La dernière signature de l’accord complémentaire IV de Ouagadougou, contrairement aux apparences, n’a pas été de tout repos, notamment dans le camp présidentiel. On se rappelle que dès la publication, par certains organes de presse ivoiriens, de la mouture de cet accord complémentaire, le ministre Désiré Tagro, qui conduisait à Ouaga, la délégation du pouvoir, a demandé à rentrer prestement à Abidjan, en vue de consulter le président Laurent Gbagbo. En effet, comme un chat échaudé craignant l’eau froide, Désiré Tagro voulait se mettre ainsi à l’abri des menaces, le mot n’est pas trop fort, des faucons et irréductibles de la refondation, comme les Simone Gbagbo, Mamadou Koulibaly, Sokoury Bohui, qui ont vu dans la première mouture de Ouaga IV, une sorte de capitulation du FPI devant les Forces nouvelles. Certains, parmi ces derniers l’ont appelé sur son téléphone, pour le vouer aux gémonies et le traiter de tous les noms.
Appels anonymes
C’est les deux mains sur la tête, comme si le ciel s’apprêtait à lui tomber dessus, que le ministre Désiré Tagro est entré dans le bureau de Badini, représentant du facilitateur de notre palabre. Depuis, l’homme a le sommeil trouble et troublé, aux dires de notre source, bien instruite du dossier ivoirien. Mis à part lui qui essuie l’ire des frontistes, une relation très proche du ministre Tagro, ne finit pas de recevoir des appels anonymes, où des individus ne cessent de la traiter de « guinéenne ». C’est peu de dire que le ministre ne se sentant plus en sécurité dans son propre camp, a renforcé davantage sa garde et préfère régulièrement gagner la quiétude dans son village natal. A dire vrai, la tension a atteint son summum au cœur de la machine FPI, en prélude à la nuit des longs couteaux. Pour l’aile dure de la refondation, la raison est toute faite. Depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou, suite à l’ouverture du « dialogue direct » de Laurent Gbagbo avec les Forces nouvelles, le FPI ne cesse de perdre du terrain dans sa volonté de maîtriser du processus de sortie de crise. Pour avoir perdu le combat du désarmement avant les élections et la bataille de l’identification, malgré les cris d’orfraie de ses dirigeants, ergotant sur des prétendues fraudes, la formation « socialiste », ne semble plus maître de son destin.
Mais les irréductibles n’entendent pas s’en laisser conter. Ils savent que la perte du pouvoir ouvrira des heures sombres pour eux. Pour éviter cette éventualité, ils sont prêts à tout. Pour cela, nos sources sont formelles qu’un vaste plan de déstabilisation des têtes de pont de l’Accord politique de Ouaga est en marche. Il porte sur deux pendants essentiels. Le premier, pour les faucons du régime serait de neutraliser Laurent Gbagbo, le patron de la refondation. Ces hommes et femmes qui veulent se maintenir au pouvoir par tous les moyens, le trouvent désormais trop docile vis-à-vis des Forces nouvelles. Ces hiérarques et exégètes du FPI pensent foncièrement que le déroulement de l’Accord de Ouaga profite au Premier ministre Guillaume Soro et à ses hommes.
Mission : Porter un coup d’arrêt à Ouaga
A preuve, eux qui préconisaient le désarmement avant les élections, se sont vus opposer le cantonnement des forces et la mise sur pied d’une armée nouvelle. Au regard de tous les crimes commis qui leur collent à la peau et qui semblent les hantent, ils trouvent que le candidat naturel du FPI est trop tendre dans ses relations avec l’ex-rébellion. Les plus attachés aux choses mystiques restent convaincus que Laurent Gbagbo a été « gbassé » par les Forces nouvelles. Dans la pure tradition des formations communistes, le FPI en est une, il importe pour eux, de mettre le chef hors d’état de nuire à leurs intérêts personnels. Cependant, à défaut d’ébranler l’ancien opposant historique, les extrémistes de la refondation ont concocté un autre plan d’assassinat du patron des Forces nouvelles, le Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro. Cette hérésie dénoncée au cours d’une conférence de presse en décembre dernier par le ministre Sidiki Konaté et qui devait entrer en application en fin d’année dernière, est toujours de mise. Et devrait se dérouler ainsi. Les soldats en rupture de ban avec les forces nouvelles, dont le fameux AB, ont été introduits à Abidjan, par les soins des adjuvants du régime. Nourris, lavés et blanchis par le camp présidentiel ont pour mission d’attaquer l’hôtel du Golf et les domiciles du premier ministre et de ses principaux collaborateurs. Quand le coup de feu va tonner, les gardes chiourmes du pouvoir, sous le prétexte de venir à la rescousse de l’allié de l’Accord de Ouaga, en profiteront pour tuer, et les assaillants (ennemis en discorde avec les forces nouvelles) et les assaillis (le Premier ministre et ses hommes). Toujours selon nos informateurs, le plan de nettoyage systématique va s’étendre aux leaders de l’opposition et à leurs collaborateurs.
Comme Savimbi
Comme la tentative de septembre 2002, aux premières heures de la guerre fratricide. L’objectif d’une telle folie est de porter un coup d’arrêt à l’Accord de Ouaga et de prendre les choses en main, pour rester au pouvoir sans élection. En pensant une telle opération, les extrémistes du FPI ont à l’esprit ce qui est arrivé en Angola et en Sierra Leone.
Dans le premier pays, quand les hommes de Dos Santos ont assassiné le Dr Jonas Malheiro Savimbi, ils ont considérablement affaibli, si ce n’est réduire à sa simple expression, son mouvement de l’UNITA. Idem en Sierra Leone où l’arrestation et la mort de Fodeh Sankho ont mis le RUF sous l’éteignoir. S’ils aiment à établir des comparaisons, les hommes de Gbagbo ignorent sans doute que Soro Guillaume n’est ni Savimbi, encore Fodeh Sankho. Bien plus que l’opposition civile, « il a une armée et un territoire ». Qui plus est, c’est la force reconnue de son armée qui a instauré l’équilibre de la terreur et inspiré le dialogue direct, ayant abouti à la signature de l’Accord politique de Ouaga. A n’en point douter, ouvrir un tel scénario serait désastreux pour le pays tout entier, y compris pour les inspirateurs d’un tel schéma. «L’enfant des élections » et ses collaborateurs doivent accepter d’aller au scrutin populaire, eux qui se convainquent d’être les meilleurs de la place. Même si cela est loin de la réalité du terrain.
Bakary Nimaga
Appels anonymes
C’est les deux mains sur la tête, comme si le ciel s’apprêtait à lui tomber dessus, que le ministre Désiré Tagro est entré dans le bureau de Badini, représentant du facilitateur de notre palabre. Depuis, l’homme a le sommeil trouble et troublé, aux dires de notre source, bien instruite du dossier ivoirien. Mis à part lui qui essuie l’ire des frontistes, une relation très proche du ministre Tagro, ne finit pas de recevoir des appels anonymes, où des individus ne cessent de la traiter de « guinéenne ». C’est peu de dire que le ministre ne se sentant plus en sécurité dans son propre camp, a renforcé davantage sa garde et préfère régulièrement gagner la quiétude dans son village natal. A dire vrai, la tension a atteint son summum au cœur de la machine FPI, en prélude à la nuit des longs couteaux. Pour l’aile dure de la refondation, la raison est toute faite. Depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou, suite à l’ouverture du « dialogue direct » de Laurent Gbagbo avec les Forces nouvelles, le FPI ne cesse de perdre du terrain dans sa volonté de maîtriser du processus de sortie de crise. Pour avoir perdu le combat du désarmement avant les élections et la bataille de l’identification, malgré les cris d’orfraie de ses dirigeants, ergotant sur des prétendues fraudes, la formation « socialiste », ne semble plus maître de son destin.
Mais les irréductibles n’entendent pas s’en laisser conter. Ils savent que la perte du pouvoir ouvrira des heures sombres pour eux. Pour éviter cette éventualité, ils sont prêts à tout. Pour cela, nos sources sont formelles qu’un vaste plan de déstabilisation des têtes de pont de l’Accord politique de Ouaga est en marche. Il porte sur deux pendants essentiels. Le premier, pour les faucons du régime serait de neutraliser Laurent Gbagbo, le patron de la refondation. Ces hommes et femmes qui veulent se maintenir au pouvoir par tous les moyens, le trouvent désormais trop docile vis-à-vis des Forces nouvelles. Ces hiérarques et exégètes du FPI pensent foncièrement que le déroulement de l’Accord de Ouaga profite au Premier ministre Guillaume Soro et à ses hommes.
Mission : Porter un coup d’arrêt à Ouaga
A preuve, eux qui préconisaient le désarmement avant les élections, se sont vus opposer le cantonnement des forces et la mise sur pied d’une armée nouvelle. Au regard de tous les crimes commis qui leur collent à la peau et qui semblent les hantent, ils trouvent que le candidat naturel du FPI est trop tendre dans ses relations avec l’ex-rébellion. Les plus attachés aux choses mystiques restent convaincus que Laurent Gbagbo a été « gbassé » par les Forces nouvelles. Dans la pure tradition des formations communistes, le FPI en est une, il importe pour eux, de mettre le chef hors d’état de nuire à leurs intérêts personnels. Cependant, à défaut d’ébranler l’ancien opposant historique, les extrémistes de la refondation ont concocté un autre plan d’assassinat du patron des Forces nouvelles, le Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro. Cette hérésie dénoncée au cours d’une conférence de presse en décembre dernier par le ministre Sidiki Konaté et qui devait entrer en application en fin d’année dernière, est toujours de mise. Et devrait se dérouler ainsi. Les soldats en rupture de ban avec les forces nouvelles, dont le fameux AB, ont été introduits à Abidjan, par les soins des adjuvants du régime. Nourris, lavés et blanchis par le camp présidentiel ont pour mission d’attaquer l’hôtel du Golf et les domiciles du premier ministre et de ses principaux collaborateurs. Quand le coup de feu va tonner, les gardes chiourmes du pouvoir, sous le prétexte de venir à la rescousse de l’allié de l’Accord de Ouaga, en profiteront pour tuer, et les assaillants (ennemis en discorde avec les forces nouvelles) et les assaillis (le Premier ministre et ses hommes). Toujours selon nos informateurs, le plan de nettoyage systématique va s’étendre aux leaders de l’opposition et à leurs collaborateurs.
Comme Savimbi
Comme la tentative de septembre 2002, aux premières heures de la guerre fratricide. L’objectif d’une telle folie est de porter un coup d’arrêt à l’Accord de Ouaga et de prendre les choses en main, pour rester au pouvoir sans élection. En pensant une telle opération, les extrémistes du FPI ont à l’esprit ce qui est arrivé en Angola et en Sierra Leone.
Dans le premier pays, quand les hommes de Dos Santos ont assassiné le Dr Jonas Malheiro Savimbi, ils ont considérablement affaibli, si ce n’est réduire à sa simple expression, son mouvement de l’UNITA. Idem en Sierra Leone où l’arrestation et la mort de Fodeh Sankho ont mis le RUF sous l’éteignoir. S’ils aiment à établir des comparaisons, les hommes de Gbagbo ignorent sans doute que Soro Guillaume n’est ni Savimbi, encore Fodeh Sankho. Bien plus que l’opposition civile, « il a une armée et un territoire ». Qui plus est, c’est la force reconnue de son armée qui a instauré l’équilibre de la terreur et inspiré le dialogue direct, ayant abouti à la signature de l’Accord politique de Ouaga. A n’en point douter, ouvrir un tel scénario serait désastreux pour le pays tout entier, y compris pour les inspirateurs d’un tel schéma. «L’enfant des élections » et ses collaborateurs doivent accepter d’aller au scrutin populaire, eux qui se convainquent d’être les meilleurs de la place. Même si cela est loin de la réalité du terrain.
Bakary Nimaga