Il aurait fallu de peu pour que la Côte d`Ivoire d`Houphouët-Boigny basculât dans la guerre civile, seulement 10 ans après son indépendance et au moment même où elle amorçait le développement. La rébellion, Gnagbé Kragbé l`avait minutieusement préparée depuis 1965, soit depuis 5 ans. Pour se donner une allure politique, il avait créé dans la clandestinité le parti nationaliste d`Eburnie. Il avait préparé les textes du renversement du régime d`Houphouët-Boigny et avait mis sur pied une propagande des plus incitatrices au meurtre et à la sécession. Il avait formé une armée. Quand le 27 octobre, il passa aux actes avec des déclarations séparatistes, il avait déjà lancé sa machine de guerre. Voici les deux textes qu`il a préparés pour le lancement de sa rébellion et sa prise du pouvoir.
Le Chef de l`Etat Gbagbo Laurent n`a jamais caché son admiration pour le leader du parti nationaliste, Kragbé Gnagbé qui avait lancé la première rébellion pour rebaptiser la Côte d`Ivoire en 1970. 38 ans après, Gbagbo est toujours pour cette politique violente qu`il n`a jamais condamnée.
Le 12 décembre 2008, le Chef de l`Etat Gbagbo Laurent effectue une visite d`Etat dans le Guébié, précisément à Gnagbodougnoa. Là, il tient un discours qui est loin de condamner la rébellion de ce canton conduite en son temps par Gnagbé Kragbé qui s`était autoproclamé " Chancelier de l`Etat d`Eburnie, Commandant en chef de l`armée populaire nationaliste ". Considérant qu`il venait de prendre le pouvoir. Voilà ce que Gbagbo en dit : " Chaque fois que je suis ici, je pense à Biaka Boda, à Dignan Bailly, à Djédjé Capri, à Kragbé Gnagbé…Moi, je ne suis que l`héritier de cette longue liste. Mais quand tu es un héritier, quand tu viens en fin de liste, tu as au moins l`avantage de voir pourquoi, et comment tes prédécesseurs ont échoué ou ont réussi… " Il est donc l`héritier de Kragbé Gnagbé. Ce Kragbé Gnagbé qui demandait aux populations "Il faut se battre avec tous les moyens, même avec nos mains nues, dussions-nous y mettre le prix en hommes et en sang. Le sang parle mieux aux masses, car c`est le vrai langage de la politique. Ecrasons pour toujours ces assassins et ces escrocs du PDCI. Frappez fort, cognez fort ! ". C`est de lui que Gbagbo a hérité. On comprend dès lors "l`assaut final de février 1992" qui a mis le Plateau à sang et à feu. On comprend aussi "le boycott actif" d`octobre 1995 qui a fait des dizaines de mort et qu`il a assumé devant la Nation. On comprend également qu`il ait dit du coup d`Etat de 1999 que "c`est un coup d`Etat salutaire". On comprend encore mieux l`assassinat froid de plus de 120 militants de l`opposition (chiffre officiel de l`ONU) des 24 et 25 mars 2004 pour avoir soutenu l`accord de Linas Marcoussis. On comprend aisément les escadrons de la mort, les milices tribales, la FESCI qui pullulent, pillent et tuent impunément. On comprend les attaques des "patriotes" FPI contre les audiences foraines et l`identification. Car, selon Gbagbo à Gnagbodougnoa, " … Dans la forêt, il y a les panthères, mais il y a aussi des biches. Les biches vivent longtemps quand elles savent marcher. La biche qui meurt tôt, c`est la biche qui ne sait pas marcher. [….]. Nous sommes des biches, nous devons donc savoir marcher, doucement, parce qu`en Côte d`Ivoire, quand on voit un démocrate, on se rue sur lui. On veut l`étouffer, on veut l`écraser… ". On retient donc que pour Gbagbo, Gnagbé Kragbé est un démocrate, c`est pourquoi on s`est rué sur lui. " Quand vous voyez les gens semer la mort autour de vous, pour des raisons purement politiciennes, sans raison fondamentale, vous savez forcément comment marcher… ", a-t-il poursuivi, comme pour dire que les raisons de l`intervention de l`armée à Gagnoa en 1970 sont des raisons purement politiciennes, sans raison fondamentale. Quand Kragbé Gnagbé dit : " … Article 1- L`Eburnie est la nouvelle appellation de la Côte d`Ivoire. Article 2- L`Eburnie est un Etat souverain, laïc, unitaire, démocratique. Son emblème est le "Globe d`Ebène" disque noir sur fond blanc (en son centre), symbole de l`union et de l`égalité entière entre les tribus.
La devise de l`Etat est "Pour la terre de nos pères". Article 3- Le chef de l`Etat prend le titre de Chancelier de l`Etat; il est chef du gouvernement et commandant en chef de l`armée populaire nationaliste (…) A présent les positions sont claires, les options précises : Houphouët n`est plus notre chef et ne le sera plus n`en déplaise au gouvernement français. Jusqu`à la convocation à Abidjan de l`Assemblée consultative, j`assume le pouvoir politique et militaire à la tête du Gouvernement Provisoire de l`ETAT D`EBURNIE, gouvernement d`union nationale. A ce titre, je décrète la mobilisation de toutes les forces vives du pays et invite paysans, travailleurs, soldats, policiers, gendarmes, fonctionnaires, chômeurs, élèves, étudiants, anciens combattants à se mettre sans tarder à la disposition du Gouvernement Nationaliste établi à Gagnoa. Organisez partout des comités de soutien à L`ETAT D`EBURNIE " et qu`il signe "Gnagbé-Opadjle, Chancelier de l`Etat d`Eburnie, Commandant en chef de l`armée populaire nationaliste", ce n`est pas une raison fondamentale. On se demande alors pourquoi Gbagbo a si peur d`une simple opposition au point de la traiter de tous les noms. Et si demain les élections devaient être en sa défaveur, que doit-on attendre de l`héritier de Kragbé Gnagbé ?
Ouattara Chérif
Le Chef de l`Etat Gbagbo Laurent n`a jamais caché son admiration pour le leader du parti nationaliste, Kragbé Gnagbé qui avait lancé la première rébellion pour rebaptiser la Côte d`Ivoire en 1970. 38 ans après, Gbagbo est toujours pour cette politique violente qu`il n`a jamais condamnée.
Le 12 décembre 2008, le Chef de l`Etat Gbagbo Laurent effectue une visite d`Etat dans le Guébié, précisément à Gnagbodougnoa. Là, il tient un discours qui est loin de condamner la rébellion de ce canton conduite en son temps par Gnagbé Kragbé qui s`était autoproclamé " Chancelier de l`Etat d`Eburnie, Commandant en chef de l`armée populaire nationaliste ". Considérant qu`il venait de prendre le pouvoir. Voilà ce que Gbagbo en dit : " Chaque fois que je suis ici, je pense à Biaka Boda, à Dignan Bailly, à Djédjé Capri, à Kragbé Gnagbé…Moi, je ne suis que l`héritier de cette longue liste. Mais quand tu es un héritier, quand tu viens en fin de liste, tu as au moins l`avantage de voir pourquoi, et comment tes prédécesseurs ont échoué ou ont réussi… " Il est donc l`héritier de Kragbé Gnagbé. Ce Kragbé Gnagbé qui demandait aux populations "Il faut se battre avec tous les moyens, même avec nos mains nues, dussions-nous y mettre le prix en hommes et en sang. Le sang parle mieux aux masses, car c`est le vrai langage de la politique. Ecrasons pour toujours ces assassins et ces escrocs du PDCI. Frappez fort, cognez fort ! ". C`est de lui que Gbagbo a hérité. On comprend dès lors "l`assaut final de février 1992" qui a mis le Plateau à sang et à feu. On comprend aussi "le boycott actif" d`octobre 1995 qui a fait des dizaines de mort et qu`il a assumé devant la Nation. On comprend également qu`il ait dit du coup d`Etat de 1999 que "c`est un coup d`Etat salutaire". On comprend encore mieux l`assassinat froid de plus de 120 militants de l`opposition (chiffre officiel de l`ONU) des 24 et 25 mars 2004 pour avoir soutenu l`accord de Linas Marcoussis. On comprend aisément les escadrons de la mort, les milices tribales, la FESCI qui pullulent, pillent et tuent impunément. On comprend les attaques des "patriotes" FPI contre les audiences foraines et l`identification. Car, selon Gbagbo à Gnagbodougnoa, " … Dans la forêt, il y a les panthères, mais il y a aussi des biches. Les biches vivent longtemps quand elles savent marcher. La biche qui meurt tôt, c`est la biche qui ne sait pas marcher. [….]. Nous sommes des biches, nous devons donc savoir marcher, doucement, parce qu`en Côte d`Ivoire, quand on voit un démocrate, on se rue sur lui. On veut l`étouffer, on veut l`écraser… ". On retient donc que pour Gbagbo, Gnagbé Kragbé est un démocrate, c`est pourquoi on s`est rué sur lui. " Quand vous voyez les gens semer la mort autour de vous, pour des raisons purement politiciennes, sans raison fondamentale, vous savez forcément comment marcher… ", a-t-il poursuivi, comme pour dire que les raisons de l`intervention de l`armée à Gagnoa en 1970 sont des raisons purement politiciennes, sans raison fondamentale. Quand Kragbé Gnagbé dit : " … Article 1- L`Eburnie est la nouvelle appellation de la Côte d`Ivoire. Article 2- L`Eburnie est un Etat souverain, laïc, unitaire, démocratique. Son emblème est le "Globe d`Ebène" disque noir sur fond blanc (en son centre), symbole de l`union et de l`égalité entière entre les tribus.
La devise de l`Etat est "Pour la terre de nos pères". Article 3- Le chef de l`Etat prend le titre de Chancelier de l`Etat; il est chef du gouvernement et commandant en chef de l`armée populaire nationaliste (…) A présent les positions sont claires, les options précises : Houphouët n`est plus notre chef et ne le sera plus n`en déplaise au gouvernement français. Jusqu`à la convocation à Abidjan de l`Assemblée consultative, j`assume le pouvoir politique et militaire à la tête du Gouvernement Provisoire de l`ETAT D`EBURNIE, gouvernement d`union nationale. A ce titre, je décrète la mobilisation de toutes les forces vives du pays et invite paysans, travailleurs, soldats, policiers, gendarmes, fonctionnaires, chômeurs, élèves, étudiants, anciens combattants à se mettre sans tarder à la disposition du Gouvernement Nationaliste établi à Gagnoa. Organisez partout des comités de soutien à L`ETAT D`EBURNIE " et qu`il signe "Gnagbé-Opadjle, Chancelier de l`Etat d`Eburnie, Commandant en chef de l`armée populaire nationaliste", ce n`est pas une raison fondamentale. On se demande alors pourquoi Gbagbo a si peur d`une simple opposition au point de la traiter de tous les noms. Et si demain les élections devaient être en sa défaveur, que doit-on attendre de l`héritier de Kragbé Gnagbé ?
Ouattara Chérif