Palais de la culture de Treichville, salle Niangoran Porquet. Assis sur des gradins pouvant accueillir jusqu’à 300 personnes, un public compact a les yeux rivés sur la scène. Là, une dizaine de jeunes artistes (percussionnistes et danseurs) s’exaltent. Pendant que les premiers font tonner des instruments comme le tam-tam, les seconds enchaînent les chorégraphies. Aux pas alertes succèdent des foulées endiablées. Les jeunes de la compagnie Kagnondé dégagent visiblement de l’enthousiasme. Un tantinet euphoriques, ils émerveillent par la cadence effrénée de leurs pas, qui puisent leurs inspirations tantôt dans le terroir ivoirien, flirtent tantôt avec la danse contemporaine. Intitulée, « Lossitôt », le spectacle qu’ils donnent à voir, retrace, selon Péhoula Zéréhoué, chorégraphe qui l’a écrit et mis en scène, l’itinéraire d’un voyage sur un chemin… de sable chaud, de vent sec. Tour à tour, les « enfants » de Péhoula miment la souffrance, la douleur… Ils marchent, trébuchent, tombent, se relèvent, avancent difficilement mais avancent… Derrière cette métaphore du voyage, « Lossitôt » est un hymne à la persévérance et au courage. A travers des gestes aussi simples qu’évocateurs, les danseurs exhortent implicitement les jeunes à se battre, à surmonter les écueils et autres obstacles pour atteindre leurs objectifs. Un spectacle intense, riche qui tient en haleine le spectateur durant 45 min. « Lossitôt », qui a été présenté récemment, est en ce moment à l’affiche au Palais de la culture, dans le cadre de la saison de danse 2009.
Jean- Antoine Doudou
Jean- Antoine Doudou