Les opérations d`enrôlement et d`identification se déroulent sur tout le territoire national avec leurs lots quotidiens de problèmes financiers et de fraude massive. Si, dans la partie républicaine, des fraudeurs ont pu être identifiés et appréhendés, dans les zones rebelles, c`est le black out total. Et, pourtant, dans l`autre partie de la Côte d`Ivoire, la fraude est devenue la règle. Avec la bénédiction de rebelles toujours en armes.
Les opérations d`identification et d`enrôlement battent leur plein pour les élections générales à venir. Une véritable fièvre dans toutes les contrées que des partis politiques observent avec anxiété et essaient avec plus ou moins de bonheur de maîtriser, pour juguler la fraude, ou, à tout le moins, la réduire à des proportions acceptables. Il ne se passe pas de jour sans que la presse nationale ne se fasse l`écho de fraude massive et de fraudeurs arrêtés dans la partie républicaine du pays. En revanche, dans la partie contrôlée par la rébellion, tout est verrouillé et opaque. C`est à penser que le recensement et l`identification s`y déroulent le plus normalement du monde. Et, pourtant, selon des informations de sources sûres plusieurs fois recoupées, la fraude dans ces zones des rebelles a atteint des sommets inimaginables.
Des extraits de naissance fabriqués dans des domiciles
A Bouaké, dans le quartier Dar-es-Salam, pour ne citer que ce seul exemple, selon nos informateurs, c`est une véritable ruée vers l`obtention des extraits de naissance. Du matin à la tombée de la nuit, de longues files d`individus de différentes nationalités, surtout des Burkinabé, des Maliens et des Guinéens, vont à la pêche à ces extraits de naissance dans l`espoir de se faire enrôler et participer aux élections générales.
Selon nos informateurs quelques commis comme à l`époque coloniale, du matériel rudimentaire, des cachets et des signatures scannées, et le tour est joué. Nos informateurs ajoutent que les signatures ne sont pas fausses parce que les maires rebelles ont bel et bien donné leur bénédiction à l`établissement de ces fausses pièces administratives. Sur les lieux, on attribue des géniteurs et un lieu de naissance au postulant. Il peut alors aller se faire enrôler. S`il se pose un problème à l`enrôlement, le postulant fait très souvent intervenir les rebelles dont certains sont encore en armes et ils interviennent manu-militari pour finaliser l`opération devant des agents commis à l`enrôlement et à l`identification impuissants.
Tous ces nouveaux ivoiriens comptent échapper au croisement qui sera opéré avec le fichier du recensement général de la population de 1998 et avec le fichier électoral de 2000. Selon nos interlocuteurs, beaucoup vont passer entre les mailles de ce double contrôle parce que des stratégies de toutes sortes sont mises en place pour y échapper. L`une de ces stratégies consiste à utiliser les noms et dates de naissance d`individus de nationalité ivoirienne décédés entretemps ou morts au cours de la guerre. Les zones rebelles sont donc fouillées à la recherche des identités de personnes disparues ou mortes. Dès qu`on a les identités de ces individus, le reste est un jeu d`enfants, selon eux.
A Bouaké, ville dont on dit là-bas qu`elle est la première ville du Burkina Faso ou du Mali, les points de confection des faux extraits de naissance sont légion. Nos interlocuteurs disent sérieusement que la fraude qui se passe dans la zone républicaine est pratiquement insignifiante comparée à celle qui se déroule chez les rebelles. “C`est exactement comme entre une rivière et un océan”, disent-ils. Ils précisent que ce qui se passe à Bouaké, la première “capitale” des Burkinabé et Maliens, se passe aussi bien à Odienné, Korhogo, Ferkessédougou, Pogo, Séguéla… “C`est une véritable gangrène et certaines villes de la partie républicaine n`y échappent pas. A Anyama, Abidjan, Daloa, Man, ces individus qui rêvent de devenir Ivoiriens en usant de la fraude sont légion”, ajoutent-ils.
Les raisons de la fraude de la nationalité ivoirienne à grande échelle
Mais pourquoi donc les frères des pays voisins veulent-ils intervenir et prendre part à l’élection de nos dirigeants politiques et même devenir Ivoiriens ? La réponse de notre interlocuteur, lui-même rebelle, est sans ambiguïté : “La Côte d`Ivoire est une sorte d`Eldorado pour la sous-région. Pendant la guerre, beaucoup d`étrangers se sont enrichis. Tous ceux qui sont aux postes-frontières comme Pogo ont aujourd`hui des villas chez eux et de petites affaires. Ils s`adonnent au commerce du cacao, du café, du coton, de l`or et du diamant. Pour eux, il faut voter ceux qu`ils pensent être proches d`eux pour ne pas être chassés de la Côte d`Ivoire. On fait croire aux étrangers que si le président Gbagbo est réélu, ils seront chassés et dépouillés de leurs richesses, c`est cela la vraie raison de leur acharnement à vouloir participer à l`élection ivoirienne. C`est exactement ce que disait le premier régime aux Baoulés installés dans les zones forestières”, affirme un informateur.
L`avertissement concernant cette fraude massive est donc à prendre au sérieux.
Il faut aller au-delà de fraude qui se passe à Aboisso, Lakota, Abidjan et trouver dès maintenant des garde-fous à la fraude massives des zones rebelles si le pays ne veut pas se donner un président de la République, des maires, des députés et des présidents de conseils généraux élus par des non-nationaux. Surtout que, malgré cette fraude à ciel ouvert, les responsables de l`ONU clament déjà que tout se passe bien. Sur quoi se basent-ils ? L`autre volet du complot international visant à faire de la Côte d`Ivoire un no man`s land n`est-il pas en marche ? Il y a lieu de s`inquiéter, car il y va de la survie de la Côte d`Ivoire et de ses populations.
Franck Dally franckdali1@yahoo.fr
Les opérations d`identification et d`enrôlement battent leur plein pour les élections générales à venir. Une véritable fièvre dans toutes les contrées que des partis politiques observent avec anxiété et essaient avec plus ou moins de bonheur de maîtriser, pour juguler la fraude, ou, à tout le moins, la réduire à des proportions acceptables. Il ne se passe pas de jour sans que la presse nationale ne se fasse l`écho de fraude massive et de fraudeurs arrêtés dans la partie républicaine du pays. En revanche, dans la partie contrôlée par la rébellion, tout est verrouillé et opaque. C`est à penser que le recensement et l`identification s`y déroulent le plus normalement du monde. Et, pourtant, selon des informations de sources sûres plusieurs fois recoupées, la fraude dans ces zones des rebelles a atteint des sommets inimaginables.
Des extraits de naissance fabriqués dans des domiciles
A Bouaké, dans le quartier Dar-es-Salam, pour ne citer que ce seul exemple, selon nos informateurs, c`est une véritable ruée vers l`obtention des extraits de naissance. Du matin à la tombée de la nuit, de longues files d`individus de différentes nationalités, surtout des Burkinabé, des Maliens et des Guinéens, vont à la pêche à ces extraits de naissance dans l`espoir de se faire enrôler et participer aux élections générales.
Selon nos informateurs quelques commis comme à l`époque coloniale, du matériel rudimentaire, des cachets et des signatures scannées, et le tour est joué. Nos informateurs ajoutent que les signatures ne sont pas fausses parce que les maires rebelles ont bel et bien donné leur bénédiction à l`établissement de ces fausses pièces administratives. Sur les lieux, on attribue des géniteurs et un lieu de naissance au postulant. Il peut alors aller se faire enrôler. S`il se pose un problème à l`enrôlement, le postulant fait très souvent intervenir les rebelles dont certains sont encore en armes et ils interviennent manu-militari pour finaliser l`opération devant des agents commis à l`enrôlement et à l`identification impuissants.
Tous ces nouveaux ivoiriens comptent échapper au croisement qui sera opéré avec le fichier du recensement général de la population de 1998 et avec le fichier électoral de 2000. Selon nos interlocuteurs, beaucoup vont passer entre les mailles de ce double contrôle parce que des stratégies de toutes sortes sont mises en place pour y échapper. L`une de ces stratégies consiste à utiliser les noms et dates de naissance d`individus de nationalité ivoirienne décédés entretemps ou morts au cours de la guerre. Les zones rebelles sont donc fouillées à la recherche des identités de personnes disparues ou mortes. Dès qu`on a les identités de ces individus, le reste est un jeu d`enfants, selon eux.
A Bouaké, ville dont on dit là-bas qu`elle est la première ville du Burkina Faso ou du Mali, les points de confection des faux extraits de naissance sont légion. Nos interlocuteurs disent sérieusement que la fraude qui se passe dans la zone républicaine est pratiquement insignifiante comparée à celle qui se déroule chez les rebelles. “C`est exactement comme entre une rivière et un océan”, disent-ils. Ils précisent que ce qui se passe à Bouaké, la première “capitale” des Burkinabé et Maliens, se passe aussi bien à Odienné, Korhogo, Ferkessédougou, Pogo, Séguéla… “C`est une véritable gangrène et certaines villes de la partie républicaine n`y échappent pas. A Anyama, Abidjan, Daloa, Man, ces individus qui rêvent de devenir Ivoiriens en usant de la fraude sont légion”, ajoutent-ils.
Les raisons de la fraude de la nationalité ivoirienne à grande échelle
Mais pourquoi donc les frères des pays voisins veulent-ils intervenir et prendre part à l’élection de nos dirigeants politiques et même devenir Ivoiriens ? La réponse de notre interlocuteur, lui-même rebelle, est sans ambiguïté : “La Côte d`Ivoire est une sorte d`Eldorado pour la sous-région. Pendant la guerre, beaucoup d`étrangers se sont enrichis. Tous ceux qui sont aux postes-frontières comme Pogo ont aujourd`hui des villas chez eux et de petites affaires. Ils s`adonnent au commerce du cacao, du café, du coton, de l`or et du diamant. Pour eux, il faut voter ceux qu`ils pensent être proches d`eux pour ne pas être chassés de la Côte d`Ivoire. On fait croire aux étrangers que si le président Gbagbo est réélu, ils seront chassés et dépouillés de leurs richesses, c`est cela la vraie raison de leur acharnement à vouloir participer à l`élection ivoirienne. C`est exactement ce que disait le premier régime aux Baoulés installés dans les zones forestières”, affirme un informateur.
L`avertissement concernant cette fraude massive est donc à prendre au sérieux.
Il faut aller au-delà de fraude qui se passe à Aboisso, Lakota, Abidjan et trouver dès maintenant des garde-fous à la fraude massives des zones rebelles si le pays ne veut pas se donner un président de la République, des maires, des députés et des présidents de conseils généraux élus par des non-nationaux. Surtout que, malgré cette fraude à ciel ouvert, les responsables de l`ONU clament déjà que tout se passe bien. Sur quoi se basent-ils ? L`autre volet du complot international visant à faire de la Côte d`Ivoire un no man`s land n`est-il pas en marche ? Il y a lieu de s`inquiéter, car il y va de la survie de la Côte d`Ivoire et de ses populations.
Franck Dally franckdali1@yahoo.fr
