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Société Publié le mardi 20 janvier 2009 | Le Patriote

Après sa bastonnade par des policiers - EL hadj Salifou Sawadogo (4ème Imam adjoint de la Mosquée Biétry) :“J’ai été tabassé parce que j’ai demandé pardon”

Le Patriote : Que s’est-il passé le vendredi 16 janvier dernier entre vous et des éléments de la police?
Salifou Sawadogo : Après la prière de 16 heures ce jour-là, j’ai enlevé mon boubou. Puis, je suis allé me reposer sous l’arbre contigu à la mosquée. Quelques minutes après, j’ai vu venir des éléments de la police. Ils m’ont demandé mes pièces. Je me suis exécuté. A côté de moi, étaient assis quatre fidèles qui venaient de prier avec moi dans la mosquée. Ils ont intimé l’ordre à ces quatre personnes d’aller monter dans leur véhicule peint en bleu et blanc. Etant donné que ces fidèles traînaient les pieds, ils ont été tirés de force puis jetés dans la voiture. Je ne peux pas concevoir qu’on vienne arrêter des fidèles dans la cour de la mosquée. C’est ainsi que je me suis levé pour aller demander pardon aux éléments de la police pour qu’il puisse libérer ces quatre personnes.
LP : Ont-ils été libérés après que votre intervention ?
S S : Non. Bien au contraire, ils m’ont demandé : « tu interviens en tant que qui ? » . J’ai répondu que je suis Imam adjoint de la petite mosquée de Biétry. Ils m’ont rétorqué qu’ils s’en moquaient. Ces policiers m’ont signifié que leur commissaire leur avait demandé de faire une rafle. Et jusque-là, ils n’avaient encore trouvé personne. Selon eux, c’était la raison pour laquelle, ils allaient emmener ces gens. J’ai beau les supplier, ils n’ont pas voulu entendre raison. Pire, comme je m’obstinais à leur demander pardon, ils m’ont intimé l’ordre de monter dans le coffre du véhicule à la place des quatre personnes.
LP : L’avez-vous fait ?
S.S. : Non. Je leur ai dit « niet ». Ils ont dit que si je ne montais pas, ils me bastonneraient. L’un d’entre eux s’est aussitôt mis à me donner des coups avec sa matraque. C’est ainsi qu’ils se sont mis à me battre. Ensuite, ils m’ont tiré de force pour me jeter dans le coffre du véhicule.
LP : Vous portez visiblement encore les séquelles de cette bastonnade…
S.S. : Vous voyez mon œil gauche, c’est toujours embué de sang et cela me fait sérieusement mal. Ils ont failli briser l’os nasal. Le sang coulait de mon nez avec une certaine intensité. Les habits que j’avais portés étaient immaculés de sang et déchirés. J’ai été battu comme un fou. Actuellement, ma colonne vertébrale et mon tibia gauche me font très mal. Je leur ai dit que s’ils voulaient me tuer, qu’ils le fassent ici à la mosquée.
LP : Vous ont-ils finalement emmené au commissariat ?
S.S. : Oui, je suis finalement monté avec eux pour aller au commissariat du 31ème arrondissement à Marcory. Quant nous sommes arrivés, ils ont dit à leur chef que je les ai empêché de faire leur travail, et que je me suis bagarré avec eux. Et c’est pour cette raison qu’ils m’ont tabassé et emmené de force. Ce qui est archi-faux !
LP : Qu’a répondu leur supérieur hiérarchique ?
S.S : Leur chef a demandé ce qu’ils voulaient faire de moi. Un des policiers a répondu qu’étant donné que je suis considéré comme quelqu’un qui a été raflé, on doit me jeter dans la cellule. Effectivement, ils m’ont jeté dans la cellule. J’y ai trouvé trois personnes.
LP : Comment avez-vous alors recouvré la liberté ?
S.S. : J’ai été libéré grâce à l’intervention du président du Conseil Supérieur des Imams (COSIM) section Marcory, El Hadj Ahmadou Diallo (l’Imam principal de la mosquée de zone 4). Il a fait venir une forte délégation pour me libérer. J’ai été libéré aux environ de dix huit heures. Actuellement, tout mon corps me fait très mal. Je demande aux policiers de nous laisser tranquille .Nous ne leur avons jamais empêché de faire correctement leur travail. Autant nous les respectons, autant ils doivent nous respecter. Nous n’accepterons pas qu’on vienne rafler nos fidèles aux alentours des mosquées.
Réalisée par ANZOUMANA CISSE
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