Un séminaire pour dénoncer la fraude et la combattre. A mon avis, c’est méritoire pour un parti politique, désireux de remporter les élections – puisque la fraude en question porte sur l’identification des populations en vue de l’établissement de leurs cartes électorales –, de s’y pencher sérieusement, afin de minimiser le phénomène, si ce n’est de l’éradiquer tout simplement. Et puis, même s’il ne s’était pas agi d’enjeu électoral, combattre la fraude, dans toutes ses formes, n’est-ce pas en soi une chose hautement louable ? Tenez, par exemple, qu’est-ce qu’il ne serait pas digne pour un parti politique qui aspire à gouverner, de faire de la fraude au concours d’entrée à la fonction publique, à l’école de police, à l’ENA, etc. son cheval de bataille ! C’est même un devoir régalien qui ne peut que grandir ceux qui, les leviers de l’Etat en mains, s’engagent à s’en acquitter. C’est valable aussi, je crois, pour les détournements de deniers publics, l’enrichissement illicite, la cupidité criminelle, c’est-à-dire, cette rapacité devant le gain financier qui fait qu’on ne recule devant rien, même pas devant la vie humaine. Car, en fin de compte, le sommier de toutes ces inconduites sociales, c’est bien la fraude. Un voleur, pour tout dire, c’est avant tout un fraudeur. Donc aller en guerre contre la fraude, c’est une bonne chose. Que le FPI le fasse en ce moment est estimable à plus d’un titre. Bon ! C’est vrai que, à ce niveau du débat, il y a quand même ce détail qu’il faut forcément prendre en compte : le Front populaire ivoirien, même s’il est dans la course au pouvoir, ce n’est que pour se succéder à lui-même. Il est donc bien le parti au pouvoir et, pour ce que les Ivoiriens savent, la lutte contre la fraude telle que nous l’avons décrite plus haut n’est pas vraiment sa tasse de thé quotidienne ! Vous l’aurez donc compris, la fraude contre laquelle Affi N’Guessan et les apparatchiks de son parti ont organisé leur séminaire avant-hier, est une fraude ciblée. Elle ne concerne que les élections. Pour les autres fraudes, il faudra repasser après…les élections, quand ils seront à nouveau au pouvoir.
Ceci dit, parlant franchement de cette fraude sur l’identité, qui aurait vraiment intérêt à s’en faire coupable, au stade actuel du processus électoral ? Un processus cadenassé comme jamais il ne l’a été dans l’histoire de ce pays. Dont l’arbitre technique, Sagem, est une structure notoirement connue à travers le monde pour être l’une des plus grandes spécialistes, le certificateur, l’ONU elle-même. Inutile également de souligner que la présence en tant que qu’organisateur en chef d’une CEI aux antipodes des commissions électorales africaines d’ordinaire aux ordres des partis au pouvoir. Pourquoi, diantre, dans un tel environnement sécuritaire, un parti qui se respecte, qui a foi, comme le RDR, en sa force de mobilisation et qui sait que seul le travail de mobilisation sur le terrain peut payer, va-t-il perdre son temps et son énergie à autre chose ?
Par Koré Emmanuel
Ceci dit, parlant franchement de cette fraude sur l’identité, qui aurait vraiment intérêt à s’en faire coupable, au stade actuel du processus électoral ? Un processus cadenassé comme jamais il ne l’a été dans l’histoire de ce pays. Dont l’arbitre technique, Sagem, est une structure notoirement connue à travers le monde pour être l’une des plus grandes spécialistes, le certificateur, l’ONU elle-même. Inutile également de souligner que la présence en tant que qu’organisateur en chef d’une CEI aux antipodes des commissions électorales africaines d’ordinaire aux ordres des partis au pouvoir. Pourquoi, diantre, dans un tel environnement sécuritaire, un parti qui se respecte, qui a foi, comme le RDR, en sa force de mobilisation et qui sait que seul le travail de mobilisation sur le terrain peut payer, va-t-il perdre son temps et son énergie à autre chose ?
Par Koré Emmanuel