L’interpellation de l’ex- président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Macky Sall, par la police de son pays suscite de nombreux commentaires. Nous vous proposons un article du quotidien sénégalais “ l’Observateur” qui donne les raisons profondes de l’audition de l’ex-directeur de campagne du président Sénégalais, Abdoulaye Wade, par la police de la Sûreté urbaine.
Après le milliardaire Abdoulaye, Sall, peint comme le principal bailleur de fonds de l’ex-Président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, est sorti libre des locaux de la Police. Mais, l’ex-Premier ministre auditionné pendant trois tours d’audition n’est pas revenu avec son passeport ordinaire. Il a été confisqué par la police qui lui a demandé de rester à la disposition de la justice. Les procès-verbaux de police de Macky Sall et Cie seront transmis au Parquet, nous assurent des sources proches de l’affaire.
Trois tours d’horloge. C’est le temps qu’a duré le face-à-face entre l’ex-Président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, et les enquêteurs de la police de la Sûreté urbaine, rattaché au Commissariat central de Dakar. Une audition qui a été, dans une large mesure, consacrée aux ressources financières de l’ex-directeur de campagne du président de la République, Me Abdoulaye Wade. D’entrée, nous disent des sources proches de l’enquête, les limiers ont exhibé la copie d’une lettre que Macky Sall a adressée au mois de décembre passé au Président Gabonais Omar Odimba Bongo. Où Macky Sall décline son identité, ses anciennes fonctions de ministre de l’Energie, de l’Intérieur, Premier ministre et Président de l’Assemblée nationale. Le leader de l’Alliance pour la République informe Bongo qu’il a maintenant son parti. Et qu’en tant qu’aîné, il souhaiterait le rencontrer pour bénéficier de son “soutien”. Soutien ? Le mot est lâché. Les limiers interrogent Macky Sall sur ce qu’il entend par “soutien”. Réponse de ce dernier : “ce que tout le monde entend par soutien”. Les enquêteurs qui soupçonnent que ce “soutien” soit simplement de nature financière, demande à Macky Sall de se faire plus précis sur le contenu et le sens de cette lettre. Macky Sall campe sur ses positions. Les autres questions vont aussi recevoir la même réponse. Car, interpellant l’ancien Président de l’Assemblée nationale sur l’objet des conversations (téléphoniques) qu’il a eues avec le Président Gabonais, les policiers ont cherché à savoir ce que les deux hommes se sont dit. Réponse de Macky Sall : “il ne m’appartient pas de révéler le contenu de discussions avec un chef d’Etat. L’enquête va s’éterniser sur les questions de sous. Les limiers allant jusqu’à demander à Macky Sall comment il comptait financer sa campagne des Locales. Avec une parenthèse sur le fait que son parti n’a pas été officiellement reconnu par l’Etat. L’enquête a aussi essayé de connaître le contenu d’une seconde lettre dont la Police n’a pas eu la copie. Mais comment le gouvernement a-t-il pu prendre possession d’une lettre que Macky Sall a envoyée de façon discrète (par l’intermédiaire de Me Alioune Badara Cissé ?) à Bongo ? Mystère et boule de gomme.
Si les enquêteurs se sont attardés sur les affaires de sous, c’est que, pensent savoir nos informateurs, “il casque beaucoup d’argent pour payer son loyer avec un lourd budget de fonctionnement”. Sans compter la “gestion” de sa proche clientèle politique. Il s’y ajoute, poursuivent nos sources, qu’“il a commencé à mettre la main à la poche pour renforcer son parc automobile à l’approche des élections locales”. Les limiers se sont aussi intéressés au patrimoine immobilier de Macky Sall. Ils ont aussi interrogé le leader de l’Apr sur les conditions dans lesquelles il a acquis un appartement à Atlanta aux Etats-Unis et une villa à Saly. Car la demeure d’Atlanta aurait été achetée avec des fonds dont la provenance reste “mystérieuse”. Argument que balaie d’un revers de main Macky Sall, qui avance que sa propriété d’Atlanta a été acquise à crédit – les mensualités s’élèvent à 600 dollars – après un apport de 4000 dollars. Par ailleurs le “train de vie” de l’ancien Pm semble si bien intriguer les enquêteurs qu’ils ne se sont pas gênés d’interroger Macky Sall sur ses “sources de financement”. En effet, nos sources notent “qu’une enquête est en train d’être menée pour connaître le propriétaire authentique de la villa de Fann-résidence qu’il dit avoir pris en location». Surtout que sans avancer de nom, nos sources révèlent que, «la personne à qui, on attribue la maison risque d’être entendue”. La Police soupçonne en effet que la location ne soit qu’une couverture à Macky Sall d’occuper une villa qu’il aurait déjà acquise.
Les “liaisons fatales” de l’ancien Pm
Quid d’Abdoulaye Sall, plusieurs fois auditionné par la Police. Le milliardaire résidant au Gabon, a fait savoir aux policiers enquêteurs qu’il gagne sa vie à la sueur de son front. Et, qu’il est un ami de longue date à Macky Sall avec qui il partage le même terroir. “Ce qui fait dire à certaines personnes que Macky Sall est son cousin”. Information démentie par Macky Sall au cours de son audition. Il a avancé qu’il reste un parent sans être son cousin. Abdoulaye Sall a affirmé n’avoir “absolument rien à cacher”. Qu’il reste bien connu au Sénégal et au Gabon. Et qu’il n’est pas un clandestin, mais un citoyen à part entière qui a le droit de se choisir des amis. Les limiers ont été intrigués par la volonté manifestée par le milliardaire matamois, de venir coûte que coûte au Sénégal, malgré le refus exprimé par les autorités de l’ambassade du Sénégal au Gabon.
Raison pour laquelle, il a voyagé avec un passeport gabonais, lui qui aurait la nationalité gabonaise. Résultat des courses, il se fera accueillir à l’aéroport Léopold Sédar Senghor samedi dernier par un “bataillon” de douaniers et de policiers qui l’ont fouillé systématiquement, comme le révélait l’Obs dans son édition de lundi dernier.
Des sources établies en République gabonaise renseignent cependant que, “Abdoulaye Sall est connu comme un diamantaire et non un trafiquant d’argent”. Des informations qui n’ont pas convaincu la police sénégalaise. Qui fait foi aux informations recueillies par les services de renseignement.
Un clin d’œil au réseau de Macky Sall
Derrière la convocation de Macky Sall à la Sûreté urbaine de Dakar, il y a, selon des sources bien au fait du dossier, une volonté bien évidente de casser ses réseaux de financement. “C’est surtout une démarche préventive”, renseigne une source diplomatique. Qui croit savoir que c’est là un moyen d’envoyer des signaux aux souteneurs cachés de Macky Sall qui se trouvent être, par ordre d’importance, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Omar Odimba Bongo du Gabon et Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire. Macky Sall rencontre régulièrement ces Présidents africains qu’il briefe régulièrement sur ses intentions politiques. Nos sources croient d’ailleurs savoir que Macky Sall a pu contacter deux ces Présidents, Blaise Compaoré et Omar Bongo, pour les informer de sa convocation par la Police. Dans ce trio, c’est le président Burkinabé Blaise Compaoré qui a les relations les plus poussées avec Macky Sall. “Il est en quelque sorte son parrain”, renseigne une source proche du dossier, qui croit aussi savoir que l’ex-Président de l’Assemblée nationale utilise des réseaux très puissants qui peuvent être très utiles dans des situations de ce genre. Un coup de fil est vite parti. Venant de Nicolas Sarkozy. La France, qui a dernièrement élevé, au grade de Grand commandeur de la Légion d’honneur, suit attentivement cette affaire, par l’intermédiaire de ses services spéciaux. La France qui, en Afrique, a un “gendarme” attitré, Blaise Compaoré qui a déjà fait ses preuves en Côte d’Ivoire.
La balle dans le camp du Parquet
Pour de plus amples informations, les procès-verbaux d’audition de Macky Sall et Cie, d’après des sources judiciaires, seront transmis au Parquet. Qui déterminera la suite à réserver à ce dossier. Mais, d’autres sources soutiennent qu’une information judiciaire sera réservée à cette affaire.
Raison pour laquelle, la police a jugé nécessaire de confisquer le passeport de Macky Sall. Une mesure qui se justifie par la volonté du pouvoir de bloquer l’ancien Pm à Dakar et de faire avorter tout le lobbying enclenché par ce dernier pour rencontrer le nouveau Président américain Barack Obama, ainsi que ses proches parmi lesquels il compte des connaissances. D’ailleurs, avant son départ de la Sûreté urbaine, il a été dit à l’ex-Président de l’Assemblée nationale, “qu’il lui est recommandé de rester à la disposition de la justice. Qui peut le convoquer à tout moment pour que la lumière jaillisse dans cette affaire de blanchiment d’argent”.
PS : A noter que si l’audition de Macky Sall trois heures, c’est moins à cause de celle-ci en tant que telle, mais parce que Macky Sall n’avait pas par devers lui son passeport que lui réclamait la Police. Raison pour laquelle, un de ses proches s’est rendu (pendant que Macky Sall était au Commissariat central) à son domicile à Fann pour récupérer le précieux document et le remettre à la Police.
L’Observateur (article paru le Mercredi 28 Jan 2009)
NDRL : le titre et le chapeau sont de la redaction
Après le milliardaire Abdoulaye, Sall, peint comme le principal bailleur de fonds de l’ex-Président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, est sorti libre des locaux de la Police. Mais, l’ex-Premier ministre auditionné pendant trois tours d’audition n’est pas revenu avec son passeport ordinaire. Il a été confisqué par la police qui lui a demandé de rester à la disposition de la justice. Les procès-verbaux de police de Macky Sall et Cie seront transmis au Parquet, nous assurent des sources proches de l’affaire.
Trois tours d’horloge. C’est le temps qu’a duré le face-à-face entre l’ex-Président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, et les enquêteurs de la police de la Sûreté urbaine, rattaché au Commissariat central de Dakar. Une audition qui a été, dans une large mesure, consacrée aux ressources financières de l’ex-directeur de campagne du président de la République, Me Abdoulaye Wade. D’entrée, nous disent des sources proches de l’enquête, les limiers ont exhibé la copie d’une lettre que Macky Sall a adressée au mois de décembre passé au Président Gabonais Omar Odimba Bongo. Où Macky Sall décline son identité, ses anciennes fonctions de ministre de l’Energie, de l’Intérieur, Premier ministre et Président de l’Assemblée nationale. Le leader de l’Alliance pour la République informe Bongo qu’il a maintenant son parti. Et qu’en tant qu’aîné, il souhaiterait le rencontrer pour bénéficier de son “soutien”. Soutien ? Le mot est lâché. Les limiers interrogent Macky Sall sur ce qu’il entend par “soutien”. Réponse de ce dernier : “ce que tout le monde entend par soutien”. Les enquêteurs qui soupçonnent que ce “soutien” soit simplement de nature financière, demande à Macky Sall de se faire plus précis sur le contenu et le sens de cette lettre. Macky Sall campe sur ses positions. Les autres questions vont aussi recevoir la même réponse. Car, interpellant l’ancien Président de l’Assemblée nationale sur l’objet des conversations (téléphoniques) qu’il a eues avec le Président Gabonais, les policiers ont cherché à savoir ce que les deux hommes se sont dit. Réponse de Macky Sall : “il ne m’appartient pas de révéler le contenu de discussions avec un chef d’Etat. L’enquête va s’éterniser sur les questions de sous. Les limiers allant jusqu’à demander à Macky Sall comment il comptait financer sa campagne des Locales. Avec une parenthèse sur le fait que son parti n’a pas été officiellement reconnu par l’Etat. L’enquête a aussi essayé de connaître le contenu d’une seconde lettre dont la Police n’a pas eu la copie. Mais comment le gouvernement a-t-il pu prendre possession d’une lettre que Macky Sall a envoyée de façon discrète (par l’intermédiaire de Me Alioune Badara Cissé ?) à Bongo ? Mystère et boule de gomme.
Si les enquêteurs se sont attardés sur les affaires de sous, c’est que, pensent savoir nos informateurs, “il casque beaucoup d’argent pour payer son loyer avec un lourd budget de fonctionnement”. Sans compter la “gestion” de sa proche clientèle politique. Il s’y ajoute, poursuivent nos sources, qu’“il a commencé à mettre la main à la poche pour renforcer son parc automobile à l’approche des élections locales”. Les limiers se sont aussi intéressés au patrimoine immobilier de Macky Sall. Ils ont aussi interrogé le leader de l’Apr sur les conditions dans lesquelles il a acquis un appartement à Atlanta aux Etats-Unis et une villa à Saly. Car la demeure d’Atlanta aurait été achetée avec des fonds dont la provenance reste “mystérieuse”. Argument que balaie d’un revers de main Macky Sall, qui avance que sa propriété d’Atlanta a été acquise à crédit – les mensualités s’élèvent à 600 dollars – après un apport de 4000 dollars. Par ailleurs le “train de vie” de l’ancien Pm semble si bien intriguer les enquêteurs qu’ils ne se sont pas gênés d’interroger Macky Sall sur ses “sources de financement”. En effet, nos sources notent “qu’une enquête est en train d’être menée pour connaître le propriétaire authentique de la villa de Fann-résidence qu’il dit avoir pris en location». Surtout que sans avancer de nom, nos sources révèlent que, «la personne à qui, on attribue la maison risque d’être entendue”. La Police soupçonne en effet que la location ne soit qu’une couverture à Macky Sall d’occuper une villa qu’il aurait déjà acquise.
Les “liaisons fatales” de l’ancien Pm
Quid d’Abdoulaye Sall, plusieurs fois auditionné par la Police. Le milliardaire résidant au Gabon, a fait savoir aux policiers enquêteurs qu’il gagne sa vie à la sueur de son front. Et, qu’il est un ami de longue date à Macky Sall avec qui il partage le même terroir. “Ce qui fait dire à certaines personnes que Macky Sall est son cousin”. Information démentie par Macky Sall au cours de son audition. Il a avancé qu’il reste un parent sans être son cousin. Abdoulaye Sall a affirmé n’avoir “absolument rien à cacher”. Qu’il reste bien connu au Sénégal et au Gabon. Et qu’il n’est pas un clandestin, mais un citoyen à part entière qui a le droit de se choisir des amis. Les limiers ont été intrigués par la volonté manifestée par le milliardaire matamois, de venir coûte que coûte au Sénégal, malgré le refus exprimé par les autorités de l’ambassade du Sénégal au Gabon.
Raison pour laquelle, il a voyagé avec un passeport gabonais, lui qui aurait la nationalité gabonaise. Résultat des courses, il se fera accueillir à l’aéroport Léopold Sédar Senghor samedi dernier par un “bataillon” de douaniers et de policiers qui l’ont fouillé systématiquement, comme le révélait l’Obs dans son édition de lundi dernier.
Des sources établies en République gabonaise renseignent cependant que, “Abdoulaye Sall est connu comme un diamantaire et non un trafiquant d’argent”. Des informations qui n’ont pas convaincu la police sénégalaise. Qui fait foi aux informations recueillies par les services de renseignement.
Un clin d’œil au réseau de Macky Sall
Derrière la convocation de Macky Sall à la Sûreté urbaine de Dakar, il y a, selon des sources bien au fait du dossier, une volonté bien évidente de casser ses réseaux de financement. “C’est surtout une démarche préventive”, renseigne une source diplomatique. Qui croit savoir que c’est là un moyen d’envoyer des signaux aux souteneurs cachés de Macky Sall qui se trouvent être, par ordre d’importance, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Omar Odimba Bongo du Gabon et Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire. Macky Sall rencontre régulièrement ces Présidents africains qu’il briefe régulièrement sur ses intentions politiques. Nos sources croient d’ailleurs savoir que Macky Sall a pu contacter deux ces Présidents, Blaise Compaoré et Omar Bongo, pour les informer de sa convocation par la Police. Dans ce trio, c’est le président Burkinabé Blaise Compaoré qui a les relations les plus poussées avec Macky Sall. “Il est en quelque sorte son parrain”, renseigne une source proche du dossier, qui croit aussi savoir que l’ex-Président de l’Assemblée nationale utilise des réseaux très puissants qui peuvent être très utiles dans des situations de ce genre. Un coup de fil est vite parti. Venant de Nicolas Sarkozy. La France, qui a dernièrement élevé, au grade de Grand commandeur de la Légion d’honneur, suit attentivement cette affaire, par l’intermédiaire de ses services spéciaux. La France qui, en Afrique, a un “gendarme” attitré, Blaise Compaoré qui a déjà fait ses preuves en Côte d’Ivoire.
La balle dans le camp du Parquet
Pour de plus amples informations, les procès-verbaux d’audition de Macky Sall et Cie, d’après des sources judiciaires, seront transmis au Parquet. Qui déterminera la suite à réserver à ce dossier. Mais, d’autres sources soutiennent qu’une information judiciaire sera réservée à cette affaire.
Raison pour laquelle, la police a jugé nécessaire de confisquer le passeport de Macky Sall. Une mesure qui se justifie par la volonté du pouvoir de bloquer l’ancien Pm à Dakar et de faire avorter tout le lobbying enclenché par ce dernier pour rencontrer le nouveau Président américain Barack Obama, ainsi que ses proches parmi lesquels il compte des connaissances. D’ailleurs, avant son départ de la Sûreté urbaine, il a été dit à l’ex-Président de l’Assemblée nationale, “qu’il lui est recommandé de rester à la disposition de la justice. Qui peut le convoquer à tout moment pour que la lumière jaillisse dans cette affaire de blanchiment d’argent”.
PS : A noter que si l’audition de Macky Sall trois heures, c’est moins à cause de celle-ci en tant que telle, mais parce que Macky Sall n’avait pas par devers lui son passeport que lui réclamait la Police. Raison pour laquelle, un de ses proches s’est rendu (pendant que Macky Sall était au Commissariat central) à son domicile à Fann pour récupérer le précieux document et le remettre à la Police.
L’Observateur (article paru le Mercredi 28 Jan 2009)
NDRL : le titre et le chapeau sont de la redaction