L’intégralité de l’allocution que le tout nouveau président américain a prononcée à l’occasion de son entrée à la Maison Blanche.
Mes chers concitoyens :
Je me présente devant vous aujourd’hui en toute humilité face à la tâche qui nous attend, reconnaissant de la confiance que vous m’avez accordée et conscient des sacrifices consentis par nos ancêtres. Je remercie le président Bush des services rendus à notre nation, ainsi que de la générosité et de la coopération dont il a fait preuve durant toute la transition.
Quarante-quatre Américains ont désormais fait ce serment présidentiel. Ces mots ont été souvent prononcés dans la marée montante de la prospérité et dans les eaux calmes de la paix.
Mais il est arrivé que ce serment ait été prononcé alors que le temps était orageux et que la tempête faisait rage. En ces moments-là, l’Amérique a persévéré non seulement du fait des compétences et de la perspicacité de ses dirigeants, mais parce que nous, le Peuple, sommes demeurés loyaux envers les idéaux de nos ancêtres et envers les documents fondateurs de notre nation.
Il en a été ainsi. Et il doit en être ainsi pour cette génération d’Américains.
Le fait que nous traversons une crise est désormais bien compris. Notre pays est en guerre contre un réseau tentaculaire de violence et de haine. Notre économie est gravement affaiblie, conséquence de la cupidité et de l’irresponsabilité de certains, mais aussi de notre incapacité collective à faire les choix difficiles et à préparer notre nation à une nouvelle donne. Des domiciles ont été perdus ; des emplois ont été éliminés ; des entreprises ont été brisées. Notre système de santé est trop coûteux ; nos écoles mènent trop souvent à l’échec ; et chaque jour amène de nouvelles preuves que la façon dont nous utilisons l’énergie renforce nos adversaires et menace notre planète.
Ce sont là des indices de crise qui se prêtent aux analyses de données et aux statistiques. Moins mesurable mais tout aussi profonde est la perte de confiance qui sévit dans tout le pays – une peur tenace que le déclin de l’Amérique soit inévitable et que la prochaine génération doive revoir ses ambitions à la baisse.
Aujourd’hui, je vous dis que les défis que nous devons relever sont réels. Ils sont graves et ils sont nombreux. Ils ne seront pas faciles à relever, et cela ne pourra pas se faire rapidement.
Mais sachez-le bien, Amérique, nous les relèverons.
Nous sommes assemblés en ce jour parce que nous avons choisi de faire triompher l’espoir sur la peur, et l’unité de notre dessein sur le conflit et la discorde. Nous sommes venus en ce jour proclamer la fin des mesquineries, des fausses promesses, de la récrimination et des dogmes dépassés qui étranglent notre vie politique depuis trop longtemps.
Nous demeurons une jeune nation, mais comme il est dit dans les Écritures, il est temps de dépasser les enfantillages. Il est temps de réaffirmer notre ténacité ; de choisir ce qu’il y a de mieux dans notre histoire ; de préserver ce don précieux, cette noble idée transmise de génération en génération : la promesse divine que nous sommes tous égaux, que nous sommes tous libres, et que nous méritons tous la chance de poursuivre la pleine mesure du bonheur.
En réaffirmant la grandeur de notre nation, nous comprenons que cette grandeur n’est jamais un dû. Il faut la mériter. Notre trajectoire n’a jamais reposé sur des raccourcis ou sur l’acceptation de moindres biens. La voie que nous avons empruntée n’a jamais été pour les craintifs – pour ceux qui préfèrent le loisir au travail, qui ne recherchent que le plaisir de la richesse et de la célébrité. Elle est plutôt pour ceux qui prennent des risques, qui agissent, qui fabriquent des choses – certains sont célèbres mais, le plus souvent, ce sont les hommes et les femmes qui travaillent dans l’ombre qui nous ont entraînés le long du chemin ardu qui mène vers la prospérité et la liberté.
Pour nous, ils ont emballé leurs maigres possessions et ont traversé des océans à la recherche d’une nouvelle vie.
Pour nous, ils ont peiné dans des ateliers de misère et colonisé l’Ouest ; ils ont enduré la morsure du fouet et labouré la terre dure.
Pour nous, ils se sont battus et sont tombés sur divers champs de bataille, à Concord et à Gettysburg, en Normandie et à Khe Sahn. Encore et encore, ces hommes et ces femmes ont lutté, se sont sacrifiés et ont travaillé à s’écorcher les mains, afin que nous ayons une meilleure vie. Ils savaient que l’Amérique était plus grande que la somme de leurs ambitions individuelles ; plus grande que les différences de naissance, de richesse ou de faction.
C’est sur cette trajectoire que nous continuons aujourd’hui. Nous demeurons une nation prospère et puissante dans le monde. Nos travailleurs ne sont pas moins productifs que lorsque cette crise a commencé. Nos cerveaux ne sont pas moins créatifs, nos biens et services ne sont pas moins nécessaires qu’ils ne l’étaient la semaine dernière, le mois dernier ou l’année dernière. Notre capacité demeure intacte. Mais le temps de rester inactif, de protéger des intérêts étroits et de repousser des décisions déplaisantes est définitivement révolu. À partir d’aujourd’hui, nous devons nous relever, secouer la poussière de nos sandales et nous atteler à la reconstruction de l’Amérique.
En effet, partout où nous regardons, il y a du travail à faire. L’état de notre économie exige des actions audacieuses et rapides, et nous agirons – non seulement pour créer des emplois, mais pour poser une nouvelle fondation de la croissance. Nous construirons des routes et des ponts, et installerons des réseaux électriques et des lignes numériques qui alimenteront notre commerce et nous relieront les uns aux autres. Nous replacerons la science à sa juste place, et nous nous servirons des merveilles de la technologie pour améliorer la qualité des soins médicaux tout en en réduisant les coûts. Nous exploiterons le soleil, le vent et les sols pour alimenter nos voitures et faire marcher nos usines. Et nous transformerons nos écoles, nos collèges et nos universités de façon à répondre aux exigences d’une nouvelle ère. Tout cela, nous pouvons le faire. Tout cela, nous le ferons. Maintenant, il y a ceux qui remettent en question l’étendue de nos ambitions – qui estiment que notre système n’est pas en mesure de tolérer trop de grands projets. Leur mémoire est courte. Car ils ont oublié ce que ce pays a déjà accompli ; ce que des hommes et des femmes libres peuvent faire quand l’imagination se marie à un objectif commun, et la nécessité au courage. Ce que les cyniques ne comprennent pas, c’est que le terrain sous leurs pieds a glissé – que les arguments politiques dépassés qui nous ont dévorés pendant trop longtemps ne sont plus valables. La question que nous posons aujourd’hui n’est pas de savoir si notre gouvernement est trop grand ou trop petit – mais s’il peut aider les ménages à trouver un emploi convenablement rémunéré, des soins médicaux qu’ils peuvent se payer, et une retraite qu’ils vivront dans la dignité. Là où la réponse sera positive, nous avons l’intention de continuer. Là où la réponse sera négative, les programmes en question seront supprimés. Et ceux d’entre nous qui gèrent les fonds publics seront tenus responsables de leurs actions – dépenser avec sagesse, réformer les mauvaises habitudes, et oeuvrer dans la transparence – parce que c’est seulement ainsi que nous pourrons rétablir la confiance vitale entre un peuple et son gouvernement. Et la question devant nous n’est pas non plus de savoir si les marchés financiers sont une force de bien ou de mal. Leur pouvoir de générer des richesses et de répandre la liberté est sans pareil, mais cette crise nous a rappelé que, sans un oeil vigilant, les marchés peuvent perdre pied – et qu’une nation ne peut pas prospérer pendant longtemps si elle favorise uniquement ses membres déjà prospères. La réussite de notre économie a toujours dépendu non seulement du niveau de notre produit intérieur brut, mais aussi de l’étendue de notre prospérité ; de notre habileté à étendre cette chance à toutes les personnes de bonne volonté – non pas par charité mais parce qu’il s’agit là du moyen le plus sûr de parvenir au bien commun.
Concernant notre défense commune, nous rejetons comme faux le choix entre notre sécurité et nos idéaux. Nos Pères fondateurs, face à des dangers que nous pouvons à peine imaginer, rédigèrent une charte qui garantit la primauté du droit et les droits de chaque être humain, une charte renforcée depuis par le sang des générations. Ces idéaux éclairent encore le monde, et nous ne les abandonnerons pas par opportunisme. Ainsi donc, à tous les peuples et gouvernements qui nous regardent aujourd’hui, des plus grandes capitales au petit village natal de mon père : sachez que l’Amérique est l’amie de chaque nation et de chaque homme, femme et enfant qui aspirent à un avenir de paix et de dignité, et que nous sommes prêts, de nouveau, à assumer notre rôle dirigeant. Rappelez-vous que les générations précédentes ont combattu le fascisme et le communisme au moyen non seulement de missiles et de chars, mais aussi d’alliances solides et de principes durables. Elles avaient compris que notre puissance à elle seule ne pouvait nous protéger et ne nous donnait pas non plus le droit de faire tout ce que nous voulions. Ces générations savaient, en revanche, que notre puissance ne pouvait que croître quand nous nous en servions prudemment ; que notre sécurité provenait de la justesse de notre cause, de la force de notre exemple, et des qualités modératrices d’humilité et de retenue.
Nous sommes les gardiens de cet héritage. Guidés, une fois de plus, par ces principes, nous pouvons affronter toutes ces nouvelles menaces qui exigent un effort encore plus important – une coopération et une entente renforcée entre pays. Nous commencerons par laisser l’Irak à son peuple, en nous y prenant de manière responsable, et par établir une paix durement remportée en Afghanistan. De concert avec de vieux amis et d’anciens ennemis, nous oeuvrerons sans relâche à réduire la menace nucléaire et à éloigner le spectre du réchauffement de la planète. Nous ne nous excuserons pas de notre mode de vie, de même que nous ne vacillerons pas dans sa défense, et à ceux qui cherchent à parvenir à leurs objectifs en semant la terreur et en massacrant des innocents, nous disons aujourd’hui : notre esprit est plus fort et ne peut être brisé ; vous ne pourrez pas l’emporter à l’usure, et nous vous vaincrons.
Car nous savons que nos origines hétéroclites constituent une force et non une faiblesse. Nous
sommes une nation de chrétiens, de musulmans, de Juifs et d’hindous – ainsi que de non-croyants. Nous sommes façonnés par toutes les langues et toutes les cultures, originaires de tous les coins du monde ; et parce que nous avons goûté à la lie amère de la guerre civile et
de la ségrégation, et que nous sommes sortis de ce sombre chapitre renforcés et encore plus
unis, nous ne pouvons qu’être convaincus du fait que les vieilles rancunes disparaîtront un jour
; que les divisions tribales seront bientôt dissoutes ; qu’au fur et à mesure que le monde deviendra plus petit, notre humanité commune se révélera au grand jour ; et que l’Amérique doit jouer le rôle qui est le sien pour assurer l’avènement d’une nouvelle ère de paix. Au monde musulman : nous cherchons une nouvelle façon d’avancer, fondée sur les intérêts communs et sur le respect mutuel. Aux dirigeants de par le monde qui cherchez à semer le conflit ou à faire porter à l’Occident les maux de votre société : sachez que votre peuple vous jugera selon ce que vous aurez bâti et non pas selon ce que vous aurez détruit. À ceux qui s’accrochent au pouvoir par la corruption et le mensonge et qui étouffent la dissension : sachez que vous êtes du mauvais côté de l’histoire ; mais nous vous tendrons la main si vous êtes disposés à desserrer votre poing. Aux peuples des nations pauvres : nous promettons de travailler avec vous à faire prospérer vos fermes et couler des eaux limpides ; à nourrir les corps décharnés et les esprits affamés. Enfin, aux pays qui, comme le nôtre, jouissent d’une relative abondance, nous disons que nous ne pouvons plus nous permettre l’indifférence face à la souffrance extérieure, ni consommer les ressources de la terre sans égard aux conséquences. Car le monde a changé, et nous devons changer avec lui. En contemplant la route qui s’ouvre devant nous, avec humilité, nous adressons une pensée reconnaissante aux courageux Américains qui, à cette heure précise, patrouillent dans des déserts et des montagnes lointains. Ils ont quelque chose à nous dire aujourd’hui, tout comme nos héros disparus, qui reposent à Arlington et nous murmurent à travers les âges. Nous les honorons, non pas seulement parce qu’ils sont les gardiens de notre liberté, mais aussi parce qu’ils incarnent la volonté de servir, une disposition à trouver un sens dans une chose qui les dépasse. Et pourtant, en ce moment même – en ce moment qui va définir une génération – c’est précisément cet esprit qui doit nous habiter. Car pour tout ce que le gouvernement peut et doit faire, c’est en fin de compte sur la foi et la détermination du peuple américain que notre pays s’appuie. C’est la gentillesse d’accueillir l’étranger quand la digue se rompt, c’est la générosité du travailleur qui préférerait réduire ses heures plutôt que de voir un ami perdre son emploi, qui nous font traverser nos heures les plus sombres. C’est le courage dont fait preuve le pompier quand il s’engouffre dans un escalier enfumé, mais c’est aussi la volonté d’un parent d’élever un enfant, qui finalement déterminent notre destin. Nos défis peuvent être nouveaux, tout comme les instruments au moyen desquels nous les relevons. Mais les valeurs dont notre succès dépend – le travail acharné et l’honnêteté, le courage et le fair-play, la tolérance et la curiosité, la loyauté et le patriotisme, ces valeurs-là sont anciennes. Elles sont vraies. Elles constituent la force tranquille du progrès depuis le début de notre histoire. Ce qui s’impose, maintenant, c’est un retour à ces vérités. Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est une nouvelle ère de responsabilité, la reconnaissance de la part de chaque Américain que nous avons des devoirs envers nous-mêmes, la nation et le monde ; des devoirs que, loin d’accepter à contrecoeur, nous assumons avec joie, forts de notre conviction qu’il n’est rien de plus satisfaisant pour l’esprit ni de plus propre à notre caractère que de nous donner entièrement à une tâche difficile. Tels sont le prix et la promesse de notre citoyenneté.
Telle est la source de notre confiance : la certitude que Dieu nous appelle à façonner un destin incertain. Tel est le sens de notre liberté et de notre credo, la raison pour laquelle des hommes, des femmes et des enfants de toute race et de toute foi peuvent s’unir joyeusement sur cette magnifique esplanade, et qu’un homme dont le père, il y a moins de soixante ans, n’aurait peut-être pas été servi dans un restaurant local peut aujourd’hui se tenir debout devant vous pour prononcer le serment le plus sacré.
Aussi, marquons ce jour du souvenir de qui nous sommes et de la distance que nous avons parcourue. L’année de la naissance de notre pays, au plus froid de l’hiver, une petite bande de patriotes s’était serrée autour de feux de camps mourants, sur les rives d’un cours d’eau glacé.
On avait abandonné la capitale. La neige était maculée de sang. Et c’est à l’heure où l’issue de notre révolution était le plus incertaine que le père de notre nation ordonna que les paroles suivantes fussent lues à la population :
«Qu’il soit dit au monde à venir (…) qu’au plus profond de l’hiver, alors que rien ne pouvait survivre hormis l’espoir et la vertu, que cette ville et ce pays, alertés par un danger commun, se levèrent à sa rencontre.»
Chers concitoyens, face aux dangers communs, en cet hiver de rigueur, rappelons-nous ces mots intemporels. Avec espoir et vertu, bravons une fois de plus les courants glacés et endurons les orages à venir, afin que les enfants de nos enfants puissent dire de nous qu’au moment de l’épreuve, nous avons refusé d’abandonner la route, nous n’avons ni reculé ni fléchi et, les yeux fixés sur l’horizon et forts de la grâce de Dieu, nous avons porté ce grand don de la liberté et l’avons transmis, sain et sauf, aux générations futures.
(Diffusé par le Bureau des programmes d’information internationale du département d’Etat.
Site Internet : http://www.america.gov/fr/)
Réactions : Le discours inaugural du 44e Président américain suscite beaucoup d’espoir à travers le monde.
Laurent Gbagbo :
“Qu’il apaise le monde”
Le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo a appelé mercredi le nouveau président des Etats-Unis Barack Obama à “apaiser la situation dans le monde”, estimant que son accession au pouvoir devrait être “perçue comme une nouvelle ère de paix”.
“Les Etats-Unis peuvent apaiser ou réchauffer l’atmosphère dans le monde. Je souhaite pour ma part que le président Obama apaise la situation dans le monde”, a déclaré M. Gbagbo, lors de la cérémonie de présentation des voeux du corps diplomatique à Abidjan.
“Je souhaite qu’avec l’Europe, il discute, qu’avec la Chine, il discute, qu’avec la Russie, il discute, qu’avec le monde musulman, il discute. Il nous faut des discussions au lieu de la bataille”, a poursuivi le président Gbagbo, dont le pays sort progressivement de six années de crise politico-militaire.
AFP
Nelson Mandela :
“Une voix nouvelle porteuse d’espoir”
Prix Nobel de la paix, icône du combat anti-apartheid, et ancien président d’Afrique du Sud, Nelson Mandela a fait, ce mardi, l’éloge du nouveau président américain, Barack Obama. Dans une lettre qu’il a fait parvenir à ce dernier, il le présente comme «une voix nouvelle porteuse d’espoir» dans le monde. Nelson Mandela a également établi un parallèle entre «ce moment historique» et la transition de son pays vers la démocratie. Dans sa lettre, reprise par L’Express, Nelson Mandela écrit : «aujourd’hui nous reviennent en mémoire, d’une certaine façon, l’excitation et l’enthousiasme que notre pays a connu lors de sa transition vers la démocratie». Il ajoute plus loin, «les gens, non seulement en Afrique du Sud mais dans le monde entier, ont cru que grâce aux efforts conjoints des hommes, l’injustice peut être vaincue et que tous peuvent connaître une vie meilleure».
Afrik.com
Raul Castro (Cuba) :
“Bonne chance”
Raul Castro a déclaré mercredi que Barack Obama “semblait être un homme bon” et a souhaité bonne chance au nouveau président américain, dans une attitude tranchant avec les protestations émises par le Venezuela, l’allié de Cuba, contre le successeur de George W. Bush.
Le dirigeant cubain a fait ces commentaires devant la presse, alors que Barack Obama s’est engagé à assouplir les mesures limitant le nombre de voyages que des ressortissants cubano-américains peuvent faire à Cuba et le montant des fonds qu’ils peuvent envoyer à des proches sur l’île. Il a également proposé de négocier personnellement avec Castro, tout en soulignant qu’il ne pousserait pas le Congrès à lever l’embargo commercial imposé par les Etats-Unis.
Le ton conciliant adopté par Raul Castro a tranché avec l’accueil plus dur que Barack Obama a reçu au Venezuela, après avoir décrit le président Hugo Chavez comme une “force destructrice de la région” dans un récent entretien accordé à la chaîne Univision.
AP
Le monde arabo-musulman :
“Il sera jugé sur ses actes”
Face aux promesses de Barack Obama, le monde arabo-musulman accorde généralement le bénéfice du doute au nouveau président américain mais le jugera sur ses actes.
Après huit années de présidence Bush, marquées par l’invasion de deux pays musulmans - l’Afghanistan en 2001 et l’Irak en 2003 - et un soutien sans faille à Israël, le discours d’investiture du nouvel hôte de la Maison blanche a été suivi de très près mardi dans le monde islamique, à l’affût d’un changement de la politique américaine.
En règle générale, le ton adopté par Barack Obama, qui a promis de nouvelles relations fondées sur le respect mutuel et l’intérêt commun, a été bien accueilli.
“C’est un discours qui reflète un esprit nouveau, favorable au dialogue et à la coopération. C’est une nouvelle orientation qui nous change vraiment de celle de l’administration Bush”, déclare l’ancien ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Maher.
Hilal Khashan, professeur de sciences politiques à l’université américaine de Beyrouth, souligne que la référence d’Obama aux musulmans américains, partie importante de la population des Etats-Unis, est quelque chose de rare dans le discours politique américain.
“Le fait qu’il ait mentionné les musulmans revêt une grande signification. C’est un geste symbolique à l’adresse du monde musulman, qui n’est plus exclu”, ajoute-t-il.
Le Conseil musulman de Grande-Bretagne a également salué l’offre d’Obama d’établir de nouvelles relations avec l’islam.
“Ses intentions sont nobles. J’espère que cela comblera le fossé entre les Etats-Unis et le monde musulman qui n’a cessé de se creuser depuis huit ans”, dit Mouhammad Abdoul Bari, secrétaire général de l’organisation.
Même au Soudan, dont les rapports avec Washington se sont singulièrement dégradés ces dernières années, en raison notamment du conflit du Darfour, le gouvernement a bien accueilli l’arrivée de Barack Obama à la Maison blanche.
“Nous sommes très optimistes (...) Nous avons entendu ce qu’Obama a dit sur un changement de politique étrangère, sur un retrait d’Irak”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ali al Sadig.
Reteurs
Fermeture de Guantanamo:
L’UE se “réjouit”
Le commissaire européen à la Justice Jacques Barrot a salué mercredi comme “un symbole très fort” la suspension par le nouveau président américain Barack Obama des procédures d’exception à Guantanamo, jugeant que la page d’un “triste épisode” était ainsi tournée. “Je me réjouis très vivement qu’une des premières actions du président Obama ait été de tourner la page de ce triste épisode de la prison de Guantanamo”, a-t-il dit dans un communiqué.
“Comme commissaire européen à la Justice, c’est pour moi un symbole très fort. Dans un Etat de droit, chaque personne doit bénéficier des droits de la défense”, a-t-il ajouté.
Hosni Moubarak (Egypte):
«Faire du conflit israélo-palestinien sa priorité”
Le président égyptien Hosni Moubarak, dont le pays tente de négocier une trêve durable entre Israël et le Hamas, a appelé le président américain Barack Obama à faire du conflit israélo-palestinien sa “priorité”.
“La région attend avec impatience (de voir) la manière dont vous allez, dès le premier jour de votre entrée en fonctions, faire face à la cause palestinienne car il s’agit d’une priorité urgente et de la clé de toutes les autres crises difficiles du Moyen-Orient”, a affirmé M. Moubarak dans un télégramme de félicitations envoyé à son homologue américain et reproduit mardi soir par l’agence officielle Mena.
Le président égyptien, dont les relations avec l’ex-président américain George W. Bush étaient tendues, a espéré que “la période à venir soit le théâtre d’une nouvelle étape de consultations fructueuses entre nous sur les différentes questions au Moyen-Orient”.
AFP
Pakistan :
“Saluer la volonté d’une autre approche envers les musulmans”
Le président pakistanais Asif Ali Zardari a salué mercredi la volonté exprimée par le nouveau président américain Barack Obama de trouver “une nouvelle approche” avec le monde musulman.
M. Zardari salue l’intention, exprimée la veille par M. Obama dans son discours d’investiture, d’avoir envers les musulmans “une nouvelle approche fondée sur l’intérêt et le respect mutuels”, a déclaré dans un communiqué la présidence pakistanaise.
Le Pakistan est devenu un allié essentiel des Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. Il a alors renoncé publiquement à soutenir les talibans en Afghanistan. Mais il est toujours accusé par des responsables étrangers de ne pas en faire assez dans la lutte contre les extrémistes islamistes sur son territoire.
Ban Ki-moon :
“Le féliciter pour la “nouvelle ère de partenariat”
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a félicité mercredi le nouveau président américain Barack Obama, affirmant qu’allait s’ouvrir devant les Etats-Unis et l’ONU “une nouvelle ère de partenariat fort et efficace”.
“C’est avec un grand optimisme que je félicite Barack Obama à l’occasion de son investiture”, a déclaré M. Ban dans un communiqué.
“Plus que jamais auparavant, les défis auxquels est confrontée la communauté des nations -incertitude économique, réchauffement climatique, questions pressantes de paix et de sécurité- ont une dimension mondiale (...) Par leur nature, ces problèmes exigent des réponses fortes et collectives”, a-t-il ajouté.
“Le président Obama a assigné explicitement à son administration la tâche de s’attaquer à ces problèmes, de manière urgente et décisive”, a-t-il poursuivi, notant en particulier que le nouveau président américain entendait poursuivre “une politique énergétique plus tenable et plus responsable”.
“Nous partageons les mêmes objectifs. Ensemble, l’Amérique et les Nations unies peuvent voir s’ouvrir devant elles une nouvelle ère de partenariat fort et efficace, apportant des résultats et le changement dont nous avons besoin”, a conclu le chef de l’ONU.
Les relations des Etats-Unis avec l’ONU ont été difficiles pendant la présidence de George W. Bush, qui a souvent préféré l’action unilatérale à la concertation multilatérale, notamment au moment du lancement de la guerre en Irak. AFP
Allemagne:
“Le “réveil” de la politique de protection de l’environnement”
Le ministre allemand de l’Environnement, Sigmar Gabriel, estimé mercredi que l’arrivée de Barak Obama à la Maison Blanche marquait un “réveil” dans la politique de protection de l’environnement.
“Les Etats-Unis sont sortis d’un sommeil à la Belle au bois dormant en matière de politique environnementale avec le changement entrepris hier à la Maison Blanche”, a déclaré le ministre social-démocrate au cours d’une conférence de presse.
“Avec des objectifs ambitieux de réduction (du CO2) des Etats-Unis, nous réussirons à obtenir aussi le concours des grands pays émergents comme la Chine, le Mexique, le Brésil et l’Afrique du Sud, pour mettre en oeuvre en 2009 l’accord international sur la lutte contre le réchauffement climatique”, a-t-il ajouté.
AFP
Birmanie
Espoir de dissipation des “malentendus” du passé
Le régime militaire birman espère que le nouveau président américain Barack Obama dissipera les “malentendus” du passé dans les relations bilatérales et qu’il fera preuve de “bonnes intentions” à l’égard de la Birmanie, a indiqué mercredi un haut responsable birman.
“Nos deux pays ont eu quelques malentendus sous l’administration Bush”, a dit à l’AFP ce responsable birman, sous le couvert de l’anonymat, ajoutant: “M. Obama doit examiner la situation réelle de notre pays de sorte à pouvoir modifier la politique (de Washington) de manière appropriée”.
Officiellement, la junte birmane n’a pas réagi à la cérémonie d’investiture du président Obama, mardi. Le numéro un du régime, le généralissime Than Shwe, avait transmis un message de félicitations après l’élection de M. Obama en novembre.
La Birmanie a été l’une des bêtes noires des Etats-Unis sous la présidence de George W. Bush.
AFP
Mes chers concitoyens :
Je me présente devant vous aujourd’hui en toute humilité face à la tâche qui nous attend, reconnaissant de la confiance que vous m’avez accordée et conscient des sacrifices consentis par nos ancêtres. Je remercie le président Bush des services rendus à notre nation, ainsi que de la générosité et de la coopération dont il a fait preuve durant toute la transition.
Quarante-quatre Américains ont désormais fait ce serment présidentiel. Ces mots ont été souvent prononcés dans la marée montante de la prospérité et dans les eaux calmes de la paix.
Mais il est arrivé que ce serment ait été prononcé alors que le temps était orageux et que la tempête faisait rage. En ces moments-là, l’Amérique a persévéré non seulement du fait des compétences et de la perspicacité de ses dirigeants, mais parce que nous, le Peuple, sommes demeurés loyaux envers les idéaux de nos ancêtres et envers les documents fondateurs de notre nation.
Il en a été ainsi. Et il doit en être ainsi pour cette génération d’Américains.
Le fait que nous traversons une crise est désormais bien compris. Notre pays est en guerre contre un réseau tentaculaire de violence et de haine. Notre économie est gravement affaiblie, conséquence de la cupidité et de l’irresponsabilité de certains, mais aussi de notre incapacité collective à faire les choix difficiles et à préparer notre nation à une nouvelle donne. Des domiciles ont été perdus ; des emplois ont été éliminés ; des entreprises ont été brisées. Notre système de santé est trop coûteux ; nos écoles mènent trop souvent à l’échec ; et chaque jour amène de nouvelles preuves que la façon dont nous utilisons l’énergie renforce nos adversaires et menace notre planète.
Ce sont là des indices de crise qui se prêtent aux analyses de données et aux statistiques. Moins mesurable mais tout aussi profonde est la perte de confiance qui sévit dans tout le pays – une peur tenace que le déclin de l’Amérique soit inévitable et que la prochaine génération doive revoir ses ambitions à la baisse.
Aujourd’hui, je vous dis que les défis que nous devons relever sont réels. Ils sont graves et ils sont nombreux. Ils ne seront pas faciles à relever, et cela ne pourra pas se faire rapidement.
Mais sachez-le bien, Amérique, nous les relèverons.
Nous sommes assemblés en ce jour parce que nous avons choisi de faire triompher l’espoir sur la peur, et l’unité de notre dessein sur le conflit et la discorde. Nous sommes venus en ce jour proclamer la fin des mesquineries, des fausses promesses, de la récrimination et des dogmes dépassés qui étranglent notre vie politique depuis trop longtemps.
Nous demeurons une jeune nation, mais comme il est dit dans les Écritures, il est temps de dépasser les enfantillages. Il est temps de réaffirmer notre ténacité ; de choisir ce qu’il y a de mieux dans notre histoire ; de préserver ce don précieux, cette noble idée transmise de génération en génération : la promesse divine que nous sommes tous égaux, que nous sommes tous libres, et que nous méritons tous la chance de poursuivre la pleine mesure du bonheur.
En réaffirmant la grandeur de notre nation, nous comprenons que cette grandeur n’est jamais un dû. Il faut la mériter. Notre trajectoire n’a jamais reposé sur des raccourcis ou sur l’acceptation de moindres biens. La voie que nous avons empruntée n’a jamais été pour les craintifs – pour ceux qui préfèrent le loisir au travail, qui ne recherchent que le plaisir de la richesse et de la célébrité. Elle est plutôt pour ceux qui prennent des risques, qui agissent, qui fabriquent des choses – certains sont célèbres mais, le plus souvent, ce sont les hommes et les femmes qui travaillent dans l’ombre qui nous ont entraînés le long du chemin ardu qui mène vers la prospérité et la liberté.
Pour nous, ils ont emballé leurs maigres possessions et ont traversé des océans à la recherche d’une nouvelle vie.
Pour nous, ils ont peiné dans des ateliers de misère et colonisé l’Ouest ; ils ont enduré la morsure du fouet et labouré la terre dure.
Pour nous, ils se sont battus et sont tombés sur divers champs de bataille, à Concord et à Gettysburg, en Normandie et à Khe Sahn. Encore et encore, ces hommes et ces femmes ont lutté, se sont sacrifiés et ont travaillé à s’écorcher les mains, afin que nous ayons une meilleure vie. Ils savaient que l’Amérique était plus grande que la somme de leurs ambitions individuelles ; plus grande que les différences de naissance, de richesse ou de faction.
C’est sur cette trajectoire que nous continuons aujourd’hui. Nous demeurons une nation prospère et puissante dans le monde. Nos travailleurs ne sont pas moins productifs que lorsque cette crise a commencé. Nos cerveaux ne sont pas moins créatifs, nos biens et services ne sont pas moins nécessaires qu’ils ne l’étaient la semaine dernière, le mois dernier ou l’année dernière. Notre capacité demeure intacte. Mais le temps de rester inactif, de protéger des intérêts étroits et de repousser des décisions déplaisantes est définitivement révolu. À partir d’aujourd’hui, nous devons nous relever, secouer la poussière de nos sandales et nous atteler à la reconstruction de l’Amérique.
En effet, partout où nous regardons, il y a du travail à faire. L’état de notre économie exige des actions audacieuses et rapides, et nous agirons – non seulement pour créer des emplois, mais pour poser une nouvelle fondation de la croissance. Nous construirons des routes et des ponts, et installerons des réseaux électriques et des lignes numériques qui alimenteront notre commerce et nous relieront les uns aux autres. Nous replacerons la science à sa juste place, et nous nous servirons des merveilles de la technologie pour améliorer la qualité des soins médicaux tout en en réduisant les coûts. Nous exploiterons le soleil, le vent et les sols pour alimenter nos voitures et faire marcher nos usines. Et nous transformerons nos écoles, nos collèges et nos universités de façon à répondre aux exigences d’une nouvelle ère. Tout cela, nous pouvons le faire. Tout cela, nous le ferons. Maintenant, il y a ceux qui remettent en question l’étendue de nos ambitions – qui estiment que notre système n’est pas en mesure de tolérer trop de grands projets. Leur mémoire est courte. Car ils ont oublié ce que ce pays a déjà accompli ; ce que des hommes et des femmes libres peuvent faire quand l’imagination se marie à un objectif commun, et la nécessité au courage. Ce que les cyniques ne comprennent pas, c’est que le terrain sous leurs pieds a glissé – que les arguments politiques dépassés qui nous ont dévorés pendant trop longtemps ne sont plus valables. La question que nous posons aujourd’hui n’est pas de savoir si notre gouvernement est trop grand ou trop petit – mais s’il peut aider les ménages à trouver un emploi convenablement rémunéré, des soins médicaux qu’ils peuvent se payer, et une retraite qu’ils vivront dans la dignité. Là où la réponse sera positive, nous avons l’intention de continuer. Là où la réponse sera négative, les programmes en question seront supprimés. Et ceux d’entre nous qui gèrent les fonds publics seront tenus responsables de leurs actions – dépenser avec sagesse, réformer les mauvaises habitudes, et oeuvrer dans la transparence – parce que c’est seulement ainsi que nous pourrons rétablir la confiance vitale entre un peuple et son gouvernement. Et la question devant nous n’est pas non plus de savoir si les marchés financiers sont une force de bien ou de mal. Leur pouvoir de générer des richesses et de répandre la liberté est sans pareil, mais cette crise nous a rappelé que, sans un oeil vigilant, les marchés peuvent perdre pied – et qu’une nation ne peut pas prospérer pendant longtemps si elle favorise uniquement ses membres déjà prospères. La réussite de notre économie a toujours dépendu non seulement du niveau de notre produit intérieur brut, mais aussi de l’étendue de notre prospérité ; de notre habileté à étendre cette chance à toutes les personnes de bonne volonté – non pas par charité mais parce qu’il s’agit là du moyen le plus sûr de parvenir au bien commun.
Concernant notre défense commune, nous rejetons comme faux le choix entre notre sécurité et nos idéaux. Nos Pères fondateurs, face à des dangers que nous pouvons à peine imaginer, rédigèrent une charte qui garantit la primauté du droit et les droits de chaque être humain, une charte renforcée depuis par le sang des générations. Ces idéaux éclairent encore le monde, et nous ne les abandonnerons pas par opportunisme. Ainsi donc, à tous les peuples et gouvernements qui nous regardent aujourd’hui, des plus grandes capitales au petit village natal de mon père : sachez que l’Amérique est l’amie de chaque nation et de chaque homme, femme et enfant qui aspirent à un avenir de paix et de dignité, et que nous sommes prêts, de nouveau, à assumer notre rôle dirigeant. Rappelez-vous que les générations précédentes ont combattu le fascisme et le communisme au moyen non seulement de missiles et de chars, mais aussi d’alliances solides et de principes durables. Elles avaient compris que notre puissance à elle seule ne pouvait nous protéger et ne nous donnait pas non plus le droit de faire tout ce que nous voulions. Ces générations savaient, en revanche, que notre puissance ne pouvait que croître quand nous nous en servions prudemment ; que notre sécurité provenait de la justesse de notre cause, de la force de notre exemple, et des qualités modératrices d’humilité et de retenue.
Nous sommes les gardiens de cet héritage. Guidés, une fois de plus, par ces principes, nous pouvons affronter toutes ces nouvelles menaces qui exigent un effort encore plus important – une coopération et une entente renforcée entre pays. Nous commencerons par laisser l’Irak à son peuple, en nous y prenant de manière responsable, et par établir une paix durement remportée en Afghanistan. De concert avec de vieux amis et d’anciens ennemis, nous oeuvrerons sans relâche à réduire la menace nucléaire et à éloigner le spectre du réchauffement de la planète. Nous ne nous excuserons pas de notre mode de vie, de même que nous ne vacillerons pas dans sa défense, et à ceux qui cherchent à parvenir à leurs objectifs en semant la terreur et en massacrant des innocents, nous disons aujourd’hui : notre esprit est plus fort et ne peut être brisé ; vous ne pourrez pas l’emporter à l’usure, et nous vous vaincrons.
Car nous savons que nos origines hétéroclites constituent une force et non une faiblesse. Nous
sommes une nation de chrétiens, de musulmans, de Juifs et d’hindous – ainsi que de non-croyants. Nous sommes façonnés par toutes les langues et toutes les cultures, originaires de tous les coins du monde ; et parce que nous avons goûté à la lie amère de la guerre civile et
de la ségrégation, et que nous sommes sortis de ce sombre chapitre renforcés et encore plus
unis, nous ne pouvons qu’être convaincus du fait que les vieilles rancunes disparaîtront un jour
; que les divisions tribales seront bientôt dissoutes ; qu’au fur et à mesure que le monde deviendra plus petit, notre humanité commune se révélera au grand jour ; et que l’Amérique doit jouer le rôle qui est le sien pour assurer l’avènement d’une nouvelle ère de paix. Au monde musulman : nous cherchons une nouvelle façon d’avancer, fondée sur les intérêts communs et sur le respect mutuel. Aux dirigeants de par le monde qui cherchez à semer le conflit ou à faire porter à l’Occident les maux de votre société : sachez que votre peuple vous jugera selon ce que vous aurez bâti et non pas selon ce que vous aurez détruit. À ceux qui s’accrochent au pouvoir par la corruption et le mensonge et qui étouffent la dissension : sachez que vous êtes du mauvais côté de l’histoire ; mais nous vous tendrons la main si vous êtes disposés à desserrer votre poing. Aux peuples des nations pauvres : nous promettons de travailler avec vous à faire prospérer vos fermes et couler des eaux limpides ; à nourrir les corps décharnés et les esprits affamés. Enfin, aux pays qui, comme le nôtre, jouissent d’une relative abondance, nous disons que nous ne pouvons plus nous permettre l’indifférence face à la souffrance extérieure, ni consommer les ressources de la terre sans égard aux conséquences. Car le monde a changé, et nous devons changer avec lui. En contemplant la route qui s’ouvre devant nous, avec humilité, nous adressons une pensée reconnaissante aux courageux Américains qui, à cette heure précise, patrouillent dans des déserts et des montagnes lointains. Ils ont quelque chose à nous dire aujourd’hui, tout comme nos héros disparus, qui reposent à Arlington et nous murmurent à travers les âges. Nous les honorons, non pas seulement parce qu’ils sont les gardiens de notre liberté, mais aussi parce qu’ils incarnent la volonté de servir, une disposition à trouver un sens dans une chose qui les dépasse. Et pourtant, en ce moment même – en ce moment qui va définir une génération – c’est précisément cet esprit qui doit nous habiter. Car pour tout ce que le gouvernement peut et doit faire, c’est en fin de compte sur la foi et la détermination du peuple américain que notre pays s’appuie. C’est la gentillesse d’accueillir l’étranger quand la digue se rompt, c’est la générosité du travailleur qui préférerait réduire ses heures plutôt que de voir un ami perdre son emploi, qui nous font traverser nos heures les plus sombres. C’est le courage dont fait preuve le pompier quand il s’engouffre dans un escalier enfumé, mais c’est aussi la volonté d’un parent d’élever un enfant, qui finalement déterminent notre destin. Nos défis peuvent être nouveaux, tout comme les instruments au moyen desquels nous les relevons. Mais les valeurs dont notre succès dépend – le travail acharné et l’honnêteté, le courage et le fair-play, la tolérance et la curiosité, la loyauté et le patriotisme, ces valeurs-là sont anciennes. Elles sont vraies. Elles constituent la force tranquille du progrès depuis le début de notre histoire. Ce qui s’impose, maintenant, c’est un retour à ces vérités. Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est une nouvelle ère de responsabilité, la reconnaissance de la part de chaque Américain que nous avons des devoirs envers nous-mêmes, la nation et le monde ; des devoirs que, loin d’accepter à contrecoeur, nous assumons avec joie, forts de notre conviction qu’il n’est rien de plus satisfaisant pour l’esprit ni de plus propre à notre caractère que de nous donner entièrement à une tâche difficile. Tels sont le prix et la promesse de notre citoyenneté.
Telle est la source de notre confiance : la certitude que Dieu nous appelle à façonner un destin incertain. Tel est le sens de notre liberté et de notre credo, la raison pour laquelle des hommes, des femmes et des enfants de toute race et de toute foi peuvent s’unir joyeusement sur cette magnifique esplanade, et qu’un homme dont le père, il y a moins de soixante ans, n’aurait peut-être pas été servi dans un restaurant local peut aujourd’hui se tenir debout devant vous pour prononcer le serment le plus sacré.
Aussi, marquons ce jour du souvenir de qui nous sommes et de la distance que nous avons parcourue. L’année de la naissance de notre pays, au plus froid de l’hiver, une petite bande de patriotes s’était serrée autour de feux de camps mourants, sur les rives d’un cours d’eau glacé.
On avait abandonné la capitale. La neige était maculée de sang. Et c’est à l’heure où l’issue de notre révolution était le plus incertaine que le père de notre nation ordonna que les paroles suivantes fussent lues à la population :
«Qu’il soit dit au monde à venir (…) qu’au plus profond de l’hiver, alors que rien ne pouvait survivre hormis l’espoir et la vertu, que cette ville et ce pays, alertés par un danger commun, se levèrent à sa rencontre.»
Chers concitoyens, face aux dangers communs, en cet hiver de rigueur, rappelons-nous ces mots intemporels. Avec espoir et vertu, bravons une fois de plus les courants glacés et endurons les orages à venir, afin que les enfants de nos enfants puissent dire de nous qu’au moment de l’épreuve, nous avons refusé d’abandonner la route, nous n’avons ni reculé ni fléchi et, les yeux fixés sur l’horizon et forts de la grâce de Dieu, nous avons porté ce grand don de la liberté et l’avons transmis, sain et sauf, aux générations futures.
(Diffusé par le Bureau des programmes d’information internationale du département d’Etat.
Site Internet : http://www.america.gov/fr/)
Réactions : Le discours inaugural du 44e Président américain suscite beaucoup d’espoir à travers le monde.
Laurent Gbagbo :
“Qu’il apaise le monde”
Le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo a appelé mercredi le nouveau président des Etats-Unis Barack Obama à “apaiser la situation dans le monde”, estimant que son accession au pouvoir devrait être “perçue comme une nouvelle ère de paix”.
“Les Etats-Unis peuvent apaiser ou réchauffer l’atmosphère dans le monde. Je souhaite pour ma part que le président Obama apaise la situation dans le monde”, a déclaré M. Gbagbo, lors de la cérémonie de présentation des voeux du corps diplomatique à Abidjan.
“Je souhaite qu’avec l’Europe, il discute, qu’avec la Chine, il discute, qu’avec la Russie, il discute, qu’avec le monde musulman, il discute. Il nous faut des discussions au lieu de la bataille”, a poursuivi le président Gbagbo, dont le pays sort progressivement de six années de crise politico-militaire.
AFP
Nelson Mandela :
“Une voix nouvelle porteuse d’espoir”
Prix Nobel de la paix, icône du combat anti-apartheid, et ancien président d’Afrique du Sud, Nelson Mandela a fait, ce mardi, l’éloge du nouveau président américain, Barack Obama. Dans une lettre qu’il a fait parvenir à ce dernier, il le présente comme «une voix nouvelle porteuse d’espoir» dans le monde. Nelson Mandela a également établi un parallèle entre «ce moment historique» et la transition de son pays vers la démocratie. Dans sa lettre, reprise par L’Express, Nelson Mandela écrit : «aujourd’hui nous reviennent en mémoire, d’une certaine façon, l’excitation et l’enthousiasme que notre pays a connu lors de sa transition vers la démocratie». Il ajoute plus loin, «les gens, non seulement en Afrique du Sud mais dans le monde entier, ont cru que grâce aux efforts conjoints des hommes, l’injustice peut être vaincue et que tous peuvent connaître une vie meilleure».
Afrik.com
Raul Castro (Cuba) :
“Bonne chance”
Raul Castro a déclaré mercredi que Barack Obama “semblait être un homme bon” et a souhaité bonne chance au nouveau président américain, dans une attitude tranchant avec les protestations émises par le Venezuela, l’allié de Cuba, contre le successeur de George W. Bush.
Le dirigeant cubain a fait ces commentaires devant la presse, alors que Barack Obama s’est engagé à assouplir les mesures limitant le nombre de voyages que des ressortissants cubano-américains peuvent faire à Cuba et le montant des fonds qu’ils peuvent envoyer à des proches sur l’île. Il a également proposé de négocier personnellement avec Castro, tout en soulignant qu’il ne pousserait pas le Congrès à lever l’embargo commercial imposé par les Etats-Unis.
Le ton conciliant adopté par Raul Castro a tranché avec l’accueil plus dur que Barack Obama a reçu au Venezuela, après avoir décrit le président Hugo Chavez comme une “force destructrice de la région” dans un récent entretien accordé à la chaîne Univision.
AP
Le monde arabo-musulman :
“Il sera jugé sur ses actes”
Face aux promesses de Barack Obama, le monde arabo-musulman accorde généralement le bénéfice du doute au nouveau président américain mais le jugera sur ses actes.
Après huit années de présidence Bush, marquées par l’invasion de deux pays musulmans - l’Afghanistan en 2001 et l’Irak en 2003 - et un soutien sans faille à Israël, le discours d’investiture du nouvel hôte de la Maison blanche a été suivi de très près mardi dans le monde islamique, à l’affût d’un changement de la politique américaine.
En règle générale, le ton adopté par Barack Obama, qui a promis de nouvelles relations fondées sur le respect mutuel et l’intérêt commun, a été bien accueilli.
“C’est un discours qui reflète un esprit nouveau, favorable au dialogue et à la coopération. C’est une nouvelle orientation qui nous change vraiment de celle de l’administration Bush”, déclare l’ancien ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Maher.
Hilal Khashan, professeur de sciences politiques à l’université américaine de Beyrouth, souligne que la référence d’Obama aux musulmans américains, partie importante de la population des Etats-Unis, est quelque chose de rare dans le discours politique américain.
“Le fait qu’il ait mentionné les musulmans revêt une grande signification. C’est un geste symbolique à l’adresse du monde musulman, qui n’est plus exclu”, ajoute-t-il.
Le Conseil musulman de Grande-Bretagne a également salué l’offre d’Obama d’établir de nouvelles relations avec l’islam.
“Ses intentions sont nobles. J’espère que cela comblera le fossé entre les Etats-Unis et le monde musulman qui n’a cessé de se creuser depuis huit ans”, dit Mouhammad Abdoul Bari, secrétaire général de l’organisation.
Même au Soudan, dont les rapports avec Washington se sont singulièrement dégradés ces dernières années, en raison notamment du conflit du Darfour, le gouvernement a bien accueilli l’arrivée de Barack Obama à la Maison blanche.
“Nous sommes très optimistes (...) Nous avons entendu ce qu’Obama a dit sur un changement de politique étrangère, sur un retrait d’Irak”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ali al Sadig.
Reteurs
Fermeture de Guantanamo:
L’UE se “réjouit”
Le commissaire européen à la Justice Jacques Barrot a salué mercredi comme “un symbole très fort” la suspension par le nouveau président américain Barack Obama des procédures d’exception à Guantanamo, jugeant que la page d’un “triste épisode” était ainsi tournée. “Je me réjouis très vivement qu’une des premières actions du président Obama ait été de tourner la page de ce triste épisode de la prison de Guantanamo”, a-t-il dit dans un communiqué.
“Comme commissaire européen à la Justice, c’est pour moi un symbole très fort. Dans un Etat de droit, chaque personne doit bénéficier des droits de la défense”, a-t-il ajouté.
Hosni Moubarak (Egypte):
«Faire du conflit israélo-palestinien sa priorité”
Le président égyptien Hosni Moubarak, dont le pays tente de négocier une trêve durable entre Israël et le Hamas, a appelé le président américain Barack Obama à faire du conflit israélo-palestinien sa “priorité”.
“La région attend avec impatience (de voir) la manière dont vous allez, dès le premier jour de votre entrée en fonctions, faire face à la cause palestinienne car il s’agit d’une priorité urgente et de la clé de toutes les autres crises difficiles du Moyen-Orient”, a affirmé M. Moubarak dans un télégramme de félicitations envoyé à son homologue américain et reproduit mardi soir par l’agence officielle Mena.
Le président égyptien, dont les relations avec l’ex-président américain George W. Bush étaient tendues, a espéré que “la période à venir soit le théâtre d’une nouvelle étape de consultations fructueuses entre nous sur les différentes questions au Moyen-Orient”.
AFP
Pakistan :
“Saluer la volonté d’une autre approche envers les musulmans”
Le président pakistanais Asif Ali Zardari a salué mercredi la volonté exprimée par le nouveau président américain Barack Obama de trouver “une nouvelle approche” avec le monde musulman.
M. Zardari salue l’intention, exprimée la veille par M. Obama dans son discours d’investiture, d’avoir envers les musulmans “une nouvelle approche fondée sur l’intérêt et le respect mutuels”, a déclaré dans un communiqué la présidence pakistanaise.
Le Pakistan est devenu un allié essentiel des Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. Il a alors renoncé publiquement à soutenir les talibans en Afghanistan. Mais il est toujours accusé par des responsables étrangers de ne pas en faire assez dans la lutte contre les extrémistes islamistes sur son territoire.
Ban Ki-moon :
“Le féliciter pour la “nouvelle ère de partenariat”
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a félicité mercredi le nouveau président américain Barack Obama, affirmant qu’allait s’ouvrir devant les Etats-Unis et l’ONU “une nouvelle ère de partenariat fort et efficace”.
“C’est avec un grand optimisme que je félicite Barack Obama à l’occasion de son investiture”, a déclaré M. Ban dans un communiqué.
“Plus que jamais auparavant, les défis auxquels est confrontée la communauté des nations -incertitude économique, réchauffement climatique, questions pressantes de paix et de sécurité- ont une dimension mondiale (...) Par leur nature, ces problèmes exigent des réponses fortes et collectives”, a-t-il ajouté.
“Le président Obama a assigné explicitement à son administration la tâche de s’attaquer à ces problèmes, de manière urgente et décisive”, a-t-il poursuivi, notant en particulier que le nouveau président américain entendait poursuivre “une politique énergétique plus tenable et plus responsable”.
“Nous partageons les mêmes objectifs. Ensemble, l’Amérique et les Nations unies peuvent voir s’ouvrir devant elles une nouvelle ère de partenariat fort et efficace, apportant des résultats et le changement dont nous avons besoin”, a conclu le chef de l’ONU.
Les relations des Etats-Unis avec l’ONU ont été difficiles pendant la présidence de George W. Bush, qui a souvent préféré l’action unilatérale à la concertation multilatérale, notamment au moment du lancement de la guerre en Irak. AFP
Allemagne:
“Le “réveil” de la politique de protection de l’environnement”
Le ministre allemand de l’Environnement, Sigmar Gabriel, estimé mercredi que l’arrivée de Barak Obama à la Maison Blanche marquait un “réveil” dans la politique de protection de l’environnement.
“Les Etats-Unis sont sortis d’un sommeil à la Belle au bois dormant en matière de politique environnementale avec le changement entrepris hier à la Maison Blanche”, a déclaré le ministre social-démocrate au cours d’une conférence de presse.
“Avec des objectifs ambitieux de réduction (du CO2) des Etats-Unis, nous réussirons à obtenir aussi le concours des grands pays émergents comme la Chine, le Mexique, le Brésil et l’Afrique du Sud, pour mettre en oeuvre en 2009 l’accord international sur la lutte contre le réchauffement climatique”, a-t-il ajouté.
AFP
Birmanie
Espoir de dissipation des “malentendus” du passé
Le régime militaire birman espère que le nouveau président américain Barack Obama dissipera les “malentendus” du passé dans les relations bilatérales et qu’il fera preuve de “bonnes intentions” à l’égard de la Birmanie, a indiqué mercredi un haut responsable birman.
“Nos deux pays ont eu quelques malentendus sous l’administration Bush”, a dit à l’AFP ce responsable birman, sous le couvert de l’anonymat, ajoutant: “M. Obama doit examiner la situation réelle de notre pays de sorte à pouvoir modifier la politique (de Washington) de manière appropriée”.
Officiellement, la junte birmane n’a pas réagi à la cérémonie d’investiture du président Obama, mardi. Le numéro un du régime, le généralissime Than Shwe, avait transmis un message de félicitations après l’élection de M. Obama en novembre.
La Birmanie a été l’une des bêtes noires des Etats-Unis sous la présidence de George W. Bush.
AFP