“Que Soro ne joue pas avec nous. On nous fait croire qu'on a mis tous les moyens à la disposition de la Cei. Et la structure n'est pas capable de contrôler l'opération d'identification " s'est écrié, presque rouge de colère, Toungara Mamadou Kalil, Directeur départemental de campagne d'Alassane Ouattara, au cours d'une conférence de presse, dans le hall mal famé du cinéma de Duékoué. Une conférence organisée dans l'urgence pour dénoncer " les tracasseries " et " les abus " des agents des centres de collecte. A l'origine de cet accès de colère " le zèle " du chef de centre de collecte du lycée moderne de Duékoué où il est allé se faire enrôler, le mardi en fin de matinée. Le relationniste du “brave Tchê” n'a pas pu supporter les questions insidieuses d' " une petite " chef de centre de collecte. " Ce n'est pas le rôle des agents de poser des questions. Ils doivent se contenter d'enregistrer les données qui figurent sur les documents que le pétitionnaire leur présente. D'où vient-il qu'ils se permettent même d'appeler la gendarmerie quand ils constatent des irrégularités? Ce n'est pas leur rôle ! " S'est indigné M. Toungara. En effet, selon les agents du centre de collecte du lycée moderne de Duékoué, M. Toungara Mamadou qu'ils ne connaissent ni d'Adam ni d'Eve, est venu se faire enrôler accompagné de deux acolytes. Sans même un seul mot de civilité, il a demandé à qui il devait s'adresser en premier. C'est alors qu'il s'est retrouvé en face de la responsable du centre de collecte à qui il a tendu son extrait de naissance. Aux premières questions de cette dernière concernant son nom à l'état civil, son lieu de naissance et ses origines, il est rentré dans une colère noire. Affichant son titre et menaçant les agents. Indiquant par la même occasion que ses militants lui auraient fait part des tracasseries dont ils sont victimes. M. Toungara pour sa part estime avoir surpris les agents menacer un pétitionnaire. La responsable du centre de collecte qui a bien voulu donner sa version des faits, a indiqué, par ailleurs, que le saut d'humeur du Ddc d'Ado ne se justifiait pas. " Nous avons le droit de poser des questions qui nous permettent de vérifier l'authenticité des documents que les pétitionnaires nous tendent. Et peu importe la qualité de celui qui est venu se présenter à nous, on fait notre travail. Parce que si par complaisance on enregistre machinalement des documents qui sont faux, c'est nous qui allons avoir des problèmes. Il faut donc que les uns et les autres respectent le travail que nous faisons. C'est une tâche délicate et c'est pour nous un sacerdoce. Je le dis parce que M.Toungara s'est permis de nous menacer de renvoi. " Elle a invité par la même occasion les partis politiques à ne pas exhiber leurs étendards dans les centres de collecte. Au cours de cette conférence, M. Toungara s'est également indigné du fait que la plupart des fraudeurs interpellés soient des ressortissants du nord. Aussi a-t-il l'impression, selon lui, que les agents des centres de collecte roulent pour un parti politique. Il a par la même occasion dénoncé la cacophonie entre la primature et la Cei sur le financement des élections avant de ramener Soro Guillaume à ses engagements. "Le premier ministre s'est engagé à nous amener aux élections à la signature de l'Apo. Et maintenant, il nous dit de ne pas faire de fétichisme de date. Pour nous, c'est une reculade" Au total, le Rdr n'est pas très content du processus d'identification. C'est le moins qu'on puisse dire si on s'en tient à la dernière déclaration de Sanogo Mamadou, le Secrétaire national chargé des élections qui s'élevait contre l'éventuel retrait des fraudeurs de la liste après les différents croisements.
Emmanuel Fofana
(correspondant régional)
Emmanuel Fofana
(correspondant régional)