La commission électorale indépendante a fixé au 28 février 2008, la fin de l’opération d’identification et enrôlement des électeurs. Cette date n’est pas tenable au vu du travail qui reste à faire, à en croire Mme Faber Maïmouna qui était, vendredi dernier, devant la presse à la mairie du Plateau. La présidente de l’Agence de développement du grand nord (ADGN) s’est d’abord félicitée des avancées notables réalisées dans l’identification et l’enrôlement des électeurs. Ensuite, elle a relevé les principales difficultés auxquelles sont confrontées les populations du grand nord en particulier. Ces difficultés ont trait à la non disponibilité des moyens par la CEI et les structures techniques, l’insuffisance des groupes électrogènes pour réaliser l’opération dans les villages non électrifiés, la destruction des registres d’Etat-civil, la non ouverture de la totalité des centre d’enrôlement. Conséquence, dans une sous préfecture de treize villages, seuls deux ou trois sont actuellement visités par les équipes d’enrôlement. «A l’ADGN, nous ne voulons pas qu’un seul Ivoirien sorte de cette crise sans avoir eu sa carte d’identité. Car cette crise est fondamentalement identitaire. Il faut régler ce problème une fois pour toutes», a vivement recommandé Mme Faber. Enfin, au vu des difficultés énumérées, l’ADGN préconise le report de la date limite de l’opération mais surtout «une réorientation des actions de sensibilisation des populations». Cette politique de communication devra aboutir, selon la conférencière, à «l’appropriation du processus de l’identification par les populations», par la prise de conscience de l’importance des pièces administratives. Cette politique de communication devra s’appuyer sur la sensibilisation de proximité impliquant les chefs coutumiers ou de communautés. Pour sa part, l’ADGN est sur le terrain et fait ce qu’elle peut pour aider les populations. Toutefois, a ajouté Mme Faber, la responsabilité revient à l’Etat de tout mettre en œuvre pour qu’aucun Ivoirien ne soit lésé au terme de cette opération. Le report de la date du 28 février n’aura-t-il pas pour conséquence le report des élections au-delà de 2009? A cette question, la conférencière a répondu sans ambages : «Nous souhaitons certes que les électeurs se tiennent à une date raisonnable. Mais, il faut aussi éviter de créer de nouveaux frustrés des laissés pour compte», a-t-elle martelé.
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté