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Sport Publié le vendredi 6 février 2009 | Nord-Sud

Affaire Africa-Gbonké Tia - Jacques Anouma crache ses vérités

En attendant le coup d`envoi du Championnat d`Afrique des nations, Jacques Anouma, le président du comité d`organisation et son équipe sont à pied d`oeuvre. Mais le patron du football ivoirien a accepté de répondre aux préoccupations de la presse au sujet de l`affaire Africa-Gbonké Tia Martin.

Hier en début d`après-midi, après une rencontre avec la Jeunesse du RHDP en présence de la presse, Jacques Anouma, le patron du comité d`organisation du championnat d`Afrique des nations quitte précipitamment la salle de réunion. Il se dirige vers son bureau au siège du Cochan. Mais dans les couloirs, il est envahi par une cohorte de journalistes. Il s`ensuit une série d`échanges parfois houleux. Mais sans détours, le président de la FIF a parlé. Il n`a pas porté de gants.


•A quel niveau êtes-vous au niveau de l`avancement des travaux ?

Les travaux sont bien avancés. Je suis vraiment très optimiste. Je pense que bien avant, la date butoir du 12 février, que nous ont donnée les entrepreneurs, nous serons à 90 voire 95 pour cent du stade livré. Nous sommes rassurés.


•Mais vous avez douté un moment …

C`est vrai que nous avons douté un moment, mais il était bon de douter. Il ne faut pas toujours être euphorique et puis avoir des surprises. Maintenant le doute est passé, nous sommes à la phase de finition des travaux. Et les choses avancent. A partir de lundi, nous allons passer à la phase de mobilisation. Nous n`avons pas voulu faire les deux choses en même temps pour ne pas trop se disperser. Je pense qu`en dix jours, nous pourrions mobiliser la population pour cet événement-là.


•L`actualité, c`est aussi la 3e journée de la Coupe Félix Houphouët Boigny. Et l`Africa refuse de se présenter dimanche face à l`Asec, suite à une affaire de 17 millions avec la FIF, au sujet de Gbonké Tia Martin. Quels commentaires faites-vous de cette affaire ?

Nous n`allons pas vivre éternellement dans un conflit Africa-FIF. Nous sommes des hommes. On peut commettre des erreurs. Mais on discute et on trouve des solutions. J`ai laissé le président de la Ligue professionnelle, Sory Diabaté, gérer cette affaire, qui est de son ressort. J`espère qu`il trouvera les solutions d`ici dimanche. Mais les règles sont claires. C`est une compétition officielle. Celui qui ne vient pas, c`est un forfait. Et il y a des sanctions derrière. Nous allons appliquer les textes. Et si nos textes ne sont pas assez sévères, à la prochaine assemblée générale, je vais demander que ces textes-là soient plus corsés, afin que chacun de nous respecte ses engagements.


•Mais de quoi s`agit-il réellement?

Nous avions à gérer deux dossiers. Le premier, suite à un exploit de justice, la justice, nous a demandé de payer par tous les moyens, la somme de 11 millions à deux secrétaires, qui travaillaient au journal de l`Africa, à l`époque de Doré Lancina. Nous avons écrit à l`Africa, pour leur dire, attention, voici ce qui se passe, jusqu` à ce que la justice saisisse nos comptes pour que nous nous exécutions. La justice a fait saisir nos comptes pour que nous payions ces deux dames.


•Qu`avez-vous dit à l`Africa ?

Nous avons demandé à l`Africa, à l`époque, qu`est -ce que vous proposez ? Nous n`avons jamais eu de réponse. Vous savez, moi, je ne suis pas un homme à polémique. Nous avons payé en leur lieu et place la somme, qu`ils devaient à ces dames. La justice, nous a dit comme vous avez l`argent de l`Africa, payez.


•Mais est-ce que cela a été fait avec le consentement de l`Africa ?

Je n`avais plus besoin de leur consentement. C`est ce que vous devez comprendre. N`engageons pas de polémique. Je n`ai pas à demander l`avis de l`Africa. Mes comptes sont saisis par la justice de mon pays. Nous avons donc répondu à un exploit de justice. Concernant le cas, Gbonké Tia, c`était une affaire d`environ 37 millions, qui a été ramenée à environ 15 millions, après discussion. Et ils se sont retrouvés à 6 millions. Nous avons à la Fédération, une commission qui s`occupe du statut du joueur, qui gère aussi les entraîneurs. Cette commission, après avoir entendu toutes les parties, a décidé que l`Africa paye. En août dernier, l`Africa a reçu un courrier pour leur dire attention, voilà ce que vous devez payer à Gbonké Tia. Mais il n`y a pas eu de réaction. Gbonké Tia, nous a ressaisis. C`est une commission de la FIF, qui a pris cette décision. Nous n`avons rien contre l`Africa. Lorsque, nous sommes arrivés à la tête de la Fif, nous avons apuré toutes les dettes de notre prédécesseur à la date d`aujourd`hui. Car l`administration est une continuité. Rappelez-vous de l`affaire Cucinotta, l`ancien entraîneur de l`Africa. Il avait saisi la Fifa. Et l`Africa avait été condamné par la Fifa à lui payer 50 millions. C`était à l`époque d`Alain Donwahi. Mais ce n`est pas Alain Donwahi, qui l`avait engagé. Si l`Africa ne payait pas, il devait se retrouver en 2e division et perdre des points. J`ai dû donner ma caution personnelle à la banque, afin qu`elle prête de l`argent à Alain Donwahi pour solder cette dette. Mais ce n`était pas la dette d`Alain Donwahi, mais celle de l`Africa. Nous avons payé les 50 millions. Et tout doucement Alain Donwahi a remboursé. Nous n`avons jamais fait de vagues. Celui qui va venir après moi, à la Fif, devra aussi assurer mes dettes. Il ne faut pas voir des problèmes de personnes ou un conflit FIF-Africa. J`ai l`impression que c`est dans les conflits que cette famille se ressoude. Mais il ne faut pas en abuser aussi. Ce sont des actes clairs que vous pouvez vérifier. Et si Gbonké Tia avait saisi la Fifa, on ne serait pas en train de parler aujourd`hui. Il ne faut pas attendre que l`affaire arrive à la Fifa. Et la Fifa a décidé maintenant que les litiges se règlent d`abord au sein de nos associations. Moi-même, je suis à la Fifa. Et c`est pour cela que nous allons créer une chambre de litige interne, avant que les dossiers n`arrivent à la FIFA.


•Mais l`Africa exige les 17 millions comme condition pour jouer dimanche …

Mais l`Africa ne peut pas m`exiger quelque chose, qu`il doit. Je ne sais pas si on se comprend. Vous devez à des personnes, on a payé en votre lieu et place.


•Vagba Alexis a déclaré que la Fif n`est pas une société de recouvrement.

Je ne veux pas polémiquer avec Vagba Alexis. J`ai pitié lorsque j`entends des personnes tenir de tels propos. Ne répétez pas comme cela ce que les gens disent. C`est vrai la Fif n`est une société de recouvrement. Mais lorsque nous avons payé les 50 millions de Cucinotta, nous n`étions pas une société de recouvrement. C`est une question de droit. Je n`ai rien contre quelqu`un. Pourquoi ils ne veulent pas payer les dettes qu`ils ont trouvées, parce qu`il n`y a pas eu de passation de service. Est-ce que c`est la faute de la Fif, s`il n`y a pas eu de passation de service à l`Africa. Si dimanche, l`Africa ne joue pas, c`est un forfait. La Côte d`Ivoire ne va pas s`arrêter de tourner. Il faut que les choses soient claires.


•On se dirige vers un bras de fer…

Moi, je n`ai aucun bras de fer avec quelqu`un. Ecrivez ce que vous voulez. Moi, j`applique simplement les textes.

Propos recueillis par Choilio Diomandé
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