Depuis Sinématiali, où il s’est fait enrôler ce dimanche 1er février, à la mission catholique Sainte Odile,le président Laurent Dona-Fologo a demandé à la Cei de prendre le temps qu’il faut pour l’opération d’enrôlement afin qu’il ne se trouve d’Ivoiriens qui n’aient pas de papiers. Car, a-t-il expliqué, il s’agit d’une opération dont on ne peut apprécier «l’ampleur et la complexité ni à partir de New York aux Nations Unies ni à partir de Londres ni même à partir d’Abidjan parce qu’il y a des paramètres sur le terrain qu’ignorent ceux qui proposent les dates.» Pour lui, compte tenu des difficultés du terrain, «nul ne peut avec exactitude dire quand prendra fin l’opération. J’ai donc dit au président de la Cei, qu’il était hasardeux de fixer des dates». Pour la réussite totale de cette opération, le président du Conseil économique et social pense que les cadres ont un rôle très important à jouer. Il leur appartient, a-t-il conseillé, de convaincre les paysans de sa nécessité, de les aider. Il a déploré que certains Ivoiriens appellent l’étranger à venir organiser les élections pour nous. «Je suis contre cela ; un pays qui a 50 ans d’indépendance ne peut accepter une telle humiliation.» Ce dimanche, avant de se faire enrôler, Laurent Dona-Fologo était à l’église. Après la messe, il a expliqué en français puis en sénoufo, les raisons de sa présence à Sinématiali avant de dénoncer cette crise qui a enrichi certains et appauvri la population. Il a alors demandé aux cadres d’apprendre à être généreux, car, «nul ne peut être heureux tout seul au milieu d’un peuple appauvri par la guerre, les troubles, rançonnements et les rackets de toutes sortes. Avec cette guerre, nous avons régressé d’au moins 20 ans.»
Niangoran Martial
Niangoran Martial