Les gardiens des lois traditionnelles abouré ont récemment édicté un train de mesures sociales à même de réguler la vie et la cohabitation des communautés à Bonoua. L’ensemble de ces nouvelles dispositions est consigné dans un document intitulé «Evolution et réadaptation des us et coutumes aux réalités de la vie sociale à Bonoua». Le contenu dudit document a fait l’objet d’une diffusion publique sur les principales artères et aux grands carrefours de la cité. Histoire de permettre à tous, autochtones et allogènes, de s’en imprégner pour une conduite sans reproche au sein de la société. Les nouvelles dispositions couvrent, d’une part, les domaines du mariage, de cérémonies funéraires, de la succession, du veuvage, de l’adultère et des cas de fétichisme. D’autre part, et ce, pour s’adapter aux réalités imposées par la modernité et le brassage des communautés, les inspirateurs des nouvelles lois ont touché aux domaines de la salubrité, de l’environnement, du foncier rural et urbain, des mariages « mixtes », des distractions et du mode vestimentaire de la jeunesse. Sur ce dernier chapitre, les M’man (classe sociale au pouvoir), régulateurs de la vie sociale arrêtent : «Le port des boucles d’oreilles par les jeunes hommes et les pantalons qui descendent, laissant apparaître les culottes sont interdits à Bonoua ». Aussi, est-il désormais « interdit tout jeu vidéo sur l’étendue du territoire de Bonoua ». Les contrevenants à la disposition seront contraints de s’acquitter d’une amende de 15 000 F. Tout en étant soucieux de « l’hygiène comportementale » de la jeunesse, les gardiens des lois se préoccupent de la salubrité urbaine. C’est pourquoi, à compter de la publication des nouvelles lois « tout abandon de véhicule en panne ou hors d’usage en pleine chaussée ou aux abords des voies publiques au-delà de quinze jours est frappé d’une amende de 15 000 F ».
Leur application effective, si l’on se réfère au texte officiel, devrait dans les prochains jours, sonner la fin du règne des mendiants et des malades mentaux dans les rues de la commune.
A côté de ces aspects liés à l’évolution du temps, les repères traditionnels essentiels telles les cérémonies funéraires ont fait l’objet d’une attention particulière. Ainsi « tout homme Abouré n’appartenant pas à un groupe d’âge est considéré comme étranger. Il est, par conséquent soumis aux dispositions prévues pour cette catégorie. S’il venait à décéder, ce dernier « n’a pas droit à des funérailles traditionnelles ». Les morts « par noyade, suicide, accident de la circulation » n’ont, quant à eux, pas droit à une exposition de corps. Pour ce qui est de l’héritage, « les terres rurales et/ou les plantations, les maisons en location et tout autre… acquis par le défunt de son vivant feront l’objet d’un partage. Entre la famille maternelle et les enfants de ce dernier ». Les cas d’adultère sont différemment punis au plan pécuniaire selon qu’il s’agit d’un Abouré ou d’un allogène. Ainsi « tout homme Abouré qui commet l’adultère avec la femme d’un Abouré paie une amende de 15 000 F contre 30 000 F pour l’étranger ou l’allogène ».
Parallélisme des formes oblige, quand l’homme Abouré est l’auteur d’un adultère avec une femme étrangère ou allogène, il est soumis au paiement de la même amende, c’est-à-dire 30 000 F. Les M’man sont chargés sur place, de la mise en œuvre des nouvelles dispositions.
Sans être exhaustive, la liste des nouvelles lois, affirme-t-on «est censée établir un nouveau type de relations fondées sur le respect d’autrui, de l’environnement et des us et coutumes en terroir abouré.»
Arsène Kanga
Correspondant régional
Leur application effective, si l’on se réfère au texte officiel, devrait dans les prochains jours, sonner la fin du règne des mendiants et des malades mentaux dans les rues de la commune.
A côté de ces aspects liés à l’évolution du temps, les repères traditionnels essentiels telles les cérémonies funéraires ont fait l’objet d’une attention particulière. Ainsi « tout homme Abouré n’appartenant pas à un groupe d’âge est considéré comme étranger. Il est, par conséquent soumis aux dispositions prévues pour cette catégorie. S’il venait à décéder, ce dernier « n’a pas droit à des funérailles traditionnelles ». Les morts « par noyade, suicide, accident de la circulation » n’ont, quant à eux, pas droit à une exposition de corps. Pour ce qui est de l’héritage, « les terres rurales et/ou les plantations, les maisons en location et tout autre… acquis par le défunt de son vivant feront l’objet d’un partage. Entre la famille maternelle et les enfants de ce dernier ». Les cas d’adultère sont différemment punis au plan pécuniaire selon qu’il s’agit d’un Abouré ou d’un allogène. Ainsi « tout homme Abouré qui commet l’adultère avec la femme d’un Abouré paie une amende de 15 000 F contre 30 000 F pour l’étranger ou l’allogène ».
Parallélisme des formes oblige, quand l’homme Abouré est l’auteur d’un adultère avec une femme étrangère ou allogène, il est soumis au paiement de la même amende, c’est-à-dire 30 000 F. Les M’man sont chargés sur place, de la mise en œuvre des nouvelles dispositions.
Sans être exhaustive, la liste des nouvelles lois, affirme-t-on «est censée établir un nouveau type de relations fondées sur le respect d’autrui, de l’environnement et des us et coutumes en terroir abouré.»
Arsène Kanga
Correspondant régional