Le séminaire du Rdr sur les fraudes à l’identification a permis à Sanogo Mamadou de faire le point de l’opération et de répondre aux détracteurs. Le Rassemblement des républicains a organisé, hier, au «Q.G» de la campagne d’Alassane Dramane Ouattara à Abidjan sud, sis en zone 4, rue Marcony, un séminaire dont le thème était : «Fraude à l’identification : entre propagande et réalité». A mi-parcours de l’opération d’identification et d’enrôlement, le parti d’Alassane Ouattara a jugé bon de faire le point de ses militants enrôlés. Sans donner des chiffres exacts, le directeur de campagne chargé des questions électorales, Sanogo Mamadou a dit que le Rdr a enregistré un résultat encourageant malgré «des difficultés rencontrées çà et là et des opérations d’intimidation organisées par le Fpi». Répondant au Fpi qui, selon lui, accuse le Rdr de fraude sur l’opération d’identification et d’enrôlement à Abidjan et surtout dans les zones Cno, Sanogo Mamadou a, emboîtant le pas au ministre Cissé Ibrahim Bacongo qui a ouvert le séminaire, indiqué ceci : «Le Rdr n’a pas peur du croisement des fichiers». D’autant plus que, a-t-il insisté, «ce croisement se fera avec l’accord de tous les signataires et chacun viendra avec ses experts». Dans sa communication, Sanogo Mamadou, pointant un doigt accusateur sur le Fpi, a dit qu’à Guiglo par exemple, les fichiers des réfugiés gérés par le Hcr seront pris en compte. «On verra si l’électorat au niveau de cette localité, ne va pas fondre», a-t-il ironisé. Pour le directeur de campagne chargé des questions électorales au Rdr, la fraude se définit par «toute action qui a un impact négatif sur la sincérité et la transparence de l’opération d’identification et d’enrôlement». Il a ensuite cité quelques techniques de fraudes : les erreurs volontaires sur la transcription des noms, l’organisation à dessein de la confusion et le désordre, l’intimidation…et l’instrumentalisation de l’administration territoriale. «On demande aux sous-préfets et aux préfets de ne pas rejoindre leurs postes en zone Cno. Parmi ceux qui sont partis, il y en a qui refusent de signer les extraits des pétitionnaires parce que les traitant d’étrangers», fait remarquer Sanogo Mamadou. Qui accuse le Fpi d’avoir saccagé des lieux de vote et demandé à l’Ins de retarder le déploiement de ses agents sur le terrain. Il soutient que malgré tout cela, l’irréversibilité de l’opération n’est plus à démontrer. Ce qui, dira-t-il, «fait peur au Fpi qui attend la phase de validation de la liste électorale». D’où, poursuit le chargé des questions électorales du Rdr, «sa vaste campagne sur les fraudes à l’identification qui a cours depuis quelques jours». Oubliant, déclare Sanogo «que les agents enrôleurs déployés au centre, nord et ouest n’ont pas été recrutés selon leurs sensibilités politiques». Sanogo Mamadou remarque que toute la démarche du Fpi prouve qu’il n’était pas dans la logique des élections. Malheureusement, dit-il, «le parti d’Affi N’Guessan se rend compte que l’opération d’identification et d’enrôlement suit son cours normal». Il a, au cours de cette rencontre, aussi incriminé le Fpi, d’avoir, à travers le ministre Tagro Désiré de l’Intérieur, une mainmise sur l’administration territoriale. « Les préfets veulent présider les réunions de la Cei. Si les préfets obtiennent cela, on recule de 10 ans. Il faut dire à la Cei que ses prérogatives ne doivent pas être bradées », lance Sanogo. Des cas de militants Rdr traités d’étrangers, dont celui de Koné Dramane, originaire de Tengréla, décédé récemment à la suite de l’humiliation à lui faite, ont été relevés au cours de ce séminaire.
Emmanuel Kouassi
Emmanuel Kouassi