x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 29 janvier 2009 | Nord-Sud

Fin de l`identification le 28 février : La CNSI et les politiques sceptiques, la Cei persiste

La Commission électorale indépendante a fixé la fin de l’enrôlement sur tout le territoire national au 28 février. Une polémique enfle autour de cette date. «Un désaveu», «Une confusion», «Une défiance»… La presse n’a pas manqué de qualificatifs pour commenter la sortie musclée de la Commission nationale de supervision de l’identification (Cnsi) sur la fin du processus de l’identification et de l’enrôlement. La Cnsi a ouvertement mis en doute le calendrier proposé par la Commission électorale indépendante (Cei). Pour la Cnsi, il est impossible de respecter l’échéance du 28 février. L’argument principal de la structure de Yua Koffi est le suivant : Les doutes du Fpi et du Mfa A la date du 23 janvier 2009, seulement 3.395 centres de collecte fonctionnent sur un total de 11. 009 prévus, ce qui a permis d`enrôler 3.663.853 personnes sur une population cible estimée à 8.663.149. Ce qui rend «aléatoire la date du 28 février» annoncée par la Cei.

Visiblement séduits par les arguments ainsi soulevés, les partis politiques dans leur grande majorité sont aussi pris de scepticisme. Interrogé hier par Nord-Sud quotidien, chacun justifie sa position par des arguments bien précis. La majorité d’entre eux partage cependant l’avis de la Cnsi sur les «dysfonctionnements» qui émaillent l’opération, notamment «l’absence sur le terrain de la totalité des valises de l’opérateur technique français Sagem et des ordinateurs de l’Ins (Institut national de la statistique)» nécessaires à l’opération, et les grèves à répétition des personnels employés. «Ça va être difficile», explique Sokouri Bohui, secrétaire national du Fpi chargé des élections. «Sur plus de 8 millions de personnes ciblées, ils en ont enrôlée moins de la moitié en 4 mois, je ne crois pas qu’en un mois, l’on pourrait enrôler l’autre moitié», confie-t-il, avant de présenter «le principal souci» du Fpi. «Nous voulons juste que tous les ivoiriens concernés par l’opération soient enrôlés. La date avancée par la Cei vise peut-être à mettre la pression. C’est de bonne guerre. Donc, si le 28 Février tout le monde est recensé, le Fpi n’a aucun problème. Mais, si un seul Ivoirien n’est pas inscrit, là nous aviserons», explique-t-il. Le deuxième argument qui, selon M. Sokouri ne milite pas en faveur de l’efficacité du 28 février, porte sur la fin de la reconstitution des registres de l’état civil. «Les deux opérations prennent fin le même jour. Il y’ a manifestement quelque chose à faire là», pense le «Monsieur élection» du parti au pouvoir. Son avis sur ce point précis (une fois n’est pas coutume), est totalement partagé par le Pdci qui estime que l’une des deux dates doit absolument être repoussée. «Les populations dont les fiches seront reconstituées dans l’état civil le jour même du 28 février auront nécessairement besoin de quelques jours au moins pour aller se faire enrôler», soutient le secrétaire général du Pdci, Djédjé Mady. A contrario, le numéro 2 du Pdci propose que l’on mette fin aux «spéculations et débats stériles» pour chercher des données «concrètes» permettant de «mener à bien» cette opération. Le Rdr et le Pdci contre la polémique “Si le 28 février on a fini, c’est tant mieux ! C’est sûr qu’on n’aura pas 100% de la cible, mais si nous avons un taux acceptable par tous c’est l’essentiel. C’est vrai qu’il faut fixer des dates, mais, n’en faisons pas des problèmes», a-t-il commenté. Au Rassemblement des républicains (Rdr) l’on se dit également choqué par l’attitude de ceux qui entretiennent la polémique. «Nous regrettons que des personnes, y compris des cadres du Rdr fassent des déclarations intempestives sur cette question alors que l’institution qui en a la charge a fixé sa date en connaissance de cause certainement», affirme Sanogo Mamadou, secrétaire national chargé des élections. Pour lui, les signataires de l’Accord de Ouaga et toute la classe politique ont déjà convenu qu’il ne faudra pas exclure des Ivoiriens. «Donc, si la Cei propose fin février, le Rdr n’a pas d’objection. Nous avons foi en l’arbitre. On note tous que le taux de réalisation de l’enrôlement est très faible dans certaines zones du pays. Il y a des villes comme Koun Fao où le taux n’atteint même pas encore 10%. Mais, si par extraordinaire au 28 février on atteint l’objectif fixé tout le monde sera content. Sinon, il faut prolonger. C’est tout», tranche «M. élection» des républicains. A l’Udpci, l’on ne croit pas du tout au 28 février. «Ce n’est pas possible techniquement. Et on le sait tous. Nos militants se plaignent dans certaines contrées où rien n’a encore démarré. Nous sommes très sceptiques», fait savoir le porte-parole du parti arc-en-ciel, N’da Eugène. Pour la paix, clame-t-il, il ne faut rien négliger. «Il faut donner la chance à tous de se faire enrôler en fixant un nouveau délai». Même avis au Mfa où Légré Philippe (secrétaire général) reprend les arguments soulevés par la Cnsi avant de conclure. «Le 28 février est vraiment aléatoire. Nous ne pensons pas que ce soit tenable. Il y a des problèmes matériels. Ce qu’on peut faire, c’est d’aider la Cei à surmonter vite ces obstacles et donner la chance aux 4 millions d’Ivoiriens restants de se faire enrôler», suggère Légré. La Cei déterminée… A la réalité soutiennent des sources crédibles, l’enrôlement n’a effectivement pas encore démarré dans plusieurs chefs lieux de sous-préfectures et dans de nombreux villages. Dans le Sud, certaines localités comme Kouakoukro, Babadougou, Ayenoua, Diatokro (des gros villages de 200 à 10.000 habitants) sur l’axe Abidjan-Aboisso attendent en vain les équipes de Mambé Beugré. Plusieurs autres localités sont citées à l’intérieur du pays, notamment dans les zones CNO. A la Cei, l’on pense qu’il ne faut pas se laisser impressionner par ces informations que l’on juge «excessives». Selon des sources proches du président de la Cei, «jusqu’à preuve du contraire» la date du 28 février «demeure réaliste». «Tous les chefs lieux ont déjà reçu nos équipes. Toutes l’étendue du territoire est couverte. On vous parle de villages de 500 à 1000 habitants», soulignent-elles. Pour nos interlocuteurs, même s’il y avait encore plus d’habitants, cela ne pose «aucun problème fondamental». «Nous bouclons très souvent l’opération dans ces villages en moins de 5 jours. La polémique qui est entretenue est en fait l’œuvre de quelques individus qui sèment le doute inutilement. Ces petits palabres ne doivent pas distraire les Ivoiriens. Qu’ils continuent de se faire enrôler. Notre souci demeure de les enrôler tous», ont-elles conclu.

Djama Stanislas
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ