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Économie Publié le samedi 17 janvier 2009 | Le Patriote

Escroquerie : Recherché par la justice martiniquaise - Dréhi, le “Madoff” d`origine ivoirienne serait en Afrique

Marc Dehi, 46 ans, pasteur américain d'origine ivoirienne a été mis en examen fin août 2007 par un juge d'instruction de la Martinique pour «escroquerie en bande organisée» et "exercice illégal de la profession de banquier" avant d'être placé en détention. Il proposait des «plans de financement» à un taux de 640%. La plupart des souscripteurs vivent en Guyane où a été récoltée la caution de 150 000 euros permettant la libération, en janvier 2008, du pasteur multipliant les euros. Depuis, Marc Dehi a fui la Martinique, par l'océan, «sans laisser d'adresse» regrette son avocate. Début janvier 2009, il serait en Afrique. "Au début, les gens ne voulaient pas croire que c'était une arnaque. Pour nous il était Dieu, la réincarnation de Martin Luther King et l'on se disait que c'était la justice des Blancs qui lui en voulait. Depuis sa fuite, on a commencé à comprendre" . Cette femme d'origine africaine qui vit en Guyane ne décolère pas. Comme beaucoup, dans ce département français d'Amérique du sud, elle a longtemps crû en la sincérité du bienfaiteur Marc Dehi. Ce pasteur de 46 ans, Américain d'origine ivoirienne, proposait notamment dans l'Hexagone, aux Antilles et en Guyane des "plans de financement" via ses sociétés Gedeon Financial Corporation (GFC) et Omega Consulting. " Des valises de billets se sont promenées lors de diverses réunions. Certains amenaient de l'argent, d'autres en recevaient" indique un enquêteur. La machine à convaincre était agrémentée de prières lors de shows à l'américaine qui ont rempli plusieurs salles de réunion d'hôtels à Cayenne et Kourou.
Taux d'intérêt de 640% ! L'offre était alléchante. Sans doute trop : pour tout investissement de 1 500 euros, le pasteur et ses commerciaux promettaient en retour, 400 euros par mois pendant 2 ans, à partir du 5ème mois suivant la souscription, soit au total 9 600 euros. "Avec de surcroît, à terme, la restitution de la somme initiale" ironise un magistrat. Soit un taux d'intérêt de 640% ! "On lui reproche d'avoir mis en place un système pyramidal qui consiste à récolter des fonds en remboursant les premiers souscripteurs par les derniers arrivants, tout en utilisant des fonds à des fins personnelles " explique une source proche de l'enquête qui ajoute que ces plans de financement "se heurtent à la logique. Mathématiquement ça ne tient pas. Au bout de la chaîne des souscriptions, il est impossible de rembourser en amont". Marc Déhi serait donc une sorte de "Madoff ivoirien". Une partie des adhérents de sa société GFC a reçu des cartes magnétiques "dont les retraits se sont néanmoins limités à 50 euros" glose une source judiciaire. L'instruction a identifié environ un millier de souscripteurs. On en trouve le plus grand nombre en Guyane où les souscriptions dépassent les 3,5 millions d'euros. La justice évalue les "placements" à environ 5 millions d'euros sur l'ensemble des Antilles-Guyane.
Entre Côte d'Ivoire et Ghana ?
Libéré début janvier 2008, Marc Déhi s'est enfui, quelques mois plus tard de Martinique, malgré la confiscation de son passeport et l'interdiction de quitter le territoire. Il aurait pris la poudre d'escampette "début août par bateau" selon plusieurs témoignages, pour rejoindre une île anglophone avec un faux passeport "emprunté moyennant finances à un habitant de Martinique qui lui ressemblait" affirme une source ayant suivi ces "opérations". Il aurait ensuite pris l'avion et traversé l'Atlantique. " Il navigue entre la Côte d'Ivoire et le Ghana", indique une source bien informée. En revanche, le juge d'instruction de Martinique n'aurait eu aucun retour de ses demandes d'informations sur Marc Déhi auprès de plusieurs pays africains dont la Côte d'Ivoire et le Sénégal où des commissions rogatoires seraient en œuvre. Marc Déhi dit avoir investi des fonds récoltés par les souscriptions, sur des marchés de matières premières : pétrole, viande, bijoux. Il dit avoir aussi acheté des camions au Sénégal. Mais il n'a pas apporté une photo des camions, pas donné un seul numéro de plaque d'immatriculation. Marc Déhi, qui reste présumé innocent, fait désormais l'objet d'un mandat d'arrêt international et se retrouve fiché par Interpol. Malgré l'ampleur de l'escroquerie présumée, seules neuf victimes s'étaient constituées partie civile dans cette affaire, début janvier, et l'on ne comptait qu'une trentaine de plaintes...
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