Abidjan-Tana-Dakar: la valse des ambassadeurs

Qui remplacera André Janier au poste – convoité, mais pas de tout repos – d’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire ? Et qui, par voie de conséquence, aura à « gérer » pour le compte de Paris la future élection présidentielle, qui ne devrait pas avoir lieu avant octobre 2009 ? Janier partant à la retraite en septembre prochain, son successeur devrait être connu (et agréé) au plus tard en mai. Pour l’instant, c’est Jean-Marc Simon, spécialiste des ambassades délicates (Centrafrique, Nigeria, Gabon…), qui tient la corde. Mais il n’est pas le seul sur les rangs : Georges Serre (en fin de poste au Cameroun) et Louise Avon (ex-Mozambique, chargée par le gouvernement d’une mission de réflexion sur les sommets France-Afrique) sont également en lice.

Autre ambassade à suspense : Antananarivo, qui n’a plus de titulaire depuis le départ précipité de Gildas Le Lidec, il y a six mois. Là aussi, le nom de Jean-Marc Simon a été un moment avancé. Mais le président Ravalomanana a signifié à l’Élysée qu’il était inutile de le lui soumettre. Motif : trop « Françafrique ». Actuel premier conseiller, Marie-Claire Gérardin, qui assure l’intérim, souhaiterait prendre du galon sur place. Les autorités malgaches y sont très favorables – et sans doute est-ce pour cela que Paris, dans une sorte de réponse du berger à la bergère, n’entend pas donner suite à cette requête conjointe.

Dakar, enfin. Même si Jean-Christophe Rufin n’est pas encore en bout de mission, il sait que ses relations avec le pouvoir sénégalais ne sont pas des meilleures. Nouveau membre de l’Académie française, il a fait savoir qu’il ne s’accrocherait pas au cas où… De quoi donner de l’espoir à Éric Chevallier, ami et proche conseiller de Bernard Kouchner, que l’on dit sur les starting-blocks.