C`était hier, jeudi 15 janvier, date arrêtée par le 4e Accord complémentaire de Ouagadougou, pour que disparaisse la Centrale afin que l`Etat reprenne ses charges régaliennes dans la partie Nord de son territoire. Cette structure circonstancielle (la Centrale) avait été mise en place par la rébellion des Forces nouvelle au plus fort de la crise armée. Son rôle est de collecter les fonds générés par les diverses ressources des zones sous contrôle. Pendant bientôt sept ans qu`elle fonctionne avec des recettes qui plafonnent les 40 milliards de nos francs. Une manne que se repartissent les dirigeants politiques, cadres du Secrétariat général et les différents chefs de guerre FN. Une partie de ce fonds sert également au fonctionnement des autres structures nées du conflit, aux salaires et à l`entretien des jeunes combattants. Avec la signature du 4e accord complémentaire, le 18 décembre 2008, c`est tout un système parallèle de collecte de fonds dont les Ivoiriens s`apprêtaient à saluer la disparition. Et la date du 15 janvier, hier, devait corroborer l`immense espoir entretenu jusqu`ici. Ce, d`autant plus que les responsables militaires de la rébellion avec à leur tête leur Chef d`Etat-Major Soumaïla Bakayoko adoubé désormais du grade officiel de Général des Armées ivoiriennes donnaient le week-end dernier, le gage d`un retour à la normalité. De fait, un séminaire a été organisé à cet effet, les samedi 10 et dimanche 11 janvier à Bouaké. Séminaire à l`issue duquel certains commandants de zone, en l`occurrence Touré Hervé de Katiola et Fofié Kouakou Martin de Korhogo indiquaient que le moment était arrivé pour eux de cesser d`être des ``Com-zones``. Profession de foi. Hélas, hier 15 janvier, la Côte d`Ivoire n`a pu assister à l`heureux évènement. Celui-ci n`a pas eu lieu tout simplement parce que, la rébellion n`ayant pas tenu parole. Le triste constat a été fait toute la journée d`hier, dans les locaux de Direction générale des douanes ivoiriennes. L`ambiance était la même, tout semblait calme comme si l`on était insensible à l`unicité des caisses de l`Etat. Mais à la vérité, les responsables des douanes ont préféré garder leur lucidité face aux entourloupettes de la rébellion. Beaucoup parmi eux s`attendaient à cette pirouette. Puisque déjà samedi et dimanche, à l`issue du séminaire sur " les modalités d`application de Ouaga IV ", les participants n`ont pas donné l`air de responsables pressés de revenir dans le giron de la République. De fait, ils se sont octroyé quinze (15) jours supplémentaires au cours desquels selon eux, une tournée de sensibilisation devait être menée dans les zones qu`ils continuent de contrôler. Et ce n`est qu`au bout de cette quinzaine, toujours selon les participants, que l`unicité des caisses de l`Etat pourrait être envisagée. Face à cette disposition d`esprit que certains observateurs qualifient de " subterfuges des rebelles ", la conclusion est vite tirée. L`unicité des caisses de l`Etat n`est pas pour demain. Ceux des Ivoiriens, fatigués de cette situation financièrement intenable, qui la désiraient ardemment, devront repasser plus tard. A la saint` glin-glin. Du coup, la date de 15 janvier arrêtée par Ouaga IV devient référentielle. C`est-à-dire, une date à partir de laquelle l`unicité des caisses pourrait être caressée comme un rêve d`enfant.
Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr
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