Le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté mardi la résolution 1865, consacrée à la crise ivoirienne. Ce texte traduit un optimisme prudent face à l’évolution de la situation dans le pays. Les progrès constatés se traduisent par une nouvelle baisse des effectifs de l’Onuci. La résolution adoptée à l’unanimité maintient toutefois la pression sur l’ensemble des acteurs du processus de sortie de crise. Le Conseil demande ainsi «instamment aux acteurs politiques ivoiriens de trouver sans délai un accord sur un calendrier nouveau et réaliste qui permettrait d’organiser rapidement des élections libres, ouvertes, justes et transparentes». Tout en demandant un calendrier précis sur certaines étapes essentielles telles que la publication des versions provisoire et définitive de la liste électorale, la confection et la distribution des cartes d’identité et des cartes d’électeur et la date des élections présidentielles, le Conseil de sécurité insiste pour que le président de la Commission électorale indépendante(Cei) le publie enfin. Pour réduire les éventuels blocages, l’Onu brandit la menace de «sanctions ciblées» contre les personnes qui menacent le processus de paix et de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire. Fait nouveau, l’instance onusienne s’inquiète directement des risques encourus par les structures techniques chargées du processus électoral. «Toute menace contre le processus électoral en Côte d’Ivoire, et en particulier toute attaque contre la Commission électorale indépendante chargée d’organiser les élections, ou ses activités ou celles des opérateurs visés aux paragraphes 1.33 et 2.11 de l’Accord politique de Ouagadougou, constitue une menace contre le processus de paix et de réconciliation nationale», précise la résolution. Assurément un soutien diplomatique important pour Mambé Beugré, président de la Cei et ses collaborateurs. Ainsi d’ailleurs que pour Sagem Sécurité dont plusieurs valises ont été volées ou détruites. Dans un rapport daté du 14 mai 2007, le secrétaire général de l’Onu avait soumis au Conseil les préoccupations sécuritaires exprimées par le président de la Cei. Mambé Beugré avait demandé à l’Onuci d’assurer la sécurité des 13 400 commissaires centraux et locaux de la Commission électorale indépendante, des 90.000 scrutateurs, des 430 bureaux locaux de la Commission et des 11.000 bureaux de vote, ainsi que des observateurs électoraux. En vain. Car, l’Onu s’est contentée de réaffirmer que sa force de maintien de la paix devait rester en seconde ligne, la priorité étant accordée aux forces ivoiriennes.
Kesy B. Jacob
Kesy B. Jacob