Atelier sur l`identification et l`enrôlement à la CNSI, hier - L`opération pratique présente de grosses lacunes

La CNSI a organisé, hier à son siège, un "atelier sur la revue diagnostique de l'identification des populations et du recensement électoral ". On a fait l'inventaire des difficultés qui entravent le déroulement de l'opération. " Nous devons reconnaître les obstacles pour les affronter afin d'arriver aux élections que nous souhaitons dans la paix et la tranquillité ", a signifié le président Yua Koffi de la CNSI. Le magistrat a ouvert l'atelier à 10h par une brève allocution situant le cadre. Il a par ailleurs exprimé ses inquiétudes quant aux difficultés et au retard accusé. " Après 3 mois de travail, le résultat est loin d'être un succès. Les statistiques montrent des signes d'inquiétudes. Conjuguons nos efforts pour affronter les obstacles qui rendent la sortie de crise incertaine", explique le président Yua Koffi. Des exposés à thème ont animé l'atelier. Selon les séminaristes, le thème phare est intitulé : " Dysfonctionnements dans l'exécution du cahier des charges et la mise en œuvre du mode opératoire ". Il a été présenté par Jean Marie Akéboué qui a rappelé le fondement et le rôle de la CNSI qui consistent à "garantir l'intégrité avant la production des titres d'identité, pour obtenir la confiance de la population ". Mais à y voir de près, le président Yua Koffi et sa structure, connaissant leurs difficultés, les ont disséquées pour les porter à la connaissance de l'opinion. On dénombre, entre autres, de grosses lacunes qui freinent l'opération :

-la mauvaise conservation des archives de 1990 à 2000 qui a suffi pour épuiser les pièces détenues en milieu rural.

-l'intégration des équipes est difficile car des agents superviseurs de la CNSI ont été exclus par des chefs de centre.

-le déchargement des valises n'est pas opérationnel à cause d'une autonomie d'une semaine maximale pour conserver les données.

-les centres de coordination ne fonctionnent pas car les moyens logistiques et de transport font défaut.

-le VSAT, non plus, n'est pas opérationnel.

Malgré les 4.186.366 personnelles enrôlées, on ne voit pas apparaître un début de constitution du fichier électoral. En plus les techniciens pour le traitement des données n'existent pas. Au plan financier, la CNSI est la structure technique qui fonctionne avec un budget de 200 millions contrairement aux autres qui dispose de plus de 2 milliards. Au terme des interventions abondant dans le même sens, un rapport de synthèse recommande : le respect du mode opératoire par toutes les structures en charge de l'opération, le démarrage sans délai du traitement des données recueillies, le démarrage de l'enrôlement des Ivoiriens de l'étranger, l'approvisionnement en carburant des groupes électrogènes, le paiement des agents déployés sur le terrain la délivrance des extraits sans timbre portant la mention en vue de l'identification, l'accélération de la reconstitution des registres de l'état civil, le renforcement de la communication la mise en service d'un centre d'appels, etc. Le président Yua Koffi a clos l'atelier au-delà de 18h.

Marc Koffi