La scène ressemblait à celle des évènements douloureux qu’a déjà connus la Côte d’Ivoire. Des commerces fermés, la circulation interrompue, des barrages érigés sur la voie et contrôlés par des jeunes excités. Le quartier Marie-Thérèse, dans la commune d’Adjamé, a connu des heures très chaudes dans hier. Les jeunes de ce quartier et des éléments de la fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), résidents à la cité universitaire des 220 logements, ont livré bataille à l’arme blanche (machettes) et objets redondants (gourdins, pilons) pendant une bonne partie de la journée. Les manifestants ont été dispersés à l’aide de gaz lacrymogène par un commando de la compagnie républicaine de sécurité (CRS2). Bien avant, les deux parties s’étaient affrontées dans la nuit du 13 au 14 janvier, de 20h à 4h du matin. Avant d’être séparées par les forces de l’ordre. Bilan de ce pugilat, plusieurs boxes de commerçants incendiés, des appareils emportés et des blessés. Selon des témoins, tout est parti d’une altercation entre un jeune de ce quartier plus connu sous l’appellation de ‘’quartier voyou’’, et des ‘’fescistes ‘’de la cité. Le jeune en question a été agressé par les étudiants qui ont voulu confisquer son portable. Face à la résistance de ce dernier, ses agresseurs se sont mis à le tabasser. « Il est venu se réfugier dans le quartier. Mais les éléments de la FESCI sont rentrés, l’ont poursuivi. Cela n’a pas plu aux jeunes du quartier. Alors, ils ont volé au secours de leur ami. Voyant qu’ils étaient en minorité, les éléments de la FESCI ont appelé en renfort, leurs camarades des cités d’Abobo, Mermoz et Cité rouge. Ces derniers sont arrivés à bord de taxis, habillés en noir, le visage badigeonné, et armés. Ils ont cassé les ampoules des lampadaires et ont commencé à s’en prendre aux commerces », relate M. Fofana Amara, responsable des jeunes. Ce dernier accuse les forces de l’ordre notamment, les policiers du Commissariat du 7ème arrondissement situé non loin de la cité, d’être restés inactifs, alors que les étudiants cassaient les boxes des commerçants du quartier. Du côté de la FESCI, on affirme que trois étudiants auraient été braqués par des jeunes dans un bar. Un des braqueurs arrêtés par le centre de commandement des opérations de sécurité (CeCOS), selon un responsable de la FESCI, a été identifié comme faisant partie d’un gang. Il a donc été mis aux arrêts. Toute chose qui n’a pas plus aux jeunes ‘’du quartier voyou’’, dont est originaire le jeune arrêté. Laquelle des deux versions croire ? Une chose est sûre, les jeunes ont ‘’juré de laver l’affront’’ en organisant une descente dans la cité.
Dao Maïmouna
Dao Maïmouna