que vous n’avez pas peur?
MS. Lorsque le FPI a annoncé une tournée générale sur l’ensemble du territoire national, nous savions déjà qu’il n’avait qu’un seul objectif: il s’agissait de se fabriquer les preuves de fraudes généralisées. De fraudes qui en réalité n’existent pas mais qu’il faut par tous les moyens trouvés. Et les délégations qui avaient été envoyées en mission devraient forcement trouver ces preuves. C’est une raison valable pour nous de dire que les preuves n’existent nulle part. Tous ceux qui ont été arrêtés par zèle, ont été relâchés après avoir prouvé leur innocence dans ce qu’on leur reprochait. Nous sommes sereins. Le séminaire certainement va présenter le RDR comme étant à la base de fraudes massives et cela sans aucun fondement. Je profite de cette tribune pour mettre au défi les responsables du FPI de communiquer une liste exhaustive par localité citée, d’individus qui ont fraudé au nom du RDR. Cette liste ne sera pas publiée. Pour la simple raison qu’elle n’existe pas. LP. Ne pensez-vous pas que ces actes en question visent à plomber le processus électoral?
MS. De notre point de vue, c’est une stratégie que le FPI a utilisée par le passé. D’aucuns ont pensé que le Président Gbagbo, candidat contre le Président Bédié, s’était retiré par solidarité à ADO lorsqu’il a décliné sa candidature en 1995. En réalité, la stratégie que le FPI a utilisée en 1995 est la même qu’il veut utiliser. Lorsqu’il n’est pas prêt, il se présente en victime. Et il essaie de susciter l’émoi au niveau de la population pour exiger deux fois, voire trois fois plus. Souvenez-vous sous Gueï Robert. Lorsque le Président Gbagbo est revenu du Gabon avec sa fameuse phrase : «si c’est un gouvernement RDR qu’on nous le dise». C’est exactement la même stratégie qui est en cours. A chaque fois on menace de se retirer pour avoir d’avantage le contrôle. Nous sommes à un tournant où le FPI a certainement fait un bilan. Il s’est rendu compte que pendant que les partis qui composent RHDP étaient en train de préparer le recensement électoral en mobilisant et en déployant leurs militants partout sur le territoire pour faire du porte à porte, le FPI a lui, passé le temps à demander à ses militants d’aller plutôt menacer. Il s’est rendu compte que ses militants sont démotivés aujourd’hui. N’oubliez pas que l’objectif réel du FPI est de retarder au maximum le processus pour nous amener vers 2010. Parce que de toutes les façons, ils sont au pouvoir, ils ont la main sur les moyens de l’Etat. Ils souhaiteraient que cette situation perdure pour voir comment avec du recul, ils vont reprendre de nouveau en main le processus. Pour l’instant, ils ont été surpris. Ils vont donc utiliser une stratégie qu’ils ont utilisée plus d’une fois. C’est une stratégie qui a peut être marché deux fois. Mais qu’ils sachent que désormais les Ivoiriens connaissent leur façon de faire. LP. Devant cette situation. Quelle est la réplique du RDR?
MS. Nous n’avons pas de stratégie particulière. Pour nous, il y a des structures officielles, il y a un accord politique qui a été signé par ce même parti, le FPI. C’est lui qui nous a proposé l’Accord politique de Ouagadougou avec les Forces nouvelles. Le RDR a accepté cet accord et s’est engagé pour son application. Le RDR n’a pas de stratégie autre que le respect des accords de Ouaga. Cet accord prévoit le recensement électoral qui est en cours. Le Premier ministre a produit dans ce sens une note circulaire qui a été adoptée avec l’accord du FPI. Nous pensons que tout parti sérieux ne peut que se conformer à ces accords jusqu’au bout. C’est ce que nous faisons au RDR. Nous avons un seul mot d’ordre, c’est de demander à nos militants de ne pas se laisser perturber par tout ce qui est en cours mais de continuer l’opération de mobilisation et de rémobilisation pour que partout où se trouve un militant du RDR, que ce dernier se fasse enrôler. Le RDR a toujours dit qu’il était favorable à la prise du pouvoir par les urnes.

Yves-M. ABIET
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