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Politique Publié le jeudi 22 janvier 2009 | Notre Voie

Fraude à l`enrôlement, mauvaise gestion des affaires publiques… : Gbagbo promet de frapper fort

La traditionnelle présentation des vœux de nouvel an au chef de l’Etat a eu lieu hier mercredi 21 janvier au palais de la présidence de la République. Le président Gbagbo en a profité pour tranquilliser les populations quant à la détermination de l’Etat à faire barrage à la fraude à l’occasion de l’opération d’identification et de recensement électoral.

La première partie de la présentation des vœux de nouvel an au chef de l’Etat, qui a eu lieu hier à la salle des pas perdus du palais de la présidence au Plateau a été l’occasion pour le chef de l’Etat d’échanger avec le corps diplomatique et les Forces de défense et de sécurité.

Face au corps diplomatique, le président de République Laurent Gbagbo a d’abord jeté un regard sur l’actualité internationale marquée par l’investiture de Barack Obama, 44ème président des Etats-Unis d’Amérique, et l’élection dans un climat de paix d’un opposant à la tête du Ghana voisin, le président John Evans Atta-Mills.

S’agissant de l’avènement du noir américain Barack Obama à la tête du pays le plus puissant du monde, le président Gbagbo souhaite que cela marque le point de départ d’un changement dans le monde. C'est-à-dire un monde où le dialogue prime sur la force des armes. “Je souhaite que l’élection d’Obama apporte une nouvelle ère de paix dans le monde. Parce que les Etats-Unis ont la clef de beaucoup de choses. Je souhaite qu’il discute avec les Européens, qu’il discute avec le monde arabe au lieu de brandir la force des armes”, a dit notamment le président Laurent Gbagbo. En définitive, le chef de l’Etat ivoirien souhaite que l’élection d’Obama “soit une source de bénédiction pour le monde”.

Parlant de l’élection ghanéenne, le chef de l’Etat s’est dit “heureux que ce soit un professeur qui soit arrivé au pouvoir en douceur”. Pour le président Gbagbo c’est le signe que “les pays africains sont en train d’épouser l’ère de la démocratie”. Car, dira-t-il, le Ghana a connu par le passé six coups d’Etat. Et Laurent Gbagbo d’affirmer que les guerres et soubresauts que connaissent les pays africains sont le fait des partis uniques que l’Afrique a connus.
Le président Gbagbo a, ensuite, partagé avec les diplomates sa foi en une Côte d’Ivoire qui retrouve progressivement et sûrement la paix : “La crise de la Côte d’Ivoire n’a pas été aussi profonde. La guerre et la crise sont dans les journaux. Sinon la guerre est derrière nous et la crise est aussi pour les trois quarts derrière nous”.

Se félicitant de ce que les diplomates aient prêté une attention à la pancarte publicitaire qu’il a faite sur la tenue rapide des élections, le président Gbagbo a expliqué que le devoir du chef de l’Etat est de montrer qu’aujourd’hui il y a un seul objectif, celui d’organiser les élections. “Les dispositions constitutionnelles prévoient que s’il n’y a pas d’élection, le chef de l’Etat reste au pouvoir. Cela n’est pas négociable. Mais le seul objectif, ce sont les élections”, a réitéré le président Gbgabo. Mais il a tenu à faire remarquer qu’il ne s’agit pas d’aller aux élections dans n’importe quelles conditions : “Nous voulons aller vite aux élections. Mais nous ne voulons pas organiser des élections qui ne puissent pas nous ramener la paix. Nous voulons éviter les erreurs du passé. Donc il y a des problèmes à régler”. Et le président Gbagbo de dénoncer la fraude massive que certains partis politiques organisent sur l’identification et le recensement électoral en même temps qu’il rassure quant à la volonté de l’Etat de la juguler. “La Commission électorale indépendante (CEI) fait un travail important. Evidemment, il y en a qui crient à la fraude et nous-mêmes, nous voyons cette fraude. Elle est manifeste. Mais nous avons les moyens techniques de juguler la fraude. Tous les cas de fraude sur l’identification ont été identifiés. Nous allons les éliminer, ne vous alarmez pas outre mesure”, a-t-il lancé.

Pour le président Gbagbo, les étrangers qui veulent devenir Ivoiriens n’ont qu’à suivre la procédure en la matière, parce qu’il est disposé à signer leurs décrets de naturalisation comme il en a déjà signé plusieurs fois. Mais, prévient-t-il aussitôt, “ceux qui croient qu’ils vont crier après à l’exclusion et la xénophobie comme à leur habitude perdent leur temps, car tous les étrangers qui se seront inscrits frauduleusement sur les listes électorales seront rayés et même traduits devant la justice”.

Evoquant la situation nationale, le président Gbagbo a annoncé ses projets et ses ambitions pour la Côte d’Ivoire post-crise. Il s’agit, d’une part de la lutte contre la mauvaise gestion et, d’autre part, des grandes réformes qui doivent être faites au niveau de la filière café-cacao et de la justice.

Le président Gbagbo a annoncé que la lutte contre la mauvaise gestion qui a commencé par la filière café cacao va s’étendre à d’autres secteurs d’activités : “A ceux qui croyaient que nous n’étions pas capables de réaction par rapport à la mauvaise gestion des finances publiques, nous avions répondu que nous étions en guerre. Et je ne sais pas faire deux guerres en même temps. Maintenant que nous avons fini la guerre des armes, nous allons mener la guerre contre la mauvaise gestion. Pour le moment, c’est dans la filière café cacao. Mais ce n’est pas le seul secteur. Nous sommes en train d’instruire les dossiers sur d’autres secteurs”. Et le chef de l’Etat de prévenir les juges en ces termes: “Ceux qui viennent vous voir pour dire que Gbagbo dit de libérer les gens sont des imposteurs. Je n’ai envoyé personne. Il ne s’agit pas de millions, il s’agit de milliards qui ne sont entrés ni dans les caisses de l’Etat, ni dans les poches des paysans. On ne peut pas jouer avec ça. Nous irons jusqu’au bout dans cette affaire”, a promis le président Gbagbo. Qui a annoncé l’approfondissement des réformes de manière à garantir un bon prix d’achat aux paysans et à amorcer la transformation de ces produits.

Laurent Gbagbo a déclaré que la Côte d’Ivoire ne peut, à l’heure actuelle, être considérée comme un grand pays producteur de pétrole et de gaz à côté de l’Angola et du Nigeria. Cependant, d’ici quelques années, elle pourra entrer dans cette grande famille. Le plus important, c’est que ces secteurs sont gérés dans la plus grande transparence.

Le président Gbagbo s’est longuement exprimé sur la justice qui, selon lui, doit créer un environnement propice à l’investissement. Aussi, a-t-il a fait état de sa détermination à réformer l’appareil judiciaire après la sortie de crise. Parce que, de son point de vue, la justice ivoirienne rend souvent des décisions qui nuisent au pays, de sorte qu’il a été quelquefois contraint de régler certains problèmes à la Présidence. Il estime donc qu’il faut “une grande réforme de la judiciaire pour mettre fin à une justice qui rend souvent des décisions contradictoires en moins d’une semaine, ou qui donne tort à des gens qui savent très bien qu’ils ont raison”.

Enfin, le président de la République, qui a également reçu les vœux des Forces de défense et de sécurité, a rendu un vibrant hommage aux hommes en armes qui ont donné leur poitrine pour que la Côte d’Ivoire reste debout. “Le moment viendra où la Nation va vous fêter. Car vous le méritez”, a-t-il promis. Et le président Gbagbo de préciser sa pensée : “L’armée c’est un groupe d’hommes et de femmes qui ont les armes pour défendre le pays. Or au moment où j’arrivais au pouvoir, il y avait des hommes en uniforme mais qui n’avaient pas d’armes. Et pourtant vous avez défendu la Nation avec bravoure, courage et efficacité. La Nation vous sera reconnaissante au moment venu”. Aujourd’hui, dira le chef de l’Etat, nous avons une armée car elle a des armes : “C’est vrai qu’on a détruit notre flotte aérienne, mais il y a des armes qu’on n’a pas détruites. Et en tout état de cause, nous allons remplacer ce qui a été détruit après la guerre”. Et le président Gbagbo de rappeler la maxime qui dit que “qui veut la paix prépare la guerre”. En d’autres termes, c’est la puissance de l’armée qui garantit la paix dans un pays. C’est pourquoi le chef de l’Etat dit ne pas comprendre ceux qui revendiquent et qui se plaignent de ce que l’armée est privilégiée : “Tant que le pays ne sera pas totalement sortie de la zone de guerre, l’Etat privilégiera les hommes en armes car c’est eux qui mettent leur vie en danger pour que vivent les autres secteurs d’activités”, a conclu le président Gbagbo.

Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
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