Le Syndicat national des agents du secteur de l'énergie (Synaseg) a menacé de "créer des jours chauds" à la Compagnie ivoirienne d'électricité (Cie). François Yao, le secrétaire général dudit syndicat, a indiqué qu'il "mettra tout en œuvre pour que la Cie soit dans les normes ou disparaisse". Difficile de croire quand on sait que c'est bien cette entreprise qui l'emploie et qui, "depuis 1995, lui permet de vivre tranquillement sans activité professionnelle au sein de la société" grâce à la convention de 1995 évoquée, au cours de sa conférence de presse, a été décidée par le Pca du groupe Cie-Sodeci, Marcel Zadi Kessy "pour permettre aux responsables des différents syndicats dudit groupe de se consacrer à leur activité syndicale. Ainsi durant environ 13 années, François Yao, ne faisant seulement que du syndicalisme, a reçu de son employeur un véhicule, un salaire, un siège et bien d'autres privilèges. Et pendant ce temps, ses activités visaient toujours à affaiblir l'entreprise. On se rappelle qu'en 2005, le Synaseg s'est battu pour que le contrat de concession la liant à l'Etat ivoirien ne soit pas reconduit. Aussi voulait-il que la Cie soit divisée en trois parties. Cependant, après reconduction du contrat, il n'a pas craché sur les avantages accordés aux travailleurs par la direction générale. Avec la rupture de la convention, il va travailler comme tout le monde. C'est donc normal. Il a été affecté comme les autres responsables de syndicat. Il est agent principal gestion technique des ouvrages à la direction des transports d'énergie et des télécommunications", a relevé la Direction générale de la Cie. Face aux menaces du Synaseg, elle dit avoir informé la tutelle, le ministère des Mines et de l'Energie. Car, de l'avis de Eugène Zady, directeur général adjoint de la Cie, "il faut craindre que les actions de François Yao et ses hommes aient des conséquences graves sur la vie des travailleurs. Puisque ses mouvements ont toujours visé la destruction des biens de la compagnie". Cependant, il a tenu à rassurer les populations quant à la fourniture régulière de l'électricité sur l'ensemble du territoire ivoirien. Par ailleurs, il a déclaré ne pas comprendre qu'un syndicaliste consacre ses activités à mettre à mal l'entreprise qui l'emploie. Il a même parlé de "syndicalisme intégriste". Parce que pour lui, "la forme de syndicalisme pratiquée par François Yao est surannée et destructrice". Bref, est-ce vraiment normal qu'un responsable de syndicat passe son temps à créer des tensions dans l'entreprise où il travaille pour se permettre une vie correcte ? En tout état de cause, les actions syndicales doivent aider la société à évoluer pour le bonheur de tous les travailleurs, y compris la direction.
P. Tadjau
P. Tadjau
