Grève dans le secondaire générale et technique - Le mouvement connaît des fortunes diverses

Les syndicats des enseignants du secondaire général et du technique ont mis leur menace à exécution. Ils ont déclenché hier une grève de dix jours sur toute l’étendue du territoire national. Ce, en dépit du communiqué ‘’laconique’’ du Ministre de l’Education nationale diffusé lundi 19 janvier au cours du journal télévisé de 20h (sur la Première) les invitant à la suspension de la grève. Cette déclaration n’a entamé en rien la détermination des enseignants. En effet, au lycée municipal de Koumassi, il n’y a pas eu d’enseignement. Quelques enseignants en groupe devisaient. Et leur sujet de conversation s’articulait autour de la revalorisation de la grille indiciaire. « (…) Nous venons ce matin à l’école (hier Ndlr), et l’éducateur nous a informés que nos enseignants sont en grève et que nous pouvons regagner nos domiciles respectifs », a indiqué Mlle Joëlle Kouadio, éleve, en classe de 2nde A. Au lycée Moderne de Koumassi, c’est le même décor. Le mot d’ordre de grève a été suivi par les enseignants. Pas de cours. Des élevés, sans doute consciencieux, révisaient leurs cours dans des salles de classe. Du coté du lycée Moderne d’Abobo et d’Attecoubé, c’est la même ambiance. Quelques élèves en classe d’examen attendaient désespérément leurs enseignants. « Nous préférons rester en classe, peut-être que les enseignants vont reprendre les cours d’un moment à l’autre » a espéré un groupe d’élèves en classe de terminale. Certains établissements ont appliqué à la lettre l’appel du Ministre de l’Education nationale, Gilbert Bleu Lainé. Ces lycées et collèges d’enseignement général n’ont pas suivi le mot d’ordre de grève. Au lycée classique d’Abidjan, par exemple les cours se sont déroulés normalement. « Il n’y a pas de problème ici. Tous les enseignants étaient à leur poste ce matin (hier Ndlr). J’ai même reçu le bureau local du syndicat. » a précisé le Proviseur du lycée classique d’Abidjan, Lassinan Sylla. La grève n’a pas été pas été suivie non plus au Lycée Sainte-Marie et au Collège moderne de Cocody. Les cours ont été dispensés dans ces établissements. « Nous n’allons pas nous laisser distraire par les manœuvres dilatoires du Ministre Bleu Lainé. Nous avons dit à nos camarades de se référer au bureau national du Synesci en cas de difficulté » a relevé le secrétaire général adjoint du Synesci, Siaka Traoré.
Quant aux enseignants des établissements d’enseignement Technique, ils ont respecté le mot d’ordre de grève. « Dans l’enseignement Technique professionnel, la grève a été suivie à cent pour cent .Tous nos établissements sont fermés. D’Odienné à Bouaké, en passant par Korhogo, Man et Abidjan. Nous maintiendrons la pression jusqu’au 30 janvier 2009 » a fait remarquer le secrétaire général du Syndicat National des Formateurs de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle de Côte d’Ivoire (SYNAFETP-CI), Jean-Yves Koutouan Abonga. Notons que les revendications des syndicats du secondaire général et Technique se fondent sur la prise du Décret relatif à la grille indiciaire jusqu’au grade A7 des enseignants du secondaire, proposée par le mouvement des syndicats du secondaire. A cela s’ajoute la fixation de la date des effets financiers du profil de carrière au 1er janvier 2009. Cette grève se poursuit jusqu’au 30 janvier prochain.

ANZOUMANA CISSE