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Politique Publié le mercredi 4 février 2009 | Notre Voie

Inhumation du vice-président du PDCI : Pourquoi Bédié a boycotté les obsèques de Kassoum

Le président du PDCI a brillé par son absence aux obsèques du député de son parti, Kassoum Coulibaly. L’illustre disparu a été inhumé, samedi dernier , à Korhogo en présence du Président de la République, Laurent Gbagbo. Mais disons-le net, le défunt a été royalement ignoré par Henri Konan Bédié. Le fait que le PDCI ait envoyé une délégation et l’ait décoré dans l’ordre du Bélier, ne suffit pas pour combler l’absence de Bédié à ces obsèques. Bédié a fini de convaincre les Ivoiriens qu’il n’a pas la culture de la compassion. Entre Affi N’Guessan, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, qui avait plus intérêt à être aux côtés de la famille éplorée ? C’est bien Bédié. Parce que Kassoum Coulibaly était un pionnier du PDCI au nord. Il a porté à bout de bras le vieux parti sérieusement menacé de disparition au nord à l’avènement du RDR. Du temps d’Houphouët-Boigny à l’ère Bédié, feu Kassoum Coulibaly a mené la résistance pour la survie du PDCI. On se rappelle que pendant la transition militaire, le Général Robert Guéi avait lâché ses troupes pour aller faire une perquisition au domicile de Kassoum au motif qu’il cachait des armes qui devaient servir à venger Bédié chassé du pouvoir.


Un martyr

C’est en un mot, un martyr du PDCI qui s’en est allé. Les autres parlementaires qui ont été élus sous la bannière PDCI ont lâché ce parti pour rejoindre le RPPP de Laurent Dona Fologo. Kassoum Coulibaly était donc l’un des rares députés PDCI resté fidèle à Bédié . Et c’est aux obsèques d’un tel personnage, d’un tel militant que le président du PDCI a brillé par son absence. Lorsqu’on sait qu’aucune raison de santé ou de voyage hors du pays n’a été évoqué, l’absence de Bédié n’est rien d’autre qu’un boycott. Si les militants du PDCI sont francs, ils doivent reconnaître que si c’était Houphouët-Boigny, il serait lui-même allé à Korhogo pour assister à l’enterrement du disparu. La preuve, feu Houphouët l’a fait en son temps pour des obsèques d’un secrétaire de section, Koudou Albert, décédé à Lakota. Mais, l’actuel président du PDCI n’a pas le temps à perdre à assister à des funérailles. Cette mauvaise attitude devient une sale habitude pour Bédié. Est-ce la manifestation d’une absence de solidarité humaine ou de non-respect des amis morts. Dire que c’est une habitude pour Bédié, n’est pas faux. De cas similaires : le président Gbagbo a perdu son père, le vieux Koudou Paul. Bédié n’a pas du tout jugé important de se déplacer pour aller soutenir Gbagbo.


Gbagbo chez Bédié

Alors que dans la même période presque, Gbagbo s’est rendu chez Bédié pour partager avec lui sa douleur au décès du frère de ce dernier. Bédié n’a pas non plus assisté aux obsèques du Général Robert Guéi, ancien chef de l’Etat et fondateur de l’UDPCI, parti allié au PDCI dans la coalition des partis dits houphouétistes. Autant il est resté cloué dans son fauteuil quand est décédé le père d’Affi N’Guessan, ancien premier ministre et président du FPI, il est encore resté imperturbable quand le serviteur du PDCI, Laurent Donan Fologo a perdu son frère. A la mort du professeur Harris Mémel Fotê, Bédié n’a pas été aperçu. Celle du ministre Oulaï Siéné et récemment du fils de Sylvain Miaka Ouretto sont autant d’exemples édifiants. On pouvait mettre ces absences de compassion au compte de la rancune ou de l’humeur d’un homme politique qui ne peut s’emmerder avec la mort d’adversaires politiques, mais quand il observe la même attitude à l’occasion du décès d’un fidèle, on se demande à quelle culture cela répond. Dans sa tête, c’est lui seul qui doit être assisté quand il est frappé par un malheur. C’est ce comportement à être assisté sans assister les autres qui amène les Ivoiriens à se demander si Bédié aime vraiment l’homme, s’il n’est pas rempli d’orgueil, de rancune et s’il a vraiment un cœur d’un leader attentif aux souffrances des autres. Sur ce chapitre le président Gbagbo est de loin différent de ses opposants. Les Ivoiriens sont unanimes que Gbagbo aime l’homme et est toujours prompt à aller vers les autres, même ses adversaires politiques. Il a le sens de l’amitié, de la solidarité africaine et respecte les morts. C’est une des vertus qui rendent Gbagbo plus populaire que ses adversaires.

Benjamin Koré benjaminkore@yahoo.fr
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