Conscients de leurs faiblesses, les adversaires de Laurent Gbagbo comptent sur la fraude lors de l’opération d’enrôlement actuellement en cours pour espérer faire le poids. Si Henri Konan Bédié et le PDCI s’y emploient à une moindre proportion, Alassane Ouattara et le RDR s’y adonnent à fond, parfois avec la complicité naïve des partisans de M. Bédié comme c’est le cas à Grand-Lahou.
Le mardi 23 décembre dernier, Koné Naminata, née en 1969, se présente au centre d’enrôlement n° 003 logé au lycée moderne de Grand-lahou, avec un extrait de naissance n° 73 du 31 décembre de l’année 1960, signé par Bli Saumé Jean-Baptiste, administrateur civil à Madinani. Cette nette différence de date sur l’extrait interpelle la conscience des agents recenseurs qui refusent de l’enrôler. Son extrait à elle remis, Koné Naminata sort du centre de collecte tête baissée.
Une heure de temps après, elle y revient munie du même extrait sur lequel l’année 1960 est devenue 1969. Visiblement, on remarque que le zéro de 60 est transformé en 9. Alors les agents ne se laissent pas abuser. Ils refusent une fois de plus d’enrôler cette dame.
Quelques minutes après, se présente Bamba Sali. Elle a un extrait d’acte de naissance qui dit qu’elle est née en 1984. Cet extrait de naissance porte le n° 740 du 10 mars 1985, signé toujours du sieur Bli Saumé. Mais, cette fois-ci, avec une signature sensiblement différente de celle posée sur l’extrait de dame Koné, pourtant signé le même jour. Mais, en plus, cet extrait ne porte aucune mention stipulant que c’est un jugement hors délai délivré par ordonnance judiciaire. Les agents refusent tout aussi de l’enrôler.
Ces derniers reçoivent, quelques minutes plus tard, de nombreux coups de fil du responsable RDR et de celui du MPCI mettant la pression sur les agents pour enrôler les nombreuses personnes qui se trouvent dans le même cas. Après intimidations et trafics d’influence, suivent des tentatives de négociations qui ne feront pas changer d’avis les agents qui deviennent alors des personnes à battre. Le jour suivant l’évènement, il survient une légère discussion entre un agent et un pétitionnaire. Bondissant sur l’occasion, les deux responsables, par ailleurs commissaires à la CEI, saisissent le président Kra Alain, pour qu’il affecte ces agents gênants ailleurs. Le président local de la CEI coopère très vite. Le 26 décembre 2008, il fait fermer le centre et décide de réaffecter tous les agents de ce centre. «J’ai suspendu le centre à cause de la mésentente qui règne entre les agents qui passaient leur temps à se battre devant les pétitionnaires. Je vais les réaffecter ailleurs. Le centre sera ouvert à nouveau le 2 janvier», avait-il confié au téléphone.
Pour le président de la CEI, la fermeture momentanée du centre n’est pas du tout liée à une affaire de fraude. Il a néanmoins reconnu qu’un cas de fraude lui a été signalé par ces agents recenseurs dont il attend toujours le rapport écrit. Mais plusieurs autres pétitionnaires à Grand-Lahou estiment que cet argument ne peut prospérer et que c’est parce que lesdits agents empêchaient les inscriptions frauduleuses qu’ils ont été mutés.
Hier, joint encore une fois par téléphone, M. Kra a confirmé la mutation des agents. Il a dit que plusieurs ont été réaffectés dans des villages, tandis que celui de SAGEM est resté en ville, mais dans un autre centre. Il a aussi dit que le centre fermé a été rouvert depuis le 2 janvier avec de nouveaux agents. Ces derniers ont-ils été mis là parce qu’ils ont accepté de fermer les yeux sur les cas de fraude ? Tout porte à le croire.
Sur 1093 personnes enrôlées à ce jour dans le centre, plus de la moitié a présenté des extraits de naissance établis à Madinani ou à Séguélon. Et les cas auxquels ont été confrontés les agents du centre de collecte du lycée moderne autorisent à dire qu’il existe un vaste réseau de confection de faux extraits de naissance à Grand-Lahou ; un réseau mis en place par des responsables du parti d’Alassane Dramane Ouattara avec la complicité naïve de militants et responsables du parti d’Henri Konan Bédiié.
Des informateurs confient que c’est un responsable RDR, Camara Siaka, et un responsable du MPCI (mouvement rebelle) Ouagué Yacouba, qui pilotent les choses sous la couverture et le regard complaisant de M. Semou Kra Alain, président départemental de la CEI, élu sous la bannière du PDCI-RDA.
Par ailleurs, sur 88 centres que compte le département, seulement 25 sont actuellement fonctionnels par manque de valises Sagem. Pourtant, les moyens sont utilisés à d’autres fins. Des responsables locaux du RDR, parce que commissaires locaux de la CEI, utilisent des véhicules estampillés INS pour des réunions partisanes, des réunions qui n’ont rien à voir avec les missions d’identification et d’enrôlement. Plusieurs témoignages rapportent que ce fut récemment le cas dans le village de N’Guessankro.
Sam-Wakouboué
Le mardi 23 décembre dernier, Koné Naminata, née en 1969, se présente au centre d’enrôlement n° 003 logé au lycée moderne de Grand-lahou, avec un extrait de naissance n° 73 du 31 décembre de l’année 1960, signé par Bli Saumé Jean-Baptiste, administrateur civil à Madinani. Cette nette différence de date sur l’extrait interpelle la conscience des agents recenseurs qui refusent de l’enrôler. Son extrait à elle remis, Koné Naminata sort du centre de collecte tête baissée.
Une heure de temps après, elle y revient munie du même extrait sur lequel l’année 1960 est devenue 1969. Visiblement, on remarque que le zéro de 60 est transformé en 9. Alors les agents ne se laissent pas abuser. Ils refusent une fois de plus d’enrôler cette dame.
Quelques minutes après, se présente Bamba Sali. Elle a un extrait d’acte de naissance qui dit qu’elle est née en 1984. Cet extrait de naissance porte le n° 740 du 10 mars 1985, signé toujours du sieur Bli Saumé. Mais, cette fois-ci, avec une signature sensiblement différente de celle posée sur l’extrait de dame Koné, pourtant signé le même jour. Mais, en plus, cet extrait ne porte aucune mention stipulant que c’est un jugement hors délai délivré par ordonnance judiciaire. Les agents refusent tout aussi de l’enrôler.
Ces derniers reçoivent, quelques minutes plus tard, de nombreux coups de fil du responsable RDR et de celui du MPCI mettant la pression sur les agents pour enrôler les nombreuses personnes qui se trouvent dans le même cas. Après intimidations et trafics d’influence, suivent des tentatives de négociations qui ne feront pas changer d’avis les agents qui deviennent alors des personnes à battre. Le jour suivant l’évènement, il survient une légère discussion entre un agent et un pétitionnaire. Bondissant sur l’occasion, les deux responsables, par ailleurs commissaires à la CEI, saisissent le président Kra Alain, pour qu’il affecte ces agents gênants ailleurs. Le président local de la CEI coopère très vite. Le 26 décembre 2008, il fait fermer le centre et décide de réaffecter tous les agents de ce centre. «J’ai suspendu le centre à cause de la mésentente qui règne entre les agents qui passaient leur temps à se battre devant les pétitionnaires. Je vais les réaffecter ailleurs. Le centre sera ouvert à nouveau le 2 janvier», avait-il confié au téléphone.
Pour le président de la CEI, la fermeture momentanée du centre n’est pas du tout liée à une affaire de fraude. Il a néanmoins reconnu qu’un cas de fraude lui a été signalé par ces agents recenseurs dont il attend toujours le rapport écrit. Mais plusieurs autres pétitionnaires à Grand-Lahou estiment que cet argument ne peut prospérer et que c’est parce que lesdits agents empêchaient les inscriptions frauduleuses qu’ils ont été mutés.
Hier, joint encore une fois par téléphone, M. Kra a confirmé la mutation des agents. Il a dit que plusieurs ont été réaffectés dans des villages, tandis que celui de SAGEM est resté en ville, mais dans un autre centre. Il a aussi dit que le centre fermé a été rouvert depuis le 2 janvier avec de nouveaux agents. Ces derniers ont-ils été mis là parce qu’ils ont accepté de fermer les yeux sur les cas de fraude ? Tout porte à le croire.
Sur 1093 personnes enrôlées à ce jour dans le centre, plus de la moitié a présenté des extraits de naissance établis à Madinani ou à Séguélon. Et les cas auxquels ont été confrontés les agents du centre de collecte du lycée moderne autorisent à dire qu’il existe un vaste réseau de confection de faux extraits de naissance à Grand-Lahou ; un réseau mis en place par des responsables du parti d’Alassane Dramane Ouattara avec la complicité naïve de militants et responsables du parti d’Henri Konan Bédiié.
Des informateurs confient que c’est un responsable RDR, Camara Siaka, et un responsable du MPCI (mouvement rebelle) Ouagué Yacouba, qui pilotent les choses sous la couverture et le regard complaisant de M. Semou Kra Alain, président départemental de la CEI, élu sous la bannière du PDCI-RDA.
Par ailleurs, sur 88 centres que compte le département, seulement 25 sont actuellement fonctionnels par manque de valises Sagem. Pourtant, les moyens sont utilisés à d’autres fins. Des responsables locaux du RDR, parce que commissaires locaux de la CEI, utilisent des véhicules estampillés INS pour des réunions partisanes, des réunions qui n’ont rien à voir avec les missions d’identification et d’enrôlement. Plusieurs témoignages rapportent que ce fut récemment le cas dans le village de N’Guessankro.
Sam-Wakouboué