Le village de Kahioué dans la sous-préfecture de Lakota a mis sur pied une coopérative de développement. M. Martin Kpi, magistrat de formation, fils du village de Kahioué et coordinateur général des activités de développement dudit village, explique dans cette interview qu’il a accordée à Notre Voie, les objectifs de cette coopérative et sa vision du développement de son village.
Notre Voie : M. Martin Kpi, vous êtes le coordinateur général des activités du plan de développement du village de kahioué dans la sous-préfecture de Lakota. Il y a quelques jours vous avez mis en place une coopérative dénommée « Aminon ». Quels sont vos objectifs ?
Martin Kpi : Pour commencer, je vais dire que « Aminon » n’est pas la seule activité de développement. Il y a aussi notre mutuelle dénommée Mutuelle de développement de Kahioué (MUDEKA). Et ma mission c’est de coordonner toutes ces structures qui ont été créées le 20 décembre 2008 à Abidjan. Et nous avons officiellement lancé nos activités le 5 janvier 2009 à Kahioué.
Notre objectif principal est le développement. Nous disons que pour nous développer, nous devons compter sur nous-mêmes. Dieu merci, notre village a été électrifié grâce au président de la République, M. Laurent Gbagbo, à qui nous rendrons un hommage mérité au moment opportun. Maintenant, nous allons doter le village d’autres infrastructures, notamment construire des logements pour tous, un centre de santé, instituer une assurance maladie pour tout le monde. Et au niveau culturel, nous avons en vue, la construction d’un palais de la civilisation qui va être la mémoire de la civilisation du peuple Dida-Godié. Et ce sera en partenariat avec l’Association des enseignants et chercheurs d’université originaires de Lakota.
NV : Comment comptez-vous mettre en œuvre ces chantiers que vous venez d’ébaucher ?
MK : Nous avons un projet de création d’une rizière d’une superficie d’au moins 100 ha. Dans la journée du 5 janvier nous avons entamé ce projet. Au cours de cette journée nous avons défriché déjà 4 ha et depuis ce jour, les manœuvres et les villageois sont dans ce champ, ils continuent de travailler. Donc nous disons que d’ici fin février nous allons atteindre notre objectif qui est de réaliser 100 ha de riz. Nous avons choisi d’abord le riz parce que c’est une denrée qui se commercialise très facilement. Avec la crise alimentaire mondiale nous pensons que le marché est certain et le coût du riz est bon. Ce qui peut nous procurer des ressources nécessaires pour prendre en charge notre développement.
Le riz sera planté avec la banane. Sous les bananiers on va encore planter des haricots et du soja. Ce sont des cultures qui ont un cycle assez court de deux mois. A partir d’octobre nous allons renforcer les sojas et les haricots par des aubergines et des piments. Dans l’immédiat, nous pensons qu’avec 100ha, les données techniques que nous avons reçues du Programme national riz (PNR) nous permettent d’envisager environ 300 tonnes de riz. Donc avec 300 t de riz, au prix que nous connaissons actuellement, nous pensons que nous pouvons avoir au moins 100 millions F CFA. Avec 100 millions F CFA, nous pensons que si nous enlevons les coûts d’exploitation, nous pouvons commencer au moins la construction des infrastructures dont a besoin notre village.
NV : Comment allez -vous obtenir les fonds pour commencer l’exploitation de ces 100 hectares ?
MK : Les fonds proviendront d’abord des cotisations des membres. Il y a d’autres sources de revenus tel le conseil général de Lakota que nous avons approché, je pense que c’est leur devoir de nous aider. Et le président du conseil général, Jean Claude Gnagra, nous a certifié de son appui. En plus, il y a des organisations internationales qui sont en Côte d’ivoire qui peuvent nous aider. Nous avons contacté aussi l’ANADER, malheureusement, nous avons été surpris d’apprendre que c’est une structure qui ne peut pas véritablement nous aider. On nous demande de payer les prestations de cette structure. Ce qui est un peu dommage pour le secteur du vivrier en Côte d’Ivoire. Je pense que l’Etat se doit d’agir très rapidement pour subventionner ce secteur si on pense que l’autosuffisance alimentaire est l’une de nos priorités. Cette politique nous permettra d’être indépendants au niveau alimentaire. Au moment où nous mettions sur pied notre coopérative, c’était notre village seul qui était concerné. Mais après le lancement de nos activités, tout le département de Lakota s’est mobilisé. Nous sommes convaincus que si la coopérative s’étend dans tous les villages de Lakota, dans les années à venir, ce sera le grenier de toute la Côte d’Ivoire. C’est notre ambition. Pour cela nous comptons sur la mobilisation de tous les cadres de Lakota. De tous les hommes politiques de Lakota, de toutes les autorités de Lakota. Ils peuvent nous aider à organiser l’autosuffisance alimentaire. Nous pensons qu’après le binôme café-cacao, nos parents doivent se tourner vers le vivrier qui peut nous donner beaucoup d’argent.
NV : Revenons au projet assurance maladie. Comment va-t-il fonctionner ?
MK: 10%des recettes des produits vivriers seront reversés à la mutuelle. Nous allons signer des protocoles d’accord avec les pharmacies et l’hôpital général de Lakota ainsi qu’avec des cliniques privées de la région. La mutuelle sera donc chargée de payer les frais médicaux de ses adhérents qui n’auront plus à débourser un sou systématiquement s’ils se rendent à l’hôpital ou encore à la pharmacie pour acheter des médicaments. Pour l’instant, cette assurance maladie se limitera à Lakota. Dans l’avenir nous l’étendrons certainement à d’autres régions où nos membres sont fortement représentés.
NV : C’est un projet ambitieux qui pourrait faire penser à des ambitions politiques vous concernant ?
MK : C’est vrai que cela pourrait faire croire que je nourris des ambitions politiques. Mais en tant que magistrat, je n’ai aucune ambition politique. La seule politique qui m’intéresse, c’est celle du développement de mon village en particulier et celui de Lakota en général. Il est important que les filles et fils de la région se sentent touchés par la pauvreté générale dans tout le département. Et qu’ils se disent qu’il est temps qu’on prenne conscience que le problème de l’habitat dans notre région soit une priorité désormais pour chacun de nous. Les cadres que nous sommes, avons le devoir de mettre à la disposition de notre belle cité, des ressources nécessaires pour le bien-être de nos populations. Il faut qu’on sorte des querelles politiciennes, parce que c’est tout Lakota qui en pâtit. Mes parents m’ont fait confiance en me demandant de piloter ce projet de développement de Kahioué. Je pense y arriver avec leurs bénédictions.
Entretien réalisé par Coulibaly Zié Oumar
Notre Voie : M. Martin Kpi, vous êtes le coordinateur général des activités du plan de développement du village de kahioué dans la sous-préfecture de Lakota. Il y a quelques jours vous avez mis en place une coopérative dénommée « Aminon ». Quels sont vos objectifs ?
Martin Kpi : Pour commencer, je vais dire que « Aminon » n’est pas la seule activité de développement. Il y a aussi notre mutuelle dénommée Mutuelle de développement de Kahioué (MUDEKA). Et ma mission c’est de coordonner toutes ces structures qui ont été créées le 20 décembre 2008 à Abidjan. Et nous avons officiellement lancé nos activités le 5 janvier 2009 à Kahioué.
Notre objectif principal est le développement. Nous disons que pour nous développer, nous devons compter sur nous-mêmes. Dieu merci, notre village a été électrifié grâce au président de la République, M. Laurent Gbagbo, à qui nous rendrons un hommage mérité au moment opportun. Maintenant, nous allons doter le village d’autres infrastructures, notamment construire des logements pour tous, un centre de santé, instituer une assurance maladie pour tout le monde. Et au niveau culturel, nous avons en vue, la construction d’un palais de la civilisation qui va être la mémoire de la civilisation du peuple Dida-Godié. Et ce sera en partenariat avec l’Association des enseignants et chercheurs d’université originaires de Lakota.
NV : Comment comptez-vous mettre en œuvre ces chantiers que vous venez d’ébaucher ?
MK : Nous avons un projet de création d’une rizière d’une superficie d’au moins 100 ha. Dans la journée du 5 janvier nous avons entamé ce projet. Au cours de cette journée nous avons défriché déjà 4 ha et depuis ce jour, les manœuvres et les villageois sont dans ce champ, ils continuent de travailler. Donc nous disons que d’ici fin février nous allons atteindre notre objectif qui est de réaliser 100 ha de riz. Nous avons choisi d’abord le riz parce que c’est une denrée qui se commercialise très facilement. Avec la crise alimentaire mondiale nous pensons que le marché est certain et le coût du riz est bon. Ce qui peut nous procurer des ressources nécessaires pour prendre en charge notre développement.
Le riz sera planté avec la banane. Sous les bananiers on va encore planter des haricots et du soja. Ce sont des cultures qui ont un cycle assez court de deux mois. A partir d’octobre nous allons renforcer les sojas et les haricots par des aubergines et des piments. Dans l’immédiat, nous pensons qu’avec 100ha, les données techniques que nous avons reçues du Programme national riz (PNR) nous permettent d’envisager environ 300 tonnes de riz. Donc avec 300 t de riz, au prix que nous connaissons actuellement, nous pensons que nous pouvons avoir au moins 100 millions F CFA. Avec 100 millions F CFA, nous pensons que si nous enlevons les coûts d’exploitation, nous pouvons commencer au moins la construction des infrastructures dont a besoin notre village.
NV : Comment allez -vous obtenir les fonds pour commencer l’exploitation de ces 100 hectares ?
MK : Les fonds proviendront d’abord des cotisations des membres. Il y a d’autres sources de revenus tel le conseil général de Lakota que nous avons approché, je pense que c’est leur devoir de nous aider. Et le président du conseil général, Jean Claude Gnagra, nous a certifié de son appui. En plus, il y a des organisations internationales qui sont en Côte d’ivoire qui peuvent nous aider. Nous avons contacté aussi l’ANADER, malheureusement, nous avons été surpris d’apprendre que c’est une structure qui ne peut pas véritablement nous aider. On nous demande de payer les prestations de cette structure. Ce qui est un peu dommage pour le secteur du vivrier en Côte d’Ivoire. Je pense que l’Etat se doit d’agir très rapidement pour subventionner ce secteur si on pense que l’autosuffisance alimentaire est l’une de nos priorités. Cette politique nous permettra d’être indépendants au niveau alimentaire. Au moment où nous mettions sur pied notre coopérative, c’était notre village seul qui était concerné. Mais après le lancement de nos activités, tout le département de Lakota s’est mobilisé. Nous sommes convaincus que si la coopérative s’étend dans tous les villages de Lakota, dans les années à venir, ce sera le grenier de toute la Côte d’Ivoire. C’est notre ambition. Pour cela nous comptons sur la mobilisation de tous les cadres de Lakota. De tous les hommes politiques de Lakota, de toutes les autorités de Lakota. Ils peuvent nous aider à organiser l’autosuffisance alimentaire. Nous pensons qu’après le binôme café-cacao, nos parents doivent se tourner vers le vivrier qui peut nous donner beaucoup d’argent.
NV : Revenons au projet assurance maladie. Comment va-t-il fonctionner ?
MK: 10%des recettes des produits vivriers seront reversés à la mutuelle. Nous allons signer des protocoles d’accord avec les pharmacies et l’hôpital général de Lakota ainsi qu’avec des cliniques privées de la région. La mutuelle sera donc chargée de payer les frais médicaux de ses adhérents qui n’auront plus à débourser un sou systématiquement s’ils se rendent à l’hôpital ou encore à la pharmacie pour acheter des médicaments. Pour l’instant, cette assurance maladie se limitera à Lakota. Dans l’avenir nous l’étendrons certainement à d’autres régions où nos membres sont fortement représentés.
NV : C’est un projet ambitieux qui pourrait faire penser à des ambitions politiques vous concernant ?
MK : C’est vrai que cela pourrait faire croire que je nourris des ambitions politiques. Mais en tant que magistrat, je n’ai aucune ambition politique. La seule politique qui m’intéresse, c’est celle du développement de mon village en particulier et celui de Lakota en général. Il est important que les filles et fils de la région se sentent touchés par la pauvreté générale dans tout le département. Et qu’ils se disent qu’il est temps qu’on prenne conscience que le problème de l’habitat dans notre région soit une priorité désormais pour chacun de nous. Les cadres que nous sommes, avons le devoir de mettre à la disposition de notre belle cité, des ressources nécessaires pour le bien-être de nos populations. Il faut qu’on sorte des querelles politiciennes, parce que c’est tout Lakota qui en pâtit. Mes parents m’ont fait confiance en me demandant de piloter ce projet de développement de Kahioué. Je pense y arriver avec leurs bénédictions.
Entretien réalisé par Coulibaly Zié Oumar