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Politique Publié le mercredi 14 janvier 2009 | Le Patriote

Processus d’identification des populations et enrôlement des électeurs /Après son appel à la fraude lancé aux militants FPI: Mamadou Koulibaly doit être arrêté

“Il faut créer l équilibre par la fraude.» C’est ce que le 3ème vice-président du Front populaire ivoirien, M. Mamadou Koulibaly, a conseillé aux militants de son parti, dimanche dernier au cours d’une réunion à Yopougon. Vu le caractère sensible de ces propos, il importe ici de souligner que le député de Koumassi a raté une belle occasion de se taire. Même si l’on veut faire croire qu’ils ont été prononcés sous fond d’ironie, il n’en demeure pas moins qu’inciter ses partisans à frauder sur l’identité pour juguler une prétendue fraude à grande échelle, sonne comme un appel sans équivoque à la rébellion contre les institutions et les lois de la République. Encore que, en appellant ses partisans à créer l’équilibre “par la fraude” et non “de la fraude“, le député de Koumassi reconnaît implicitement que la fraude en elle-même n’existe pas chez ses adversaires. Il faut donc, dans son entendement que les militants du FPI s’adonnent à la fraude pour rattraper leur retard dans le processus. Et venant de la part de celui qui est censé être la deuxième personnalité de la République, cela est grave. Rien que pour cela, le procureur de la République doit se saisir de l’affaire. Mamadou Koulibaly prétend que l’opposition fraude massivement en cette période d’identification. C’est pourquoi, il demande aux militants et sympathisants du FPI, son parti, de frauder aussi en guise de réplique. Or sur les 50 personnes accusées de fraude depuis le commencement de l’opération, seules trois sont encore en détention. Les autres ont été relaxés pour délit non constitué et ont même pu se faire enrôler. Pour dire que cette fraude à grande échelle n’existe que dans l’esprit des pontes du FPI. Ce qui restitue davantage la dangerosité des propos du numéro 3 du parti au pouvoir. Une telle sortie ne doit donc pas rester sans conséquence. Ailleurs un tel discours, fut-il d’une personnalité politique de premier ordre, est sévèrement puni par la loi. L’exemple le plus parlant est celui de Jean-Marie Le Pen, le leader du Front national en France. Condamné à plusieurs reprises pour ces propos séditieux et dangereux pour la paix sociale. En avril 2004, il a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à payer 10 mille euros pour provocation à la haine raciale, en raison des propos tenus dans une interview parue dans le quotidien Le Monde le 19 avril 2003. « Le jour où nous aurons en France, non plus 5 millions, mais 25 millions de musulmans, ce sont eux qui commanderont. Et les Français raseront les murs, descendront des trottoirs en baissant les yeux », avait-il osé dire. Ce qui lui a valu son siège de député français au parlement européen. D’aucuns diront que « provocation à la haine raciale » et incitation à « la fraude sur l’identité », c’est pas la même chose. Mais c’est tout comme. Puisque ces deux délits poursuivent le même but : mettre à mal la cohésion sociale. Mamadou Koulibaly doit être poursuivi et arrêté pour avoir appelé à frauder sur la nationalité ivoirienne. Dans cette affaire, on ne saurait opposer à une telle action, l’immunité parlementaire du président de l’Assemblée nationale. Car il s’agit bel et bien ici d’un cas manifeste de flagrant délit. La balle est donc dans le camp de la justice.

Jean-Claude Coulibaly
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