L’opération d’identification et d’enrôlement a fait l’objet d’un séminaire organisé hier par le Front populaire ivoirien (FPI), à la Fondation Mémel Fotê sise à Cocody Les Vallons. Affi N’Guessan et ses camarades ont fait un voyage au cœur de cette opération pour avoir une idée de la fraude et des cas d’irrégularités qui entachent la fiabilité de l’opération.
Les militants du Front populaire ivoirien (Directeurs départementaux de campagne et fédéraux) ont soumis, à la direction de leur parti, un train de douze mesures à prendre pour sécuriser et fiabiliser l’opération d’enrôlement et d’identification en cours. Si ces mesures rencontrent l’adhésion de la direction du FPI, elles feront l’objet de propositions concrètes, voire d’exigence à soumettre par Pascal Affi N’Guessan, président du parti, au gouvernement. Le parti au pouvoir cherche ainsi à garantir la fiabilité des listings électoraux et des fichiers d’état civil en confection de nos jours. Telles sont les résolutions arrêtées par le séminaire organisé, hier, par le Secrétariat national chargé des élections (SENEL) dirigé par le député Martin Sokouri Bohui.
Le RDR, une machine à frauder
Comme un voyage au cœur d’un système, le FPI a visité hier, l’opération d’identification et d’enrôlement pour cerner la fraude qui émaille l’opération. Il ressort de différents exposés faits, à partir de la réalité de toutes les contrées du pays, que tous les cas de fraude sur la nationalité et le trafic des actes de naissance, relèvent exclusivement des cadres et militants du Rassemblement des Républicains (RDR), parti du Dr. Alassane Dramane Ouattara. Des témoignages poignants ont édifié la direction du FPI et tout l’auditoire que le parti de l’ancien Premier ministre de feu Houphouët-Boigny est le dépositaire du laboratoire de fraude, de la magouille et de toute la pagaille qui émaillent l’opération d’enrôlement et d’identification. Et les preuves foisonnent.
La mairie RDR de Sinfra pourrie. «L’état civil de la mairie RDR de Sinfra est une véritable usine de fraudes ». Cette déclaration est l’ancien ministre Lia Bi Douayoua, président du Conseil général de ce département du Centre Ouest de la Côte d’Ivoire. Ouvrant la série des témoignages sur la fraude à l’enrôlement, le ministre Lia Bi a précisé que 90% des fraudeurs pris à Sinfra sont des Maliens et les planificateurs de cette fraude sont des responsables locaux du RDR. La preuve, huit (8) agents de l’état civil de cette mairie, tous militants du RDR, ont été arrêtés. Ils ont fabriqués près de 600 faux extraits de naissance pour 450 fraudeurs étrangers. Et pour défendre les fraudeurs arrêtés, le RDR, commanditaire de cette vaste opération, a mobilisé un détachement de cinq avocats à leur secours. Bien entendu, à ce système de fraude, ont aussi contribué des autochtones qui, sûrement corrompus, ont prêté des actes de naissance aux étrangers qui n’en ont pas le droit.
A Sinfra, le pot aux roses a été découvert parce que, dans leur ferme volonté de frauder, des non nationaux originaires de la CEDEAO ont été pris avec des extraits antidatés. Dans cette tentative de fraude tragi-comique, certains ont acquis des extraits établis avant leur naissance. Sur d’autres fraudeurs arrêtés, il a été trouvé des extraits qui font état qu’ils sont nés, par exemple, en Côte d’Ivoire en 1956 et au Mali en 1960. Dans tous les cas, pour se faire enrôler, les fraudeurs préfèrent les centres de collecte tenus par les agents à la solde du RDR ou du RHDP.
Bouaké : la fraude en roue libre. A Bouaké,capitale de rébellion, sur 152.000 enrôlés (40% de la population cible à jour), il est rapporté que 70% sont des fraudeurs étrangers et détenteurs de papiers litigieux. Cet état de fait est favorisé par la Commission électorale indépendante en sa section locale dont l’écrasante majorité des agents est d’obédience RDR. Selon M. Konan Kouakou Ahoutou, ancien DDC de Bouaké, l’environnement dans lequel l’opération se déroule est difficile à maîtriser par le FPI parce que les rebelles ne sont pas du tout prêts à inquiéter les fraudeurs que le FPI dénonce. Pis, selon les propos rapportés, les rebelles et le RDR à Bouaké, c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Et dans cette ambiance hostile au FPI à tout dénonciateur de fraude, les pétitionnaires fraudeurs prospèrent au nez et à la barbe des agents chargés de l’enrôlement avec les extraits de naissance délivrés par la mairie qui se trouve aux mains du RDR. Selon de nombreux intervenants, le responsable régional de la CEI, Bamba Yacouba, a demandé aux populations de se faire enrôler massivement et que « le moment tant attendu est arrivé ».
Celui-ci, dit-on, ne juge pas utile de préciser que cette opération ne concerne pas les ressortissants de la CEDEAO non naturalisés. Pis, Bamba Yacouba n’hésiterait pas à sévir quand certains agents recenseurs essaient de s’opposer à des cas flagrants de fraude.
Man et ses centres d’enrôlement illégaux. A Man, ville sous administration rebelle, la tâche n’est pas non plus aisée pour le FPI. Là-bas, la CEI est dénoncée comme une structure qui a ouvert des centres d’enrôlement fictifs. C’est le cas du centre ouvert à la gare de Touba dans les locaux du syndicat des transporteurs qui n’a jamais été et qui ne sera pas un lieu de vote. Mais comme si cela ne suffit pas, les responsables du FPI font l’amer constat de voir des pétitionnaires se faire enrôler avec seulement des photocopies d’extraits de naissance, là où la procédure exige que l’on présente la photocopie et l’originale de la pièce. De peur d’être terrorisés par les rebelles, les militants du FPI assistent impuissants aux manœuvres de la bande des fraudeurs, tous des militants du RDR, dans l’indifférence suspecte de l’administration représentée par le sous-préfet. Là-bas, des rebelles, sous la menace des armes, contraignent les adjoints au maire à signer des extraits de naissance que le RDR utilise par la suite. Ces rebelles ont même tabassé des autochtones qui ont voulu s’opposer à l’enrôlement des étrangers qu’ils ont identifiés dans leurs quartiers…
Toutes ces manœuvres de fraudes, organisées comme un réseau bien huilé, impriment déjà des conséquences très graves sur les fichiers électoraux en confection. Ainsi, à Attécoubé, commune du District d’Abidjan, l’on enregistre une augmentation drastique de l’électorat qui est passé de 75.000 personnes à 92.000 de nos jours. Cette augmentation est si suspecte que dans la forêt du Banco, lieu d’habitation des étrangers, le nombre d’électeurs est passé de soixante dix (70) en 2000, à mille deux cent quatre vingt dix (1290) cette année. A Agboville, c’est la légèreté des autorités judiciaires qui a été dénoncée. Dans la ville de Bangolo, les imprimés signés par le sous-préfet sont utilisés de façon irrégulière dans les campements. A Issia, le président local de la CEI de la sous-préfecture de Boguedia, militant de l’UDPCI, passe dans les cours des allogènes les nuits pour prendre leurs papiers afin de faciliter leur enrôlement. Cette pratique a débouché sur des affrontements, les autochtones ayant confisqué la valise SAGEM pour provoquer l’incident et attirer l’attention des autorités sur les pratiques de ce responsable CEI.
Des étrangers instrumentalisés
A Guiglo, 4 fraudeurs qui ont falsifié des extraits ont été arrêtés par le commissaire de police. A Tengrela, le maire RDR use des expéditions remises lors des audiences foraines pour établir des extraits de naissance dans la foulée sans un minimum de rigueur. La ville de Katiola n’échappe pas à ce marché noir des extraits de naissance. Selon les témoignages, c’est dans les zones fortement peuplées par les étrangers que le RDR actionne sa machine pour frauder à l’enrôlement. Tout comme à Daloa, Kouibly, Duékoué, Danané et Sassandra, des cas de fraudes ont été portés à la connaissance du FPI.
A la fin de ce séminaire suivi de bout en bout par la direction du FPI, le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, a dit clairement que « crier à la fraude n’est pas une propagande ; la fraude n’est pas un mythe, mais elle est une réalité ». Le FPI a noté que des Maliens des Guinéens, des Burkinabè, etc., sont instrumentalisés et utilisés par le RDR du Dr. Alassane Dramane Ouattara.
Benjamin Koré
Les militants du Front populaire ivoirien (Directeurs départementaux de campagne et fédéraux) ont soumis, à la direction de leur parti, un train de douze mesures à prendre pour sécuriser et fiabiliser l’opération d’enrôlement et d’identification en cours. Si ces mesures rencontrent l’adhésion de la direction du FPI, elles feront l’objet de propositions concrètes, voire d’exigence à soumettre par Pascal Affi N’Guessan, président du parti, au gouvernement. Le parti au pouvoir cherche ainsi à garantir la fiabilité des listings électoraux et des fichiers d’état civil en confection de nos jours. Telles sont les résolutions arrêtées par le séminaire organisé, hier, par le Secrétariat national chargé des élections (SENEL) dirigé par le député Martin Sokouri Bohui.
Le RDR, une machine à frauder
Comme un voyage au cœur d’un système, le FPI a visité hier, l’opération d’identification et d’enrôlement pour cerner la fraude qui émaille l’opération. Il ressort de différents exposés faits, à partir de la réalité de toutes les contrées du pays, que tous les cas de fraude sur la nationalité et le trafic des actes de naissance, relèvent exclusivement des cadres et militants du Rassemblement des Républicains (RDR), parti du Dr. Alassane Dramane Ouattara. Des témoignages poignants ont édifié la direction du FPI et tout l’auditoire que le parti de l’ancien Premier ministre de feu Houphouët-Boigny est le dépositaire du laboratoire de fraude, de la magouille et de toute la pagaille qui émaillent l’opération d’enrôlement et d’identification. Et les preuves foisonnent.
La mairie RDR de Sinfra pourrie. «L’état civil de la mairie RDR de Sinfra est une véritable usine de fraudes ». Cette déclaration est l’ancien ministre Lia Bi Douayoua, président du Conseil général de ce département du Centre Ouest de la Côte d’Ivoire. Ouvrant la série des témoignages sur la fraude à l’enrôlement, le ministre Lia Bi a précisé que 90% des fraudeurs pris à Sinfra sont des Maliens et les planificateurs de cette fraude sont des responsables locaux du RDR. La preuve, huit (8) agents de l’état civil de cette mairie, tous militants du RDR, ont été arrêtés. Ils ont fabriqués près de 600 faux extraits de naissance pour 450 fraudeurs étrangers. Et pour défendre les fraudeurs arrêtés, le RDR, commanditaire de cette vaste opération, a mobilisé un détachement de cinq avocats à leur secours. Bien entendu, à ce système de fraude, ont aussi contribué des autochtones qui, sûrement corrompus, ont prêté des actes de naissance aux étrangers qui n’en ont pas le droit.
A Sinfra, le pot aux roses a été découvert parce que, dans leur ferme volonté de frauder, des non nationaux originaires de la CEDEAO ont été pris avec des extraits antidatés. Dans cette tentative de fraude tragi-comique, certains ont acquis des extraits établis avant leur naissance. Sur d’autres fraudeurs arrêtés, il a été trouvé des extraits qui font état qu’ils sont nés, par exemple, en Côte d’Ivoire en 1956 et au Mali en 1960. Dans tous les cas, pour se faire enrôler, les fraudeurs préfèrent les centres de collecte tenus par les agents à la solde du RDR ou du RHDP.
Bouaké : la fraude en roue libre. A Bouaké,capitale de rébellion, sur 152.000 enrôlés (40% de la population cible à jour), il est rapporté que 70% sont des fraudeurs étrangers et détenteurs de papiers litigieux. Cet état de fait est favorisé par la Commission électorale indépendante en sa section locale dont l’écrasante majorité des agents est d’obédience RDR. Selon M. Konan Kouakou Ahoutou, ancien DDC de Bouaké, l’environnement dans lequel l’opération se déroule est difficile à maîtriser par le FPI parce que les rebelles ne sont pas du tout prêts à inquiéter les fraudeurs que le FPI dénonce. Pis, selon les propos rapportés, les rebelles et le RDR à Bouaké, c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Et dans cette ambiance hostile au FPI à tout dénonciateur de fraude, les pétitionnaires fraudeurs prospèrent au nez et à la barbe des agents chargés de l’enrôlement avec les extraits de naissance délivrés par la mairie qui se trouve aux mains du RDR. Selon de nombreux intervenants, le responsable régional de la CEI, Bamba Yacouba, a demandé aux populations de se faire enrôler massivement et que « le moment tant attendu est arrivé ».
Celui-ci, dit-on, ne juge pas utile de préciser que cette opération ne concerne pas les ressortissants de la CEDEAO non naturalisés. Pis, Bamba Yacouba n’hésiterait pas à sévir quand certains agents recenseurs essaient de s’opposer à des cas flagrants de fraude.
Man et ses centres d’enrôlement illégaux. A Man, ville sous administration rebelle, la tâche n’est pas non plus aisée pour le FPI. Là-bas, la CEI est dénoncée comme une structure qui a ouvert des centres d’enrôlement fictifs. C’est le cas du centre ouvert à la gare de Touba dans les locaux du syndicat des transporteurs qui n’a jamais été et qui ne sera pas un lieu de vote. Mais comme si cela ne suffit pas, les responsables du FPI font l’amer constat de voir des pétitionnaires se faire enrôler avec seulement des photocopies d’extraits de naissance, là où la procédure exige que l’on présente la photocopie et l’originale de la pièce. De peur d’être terrorisés par les rebelles, les militants du FPI assistent impuissants aux manœuvres de la bande des fraudeurs, tous des militants du RDR, dans l’indifférence suspecte de l’administration représentée par le sous-préfet. Là-bas, des rebelles, sous la menace des armes, contraignent les adjoints au maire à signer des extraits de naissance que le RDR utilise par la suite. Ces rebelles ont même tabassé des autochtones qui ont voulu s’opposer à l’enrôlement des étrangers qu’ils ont identifiés dans leurs quartiers…
Toutes ces manœuvres de fraudes, organisées comme un réseau bien huilé, impriment déjà des conséquences très graves sur les fichiers électoraux en confection. Ainsi, à Attécoubé, commune du District d’Abidjan, l’on enregistre une augmentation drastique de l’électorat qui est passé de 75.000 personnes à 92.000 de nos jours. Cette augmentation est si suspecte que dans la forêt du Banco, lieu d’habitation des étrangers, le nombre d’électeurs est passé de soixante dix (70) en 2000, à mille deux cent quatre vingt dix (1290) cette année. A Agboville, c’est la légèreté des autorités judiciaires qui a été dénoncée. Dans la ville de Bangolo, les imprimés signés par le sous-préfet sont utilisés de façon irrégulière dans les campements. A Issia, le président local de la CEI de la sous-préfecture de Boguedia, militant de l’UDPCI, passe dans les cours des allogènes les nuits pour prendre leurs papiers afin de faciliter leur enrôlement. Cette pratique a débouché sur des affrontements, les autochtones ayant confisqué la valise SAGEM pour provoquer l’incident et attirer l’attention des autorités sur les pratiques de ce responsable CEI.
Des étrangers instrumentalisés
A Guiglo, 4 fraudeurs qui ont falsifié des extraits ont été arrêtés par le commissaire de police. A Tengrela, le maire RDR use des expéditions remises lors des audiences foraines pour établir des extraits de naissance dans la foulée sans un minimum de rigueur. La ville de Katiola n’échappe pas à ce marché noir des extraits de naissance. Selon les témoignages, c’est dans les zones fortement peuplées par les étrangers que le RDR actionne sa machine pour frauder à l’enrôlement. Tout comme à Daloa, Kouibly, Duékoué, Danané et Sassandra, des cas de fraudes ont été portés à la connaissance du FPI.
A la fin de ce séminaire suivi de bout en bout par la direction du FPI, le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, a dit clairement que « crier à la fraude n’est pas une propagande ; la fraude n’est pas un mythe, mais elle est une réalité ». Le FPI a noté que des Maliens des Guinéens, des Burkinabè, etc., sont instrumentalisés et utilisés par le RDR du Dr. Alassane Dramane Ouattara.
Benjamin Koré