Les victimes de l’incendie du marché de Belleville à Treichville n’ont pu arriver au président Gbagbo à qui ils voulaient exposer de vive voix leurs problèmes. La police les a bloqués sur le pont Houphouet-Boigny.
«Amichia voleur ! Amichia truand ! Amichia criminel», scandait un groupe de femmes non loin de la piscine d’Etat. Les manifestations initiées lundi contre le maire François Amichia se sont poursuivies mardi dans la commune de Treichville, perturbant pendant quelques heures les activités sur le marché de Belleville. De peur d’être vandalisés, la quasi-totalité des magasins ont baissé les rideaux avant de reprendre du service en début de soirée. Les manifestants ont reconnu pour une fois que les troubles ont été circonscrits grâce au sang-froid des forces de maintien de l’ordre. Tout a commencé la veille, lorsque les commerçants déguerpis, aidés des victimes de l’incendie ont tenté de s’opposer aux travaux de construction engagés par le maire sur le site. «Il ne nous pas prévenus. Néanmoins, lorsque nous avons posé la question, on nous a dit que la mairie poursuivait son opération de modernisation des marchés», rapporte un commerçant. Le nettoyage a été effectué en plein cœur de l’établissement. Les commerçants sont d’autant plus en colère que des négociations étaient en cours avec le conseil municipal en vue de trouver les modalités de recasement consensuelles des sinistrés. «Nous sommes effectivement en négociation avec le maire. C’est pourquoi, nous avons marqué notre surprise de constater que des travaux sont en train d’être réalisés par un promoteur particulier sur le site. M. Amichia ne respecte ni ses engagements, ni sa parole», s’insurge le président du Conseil fédéral des commerçants de Côte d’Ivoire. Lamine Ouattara ajoute que les manifestations enclenchées doivent être considérées comme des actes de survie pour les concernés qui ne savent plus à quel saint se vouer. Devant l’intransigeance des autorités locales, les opérateurs économiques ont décidé d’alerter le gouvernement à travers « une marche de protestation pacifique qui devait les conduire devant le palais présidentiel au Plateau». Les forces de l’ordre, estimant la marche illégale, les ont interceptés à l’entrée du pont Houphouët-Boigny. Puis ils ont été dispersés. Les commerçants ont essayé de bloquer alors la circulation à l’aide de bacs à ordures. «Nous leur avons demandé de les enlever», raconte un policier. La riposte des agents a été dissuasive. Les policiers affirment que les rangs des commerçants ont été grossis par des voyous qui voulaient profiter du désordre. La pluie qui s’est abattue le matin dans cette partie de la ville a également contribué à émousser les ardeurs de la foule. Toutefois, les commerçants n’entendent pas lâcher prise. Ils tiennent à maintenir la pression jusqu’à ce que le maire recule. Pour sa part, le Conseil fédéral des commerçants devrait donner une conférence de presse ce matin dans l’enceinte du marché pour fustiger les agissements de l’autorité municipale.
Lanciné Bakayoko
«Amichia voleur ! Amichia truand ! Amichia criminel», scandait un groupe de femmes non loin de la piscine d’Etat. Les manifestations initiées lundi contre le maire François Amichia se sont poursuivies mardi dans la commune de Treichville, perturbant pendant quelques heures les activités sur le marché de Belleville. De peur d’être vandalisés, la quasi-totalité des magasins ont baissé les rideaux avant de reprendre du service en début de soirée. Les manifestants ont reconnu pour une fois que les troubles ont été circonscrits grâce au sang-froid des forces de maintien de l’ordre. Tout a commencé la veille, lorsque les commerçants déguerpis, aidés des victimes de l’incendie ont tenté de s’opposer aux travaux de construction engagés par le maire sur le site. «Il ne nous pas prévenus. Néanmoins, lorsque nous avons posé la question, on nous a dit que la mairie poursuivait son opération de modernisation des marchés», rapporte un commerçant. Le nettoyage a été effectué en plein cœur de l’établissement. Les commerçants sont d’autant plus en colère que des négociations étaient en cours avec le conseil municipal en vue de trouver les modalités de recasement consensuelles des sinistrés. «Nous sommes effectivement en négociation avec le maire. C’est pourquoi, nous avons marqué notre surprise de constater que des travaux sont en train d’être réalisés par un promoteur particulier sur le site. M. Amichia ne respecte ni ses engagements, ni sa parole», s’insurge le président du Conseil fédéral des commerçants de Côte d’Ivoire. Lamine Ouattara ajoute que les manifestations enclenchées doivent être considérées comme des actes de survie pour les concernés qui ne savent plus à quel saint se vouer. Devant l’intransigeance des autorités locales, les opérateurs économiques ont décidé d’alerter le gouvernement à travers « une marche de protestation pacifique qui devait les conduire devant le palais présidentiel au Plateau». Les forces de l’ordre, estimant la marche illégale, les ont interceptés à l’entrée du pont Houphouët-Boigny. Puis ils ont été dispersés. Les commerçants ont essayé de bloquer alors la circulation à l’aide de bacs à ordures. «Nous leur avons demandé de les enlever», raconte un policier. La riposte des agents a été dissuasive. Les policiers affirment que les rangs des commerçants ont été grossis par des voyous qui voulaient profiter du désordre. La pluie qui s’est abattue le matin dans cette partie de la ville a également contribué à émousser les ardeurs de la foule. Toutefois, les commerçants n’entendent pas lâcher prise. Ils tiennent à maintenir la pression jusqu’à ce que le maire recule. Pour sa part, le Conseil fédéral des commerçants devrait donner une conférence de presse ce matin dans l’enceinte du marché pour fustiger les agissements de l’autorité municipale.
Lanciné Bakayoko