La communauté baoulé du département de Gagnoa a rencontré le samedi, le président de la République Laurent Gbagbo à Mama, son village natal. Par la voix de leur porte-parole, le directeur du CAFOP supérieur de Gagnoa, Frédéric Yobouët Yao, cette communauté a exprimé sa gratitude au chef de l’Etat et lui a confirmé son soutien.
Venus des villages et campements des sous-préfectures de Gagnoa, Guibéroua, Ouragahio, Bayota, Gnagbodougnoa, Sérihio, les populations baoulé vivant dans le département de Gagnoa sont arrivées, par vagues successives, samedi dernier, à Mama, village natal de Laurent Gbagbo, président de la République. Les cars et autres véhicules de transport en commun qu’elles ont affrétés n’en finissaient pas de déverser leurs passagers dans la petite localité.
Conséquences : les 40 bâches installées à la place du village n’ont pu accueillir tous les visiteurs et la cérémonie a débuté avec un retard de quelques heures. Mais que ce soient les premiers venus qui ont attendu longtemps ou les derniers qui n’ont pu trouver de places assises sous les bâches, personne n’a boudé son plaisir de se retrouver face au chef de l’Etat. Ils ont exprimé leur joie par des chants, des danses et des propos. Ces propos ont été prononcés, juste après le mot de bienvenue de Bertin Kadet au nom des populations de Mama, par leur porte-parole, Frédéric Yobouët Yao, directeur du CAFOP supérieur de Gagnoa. Ce dernier a d’abord révélé que c’est depuis l’an 2000, au lendemain de l’élection de Laurent Gbagbo à la tête du pays, que les populations baoulé du département dont il est originaire ont manifesté la volonté de le rencontrer. Les démarches étaient en cours quand a éclaté la guerre. La paix étant de retour, leur volonté a été enfin satisfaite.
Aux cadres bété et baoulé ayant contribué à rendre effective cette visite, M. Yobouët a transmis les remerciements de ses parents. Remerciements aux ministres Sébastien Dano Djédjé, Bertin Kadet, au député Martin Sokouri Bohui, à Adolphe Kadji Gnagno et au préfet Paul David N’Zi, directeur de cabinet du président de la République. Gratitude surtout au chef de l’Etat qui a accepté de les recevoir. Et le fait que Laurent Gbagbo ait choisi son village natal pour les rencontrer est, selon le porte-parole, l’expression des liens de fraternité et d’amour qu’il manifeste aux frères et sœurs baoulé vivant à Gagnoa.
Ensuite, Frédéric Yobouët Yao a rappelé la légende que véhiculaient les cadres de l’ex-parti unique, le PDCI-RDA, selon laquelle si Laurent Gbagbo parvenait au pouvoir, il allait chasser les Baoulé de tous les campements non seulement du département de Gagnoa, mais aussi de tous les autres départements du pays bété. M. Yobouët a dit que cette légende est restée au stade de vaine intoxication en ce sens que M. Gbagbo est au pouvoir depuis 8 ans et les Baoulé de Gagnoa ne sont point inquiétés. Il a rappelé également cette autre légende qui disait qu’une fois au pouvoir, Laurent Gbagbo ne s’entourerait que des cadres issus de son ethnie. Et Frédéric Yobouët Yao d’apporter le démenti par la preuve en faisant remarquer que beaucoup de cadres baoulé sont des proches collaborateurs du chef de l’Etat. Il a cité, pour exemple, Paul David N’Zi, Michel Amani N’guessan, Amédée Kouassi-Blé, etc.
“Vous méritez notre soutien…”
Enfin, le porte-parole de la communauté baoulé a fait remarquer que les villages de leurs départements d’origine, plongés dans l’obscurité pendant 40 ans, sont électrifiés aujourd’hui grâce à Laurent Gbagbo. Il a insisté sur le fait que Yamoussoukro, village natal du premier président ivoirien Félix Houphouet-Boigny, abandonné depuis le décès de ce dernier, retrouve peu à peu sa splendeur grâce à Laurent Gbagbo qui a décidé de lui rendre son statut de capitale de la Côte d’Ivoire.
Pour toutes ces raisons, les populations baoulé de Gagnoa ont exprimé leur reconnaissance à Laurent Gbagbo et l’ont assuré de leur engagement à ses côtés. «Nous ne sommes l’otage d’un quelconque parti politique, fût-il centenaire. Nous affirmons notre engagement total à vos côtés», a-t-il proclamé.
Après quelques doléances relatives à l’état désastreux des routes menant aux campements baoulé, au manque d’infrastructures en matière d’hydraulique, de santé et d’éducation, M. Yobouët a promis des actes de la communauté baoulé du département de Gagnoa pour favoriser la réélection du chef de l’Etat. L’essence du discours du porte-parole de la communauté a été réitérée par les cadres baoulé collaborateurs du président de la République. Ces derniers ont choisi comme porte-parole Paul David N’Zi qui, à son tour, a choisi Gnamien Yao, ancien ministre, pour lire son message.
«Nous disons non aux intrigues et notre présence ici à Mama est un avertissement à ceux qui utilisent les intrigues», a déclaré M. Gnamien. «Nous nous élevons contre le fait que des communautés soient des chasses gardées», a-t-il ajouté. Il a souligné que cette présence à Mama des cadres baoulé collaborateurs du chef de l’Etat constitue le début d’une croisade dans les zones forestières pour rencontrer leurs parents et leur expliquer les raisons pour lesquelles ils doivent soutenir le combat de Laurent Gbagbo. «Vous méritez notre soutien parce que vous aimez la Côte d’Ivoire», a dit Gnamien Yao au président de la république. Il a expliqué que Laurent Gbagbo a manifesté cet amour quand, dès le déclenchement de la guerre, il a pris la décision de retrouver son pays et son peuple et, ensuite, quand il a initié le dialogue direct ayant abouti à l’Accord politique de Ouagadougou (APO) qui a ramené la paix en Côte d’Ivoire. Le ministre Gnamien a loué l’esprit d’ouverture de Laurent Gbagbo qui, selon lui, concrétise les idées selon lesquelles «tout homme a le droit de s’élever aussi haut que lui permettent ses talents» et que «la prédisposition politique n’existe pas». Pour mieux se faire entendre de tous les parents paysans, Gnamien Yao a résumé son discours en baoulé.
“La Côte d’Ivoire n’est pas la propriété d’une ethnie”
Partant de l’insistance dont ont fait preuve le porte-parole des populations baoulé de Gagnoa et des cadres baoulé collaborateurs du président de la République relativement au choix des personnes avec qui il travaille, Laurent Gbagbo a fait remarquer que la Côte d’Ivoire n’appartient à aucune ethnie. «La Côte d’Ivoire n’est pas la propriété d’une ethnie. Donc quand tu diriges, il faut partager de sorte que chaque ethnie ait un peu. C’est la première qualité à avoir quand on dirige un pays multiethnique», a-t-il indiqué. Mais il a tout de suite précisé qu’il ne nomme pas juste pour faire de la représentation ethnique.
Tout en tenant compte de ce facteur, Laurent Gbagbo a expliqué qu’il choisit des hommes et des femmes qui ont de la qualification et des compétences.
Concernant le mensonge que véhiculaient les cadres du PDCI-RDA au sujet de son arrivée au pouvoir qui serait synonyme de la chasse aux Baoulé, Laurent Gbagbo s’est félicité de ce que la preuve ait été faite de ce qu’un Bété président ne veut pas dire des Baoulé morts. «C’est bien que j’aie été président en Côte d’Ivoire, sinon on n’allait pas avoir des faits pour vérifier. On allait continuer de vous faire croire que si un Bété devient président, il va chasser les Baoulé. Un Bété président ne veut pas dire des Baoulé morts», a souligné le chef de l’Etat. Mieux, il estime que celui qui veut faire la politique avec des machettes et des fusils a plutôt intérêt à s’éloigner de la Côte d’Ivoire où on veut faire la politique en riant et en posant des actes de développement.
Réagissant aux doléances des visiteurs, M. Gbagbo a reconnu que de nombreux problèmes existent dans les campements baoulé, mais il a indiqué que si l’Etat y intervient en dernier ressort ou n’y fait pas souvent des infrastructures, c’est à cause de leur statut. Il a, cependant, promis de faire en sorte que les campements aient un statut de village. Pour ce faire, il a préconisé le regroupement de petits campements dispersés afin qu’ils bénéficient plus facilement d’eau potable, d’électricité, de centres de santé et d’écoles. «Chaque pays a son histoire. Nous sommes en train d’écrire l’histoire de la Côte d’Ivoire. Vous êtes en train d’écrire l’histoire de votre nouvelle citoyenneté. Vous êtes de Gagnoa. Il faut l’assumer. Si vous Baoulé, vous l’assumez ; si nous Bété, nous l’assumons, la co-existence se traduira en terme de collaboration et non d’antagonisme», a conclu le président de la République.
Dan Opéli Envoyé spécial
Venus des villages et campements des sous-préfectures de Gagnoa, Guibéroua, Ouragahio, Bayota, Gnagbodougnoa, Sérihio, les populations baoulé vivant dans le département de Gagnoa sont arrivées, par vagues successives, samedi dernier, à Mama, village natal de Laurent Gbagbo, président de la République. Les cars et autres véhicules de transport en commun qu’elles ont affrétés n’en finissaient pas de déverser leurs passagers dans la petite localité.
Conséquences : les 40 bâches installées à la place du village n’ont pu accueillir tous les visiteurs et la cérémonie a débuté avec un retard de quelques heures. Mais que ce soient les premiers venus qui ont attendu longtemps ou les derniers qui n’ont pu trouver de places assises sous les bâches, personne n’a boudé son plaisir de se retrouver face au chef de l’Etat. Ils ont exprimé leur joie par des chants, des danses et des propos. Ces propos ont été prononcés, juste après le mot de bienvenue de Bertin Kadet au nom des populations de Mama, par leur porte-parole, Frédéric Yobouët Yao, directeur du CAFOP supérieur de Gagnoa. Ce dernier a d’abord révélé que c’est depuis l’an 2000, au lendemain de l’élection de Laurent Gbagbo à la tête du pays, que les populations baoulé du département dont il est originaire ont manifesté la volonté de le rencontrer. Les démarches étaient en cours quand a éclaté la guerre. La paix étant de retour, leur volonté a été enfin satisfaite.
Aux cadres bété et baoulé ayant contribué à rendre effective cette visite, M. Yobouët a transmis les remerciements de ses parents. Remerciements aux ministres Sébastien Dano Djédjé, Bertin Kadet, au député Martin Sokouri Bohui, à Adolphe Kadji Gnagno et au préfet Paul David N’Zi, directeur de cabinet du président de la République. Gratitude surtout au chef de l’Etat qui a accepté de les recevoir. Et le fait que Laurent Gbagbo ait choisi son village natal pour les rencontrer est, selon le porte-parole, l’expression des liens de fraternité et d’amour qu’il manifeste aux frères et sœurs baoulé vivant à Gagnoa.
Ensuite, Frédéric Yobouët Yao a rappelé la légende que véhiculaient les cadres de l’ex-parti unique, le PDCI-RDA, selon laquelle si Laurent Gbagbo parvenait au pouvoir, il allait chasser les Baoulé de tous les campements non seulement du département de Gagnoa, mais aussi de tous les autres départements du pays bété. M. Yobouët a dit que cette légende est restée au stade de vaine intoxication en ce sens que M. Gbagbo est au pouvoir depuis 8 ans et les Baoulé de Gagnoa ne sont point inquiétés. Il a rappelé également cette autre légende qui disait qu’une fois au pouvoir, Laurent Gbagbo ne s’entourerait que des cadres issus de son ethnie. Et Frédéric Yobouët Yao d’apporter le démenti par la preuve en faisant remarquer que beaucoup de cadres baoulé sont des proches collaborateurs du chef de l’Etat. Il a cité, pour exemple, Paul David N’Zi, Michel Amani N’guessan, Amédée Kouassi-Blé, etc.
“Vous méritez notre soutien…”
Enfin, le porte-parole de la communauté baoulé a fait remarquer que les villages de leurs départements d’origine, plongés dans l’obscurité pendant 40 ans, sont électrifiés aujourd’hui grâce à Laurent Gbagbo. Il a insisté sur le fait que Yamoussoukro, village natal du premier président ivoirien Félix Houphouet-Boigny, abandonné depuis le décès de ce dernier, retrouve peu à peu sa splendeur grâce à Laurent Gbagbo qui a décidé de lui rendre son statut de capitale de la Côte d’Ivoire.
Pour toutes ces raisons, les populations baoulé de Gagnoa ont exprimé leur reconnaissance à Laurent Gbagbo et l’ont assuré de leur engagement à ses côtés. «Nous ne sommes l’otage d’un quelconque parti politique, fût-il centenaire. Nous affirmons notre engagement total à vos côtés», a-t-il proclamé.
Après quelques doléances relatives à l’état désastreux des routes menant aux campements baoulé, au manque d’infrastructures en matière d’hydraulique, de santé et d’éducation, M. Yobouët a promis des actes de la communauté baoulé du département de Gagnoa pour favoriser la réélection du chef de l’Etat. L’essence du discours du porte-parole de la communauté a été réitérée par les cadres baoulé collaborateurs du président de la République. Ces derniers ont choisi comme porte-parole Paul David N’Zi qui, à son tour, a choisi Gnamien Yao, ancien ministre, pour lire son message.
«Nous disons non aux intrigues et notre présence ici à Mama est un avertissement à ceux qui utilisent les intrigues», a déclaré M. Gnamien. «Nous nous élevons contre le fait que des communautés soient des chasses gardées», a-t-il ajouté. Il a souligné que cette présence à Mama des cadres baoulé collaborateurs du chef de l’Etat constitue le début d’une croisade dans les zones forestières pour rencontrer leurs parents et leur expliquer les raisons pour lesquelles ils doivent soutenir le combat de Laurent Gbagbo. «Vous méritez notre soutien parce que vous aimez la Côte d’Ivoire», a dit Gnamien Yao au président de la république. Il a expliqué que Laurent Gbagbo a manifesté cet amour quand, dès le déclenchement de la guerre, il a pris la décision de retrouver son pays et son peuple et, ensuite, quand il a initié le dialogue direct ayant abouti à l’Accord politique de Ouagadougou (APO) qui a ramené la paix en Côte d’Ivoire. Le ministre Gnamien a loué l’esprit d’ouverture de Laurent Gbagbo qui, selon lui, concrétise les idées selon lesquelles «tout homme a le droit de s’élever aussi haut que lui permettent ses talents» et que «la prédisposition politique n’existe pas». Pour mieux se faire entendre de tous les parents paysans, Gnamien Yao a résumé son discours en baoulé.
“La Côte d’Ivoire n’est pas la propriété d’une ethnie”
Partant de l’insistance dont ont fait preuve le porte-parole des populations baoulé de Gagnoa et des cadres baoulé collaborateurs du président de la République relativement au choix des personnes avec qui il travaille, Laurent Gbagbo a fait remarquer que la Côte d’Ivoire n’appartient à aucune ethnie. «La Côte d’Ivoire n’est pas la propriété d’une ethnie. Donc quand tu diriges, il faut partager de sorte que chaque ethnie ait un peu. C’est la première qualité à avoir quand on dirige un pays multiethnique», a-t-il indiqué. Mais il a tout de suite précisé qu’il ne nomme pas juste pour faire de la représentation ethnique.
Tout en tenant compte de ce facteur, Laurent Gbagbo a expliqué qu’il choisit des hommes et des femmes qui ont de la qualification et des compétences.
Concernant le mensonge que véhiculaient les cadres du PDCI-RDA au sujet de son arrivée au pouvoir qui serait synonyme de la chasse aux Baoulé, Laurent Gbagbo s’est félicité de ce que la preuve ait été faite de ce qu’un Bété président ne veut pas dire des Baoulé morts. «C’est bien que j’aie été président en Côte d’Ivoire, sinon on n’allait pas avoir des faits pour vérifier. On allait continuer de vous faire croire que si un Bété devient président, il va chasser les Baoulé. Un Bété président ne veut pas dire des Baoulé morts», a souligné le chef de l’Etat. Mieux, il estime que celui qui veut faire la politique avec des machettes et des fusils a plutôt intérêt à s’éloigner de la Côte d’Ivoire où on veut faire la politique en riant et en posant des actes de développement.
Réagissant aux doléances des visiteurs, M. Gbagbo a reconnu que de nombreux problèmes existent dans les campements baoulé, mais il a indiqué que si l’Etat y intervient en dernier ressort ou n’y fait pas souvent des infrastructures, c’est à cause de leur statut. Il a, cependant, promis de faire en sorte que les campements aient un statut de village. Pour ce faire, il a préconisé le regroupement de petits campements dispersés afin qu’ils bénéficient plus facilement d’eau potable, d’électricité, de centres de santé et d’écoles. «Chaque pays a son histoire. Nous sommes en train d’écrire l’histoire de la Côte d’Ivoire. Vous êtes en train d’écrire l’histoire de votre nouvelle citoyenneté. Vous êtes de Gagnoa. Il faut l’assumer. Si vous Baoulé, vous l’assumez ; si nous Bété, nous l’assumons, la co-existence se traduira en terme de collaboration et non d’antagonisme», a conclu le président de la République.
Dan Opéli Envoyé spécial