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Région Publié le vendredi 23 janvier 2009 | Notre Voie

Entretien du réseau routier : Le conseil général de Biankouma accuse l`AGEROUTE de vouloir détourner 1,5 milliard CFA

Un conflit oppose en ce moment le conseil général de Biankouma à l’AGEROUTE sur l’entretien du réseau routier du département. Motif, le reprofilage de l’axe Biankouma-Sipilou. Le conseil général dit avoir fait le travail et accuse l’AGEROUTE de vouloir soutirer de l’argent des caisses de l’Etat pour le même travail.

La présidente du conseil général de Biankouma, Bertine Tia Monnet, a accusé hier, au cours d’une conférence de presse animée au siège de son institution à Abidjan, l’Agence de gestion routière (AGEROUTE) de vouloir détourner la somme d’un milliard et demi (1,5 milliard de f CFA) des caisses de l’Etat, en attribuant, à une entreprise privée, les travaux de reprofilage de l’axe Biankouma-Sipilou, déjà réalisés par le conseil général sur fonds propres. “Je ne peux pas cautionner une opération qui ressemble fortement à un détournement de fonds. C’est pourquoi je tiens à dénoncer devant vous et devant tous les Ivoiriens les manœuvres de l’AGEROUTE. Je ne comprends pas que pour un travail que nous avons déjà fait avec de l’argent mis à notre disposition par l’Etat, on puisse demander au même Etat de débourser la faramineuse somme d’un milliard cinq cent millions de francs. Je dis non”, a martelé la patronne du conseil général de Biankouma, assistée de ses plus proches collaborateurs et de son avocat Me Boty Biligoe.

Selon Mme Tia, l’affaire remonte au courant de l’année 2007, quand le conseil général de Biankouma a acquis, sur fonds propres, divers engins nécessaires à l’entretien de son réseau routier. Il s’agit notamment, de caterpillard, de niveleuse, de buldozer, de chargeuse, de compacteur et autre tracto-pelle. Nanti de ce matériel, la collectivité décentralisée, dans un souci d’efficacité, se tourne vers l’Agéroute pour la conseiller en matière de travaux publics. Une convention est signée entre les deux parties le 03 octobre 2007, faisant de l’Ageroute l’ingénieur conseil du département. Sur la base des conseils de son nouveau partenaire, le conseil général se résout à entamer le reprofilage lourd de l’axe Sipilou-Biankouma. Mais, curieusement, alors que lesdits travaux ont été largement entamés, le conseil général est informé de la présence d’une entreprise, E.E.CT, sur le terrain pour faire le même travail. Pis, Mme Tia et ses collaborateurs apprennent que cette entreprise a la caution de leur partenaire, l’Ageroute. Les autorités du conseil général se plaignent donc à l’Ageroute et à la direction des marchés publics pour dénoncer les conditions d’attribution du tronçon à E.E.C.T. “Au cours d’une réunion tenue dans le bureau du directeur national des marchés publics, l’Ageroute se mettra à table et présentera même ses excuses à la présidente du conseil général que je suis”, a révélé Mme Tia. Mais contre toute attente, estime la patronne du conseil général, neuf mois après, alors que l’entreprise E.E.C.T aurait dû quitter depuis longtemps le département, ses services aperçoivent de nouveau l’entreprise. Renseignements pris, les autorités départementales se laisseront expliquer que l’entreprise E.E.C.T. est attributaire du marché déjà réalisé aux trois quarts par leurs soins pour un montant d’un milliard et demi. Mme Tia et ses collaborateurs apprennent aussi que le marché a été attribué selon la formule de gré à gré suite à une requête du ministre des Infrastructures économiques auprès de son collègue de l’Economie et des Finances. Et ce, sur la base d’un rapport de l’Ageroute. Dès lors, le conseil général, se sentant floué dans sa collaboration avec l’Ageroute, décide de dénoncer, le 30 décembre 2008, la convention qui les lie. Puis, écrit successivement aux ministres des Infrastructures économiques et de l’Economie et des Finances. Au premier, le conseil général rappelle qu’il a été trompé par l’Ageroute qui lui a fait un rapport tronqué sur la réalité du tronçon Biankouma Sipilou. Et qu’en réalité cette route a déjà été faite par ses soins sur fonds publics. Au second, Mme Tia et ses collaborateurs ont demandé de retirer sa lettre d’autorisation de passation des marchés de gré à gré pour les travaux de l’axe Biankouma-Sipilou.

Selon la présidente du conseil général de Biankouma, l’affaire était à ce stade quand l’entreprise E.E.C.T a tenté de positionner ses engins là où ceux du conseil général se sont arrêtés. Ce à quoi les travailleurs du conseil général se sont naturellement opposés. Créant aujourd’hui, sur le terrain, une situation conflictuelle qui n’est pas loin de dégénérer en affrontement. Mme Tia a alors accusé le préfet du département de Biankouma, Ahonon Pierre Evariste d’être de collusion avec ceux qui veulent tricher pour soutirer de l’argent à l’Etat. Puisqu’il aurait ordonné aux éléments des Forces nouvelles, allés séparer les deux parties, d’expulser le conseil général.

Interrogé par téléphone, le préfet Ahonon, prétextant de sa présence à Abidjan pour présenter les vœux au chef de l’Etat, a refusé de répondre à nos questions. Nous renvoyant à son sécrétaire général qui serait sur le terrain à Biankouma. Tout en refusant, là aussi, de donner le moindre contact pouvant permettre de le joindre. Nos efforts pour joindre la direction de l’Ageroute sont eux aussi restés vains.


Guillaume T. Gbato
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