Les Ivoiriens, fans de l’artiste Affo Love, de même que ses compatriotes, au Bénin, ont été sous le choc à l’annonce dimanche -1er février- du décès à Cotonou de la conceptrice de la danse de l’araignée : «Yèyè dingbo » – du nom également de son troisième album (2006) après, en 2003, Miwa Douwé et « Infidélité » en 2005. La jeune Affo, a présenté des symptômes de l’hépatite, nous a appris hier à Cotonou un confrère, Kokouvi EKLOU, journaliste communicateur. « Ventre ballonné, vomissements de sang, anémie », sont les symptômes, avant son décès, que présentait l’artiste. Elle qui avait depuis novembre 2008 regagné sa famille biologique pour mieux se traiter et évacuer « une fatigue - soutenait-elle - accumulée de ses concerts et spectacles ». Admise au Centre National Hospitalier Universitaire Hubert Koutoucou Maga à Cotonou, Affo Love va manquer, dans la matinée du dimanche 1er février, de sang. Son cas va très vite s’aggraver, informe notre informateur, car « il y avait une pénurie à la banque de sang. Elle en est morte ». Ce qui pose ici le problème des hôpitaux, en Afrique, où l’on n’y entre pas toujours pour bien se porter, quand on y est admis, du fait du manque criard des besoins ou médicaments de première nécessité. De la version du médecin de garde, le dimanche, il ressort que Affo admise, depuis des mois, au CNHU a été, pour faire face à la situation, mise sous oxygène dans l’attente et l’espoir vain de lui trouver et administrer du sang. La douleur sera plus qu’insoutenable au moment d’enlever le corps, fait-on savoir. Originaire d’Aglogbé Adjarra, non loin de Porto Novo au Bénin, Affo Love ou son vrai nom Affo Lonifo Komanho Yvette, est le huitième enfant d’une famille de neuf. Elle n’aura pas une grande peine à s’orienter, depuis son bas âge, d’abord dans la danse ensuite dans la musique car sa mère, une infirmière de formation, avait pour distraction le piano, et faisait aussi du théâtre. Son décès prolonge le deuil dans le monde de la culture au Bénin. Il y a peu décédait l’animateur et comédien «Gbomagni Avo ko» et l’artiste Dah Badou. Sur la question, le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire, Gadji Céli, parle – s’appuyant sur le contexte ivoirien – de la précarité de vie des artistes qui sont, entre autres, sans assurance maladie et les problèmes dans leur monde. Néanmoins, aussi naturel que cela puisse paraître, les artistes sont vulnérables, dit-il, prenant l’exemple de la Mama Myriam Makeba. Pour faire face à ces difficultés, il conseille l’entraide et la solidarité et non la division en leur sein pour juguler les problèmes. De la mort de Affo Love, il dira que « la Côte d’Ivoire a perdu un artiste » tout en ne faisant pas de débat sur la nationalité du défunt. Présentant les condoléances à la famille de l’artiste au Bénin, il a dit, au nom des artistes, être « affligé, touché, affecté par une ènième perte ». Des dispositions seront prises après concertation, informe-t-il, avec le staff managérial de Affo Love et « Freddy Assogba qui était proche de l’artiste » pour conduire une délégation au Bénin, pour les obsèques. Joint hier au téléphone, l’arrangeur Freddy a dit attendre les décisions de la famille du défunt - qui n’a pas encore fixé de date pour les obsèques - avant d’entamer quoi que ce soit.
Koné Saydoo
Koné Saydoo