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Showbizz Publié le jeudi 12 février 2009 |

Patson: «Faire rire les gens, c’est un métier, ça s’apprend»

Bamako Hebdo : Qui est Patson ?
Patson : Je m’appelle Patrice Mian Kouassi dit le beau gosse, communément appelé Patson. Je suis né à Abidjan, j’ai grandi en France. Je suis humoriste et comédien ; ma méthode est le Patson show, c’est une manière de montrer le côté positif de l’Afrique.

Comment trouvez-vous l’initiative de Blonba de créer un Kotéba Club ?
Vous savez en France l’humour, c’est un métier en général très difficile, le stand up. C’est le plus dur, arriver à faire rire les gens en une fraction de seconde, une salle sur le même mot. C’est un métier. Sincèrement, moi j’ai pris des cours, je ne suis pas arrivé par hasard. On peut rester 20 ans, 30 ans sans être à la lumière, ça peut arriver tout de suite. On peut avoir un don de faire rire, mais il faut transformer ce don ; il faut arriver à captiver les gens.

Est-ce que vous seriez prêt à venir donner un coup de main aux jeunes comédiens maliens ?
Je suis tout à fait partant, si vous me dites de venir même demain, je serais là. On est venu aujourd’hui au Mali parce que je connaissais déjà le Mali, je suis venu plusieurs fois au Mali. Sur d’autres plans, comme l’humanitaire, on a travaillé avec les gens de Kayes, parce que Kayes est jumelé avec la ville d’Evry. Moi, j’ai grandi à Evry. Moi, je suis prêt à faire avec des jeunes, des ateliers d’écriture, discuter avec les comédiens et les encadreurs pour leur montrer qu’est-ce qu’il faut ajouter à leur talent, ceux qu’ils ont en eux.

En Afrique, tout le monde est drôle, vous allez à un mariage, vous avez un frère qui va faire le pif mais cela ne veut pas dire qu’il est comédien ou bien humoriste, mais il a le don, il faut le transformer, avec le travail. Moi, je suis prêt à venir encore au Mali, tout à l’heure, on est allé dans une école pour faire des dons.

Est-ce que vous pensez que ces jeunes peuvent relever le défi ?
Je n’aime pas le côté négatif ; pour moi-même, le fait de monter sur scène, c’est déjà formidable. Monter devant les gens, ce n’est pas facile. Moi je leur tire le chapeau déjà, et parmi eux, il y a les humoristes de demain. Après, c’est la volonté ; c’est-à-dire quand on vous tend la main pour vous faire lever, si vous ne faites pas l’effort, c’est la mort.

Aujourd’hui, les jeunes ont tout pour réussir. Sincèrement, ils peuvent rivaliser avec nous là-bas. Après, c’est à eux de travailler, les dictions, leurs manières de créer et d’être sur scène ; après, le propriétaire de la salle ne peut rien faire. C’est à eux de travailler, je crois qu’ils sont 12 ; mais il n’y aura pas 12 champions.

Il faut travailler tous les jours, c’est inventer, lire, écouter, arriver vraiment à créer des choses. Et parmi les 12, il peut y avoir 12 zéros, il peut y avoir 12 pros formidables, qui peuvent rivaliser avec nous en Europe, parce qu’il ne faut pas oublier que les meilleurs comédiens font du stand up. Une fois, j’ai dit à un journaliste, le stand up, ça ne vient pas des Etats-Unis. Le stand up, ça ne vient pas de la France ; ça vient d’Afrique, parce qu’on le fait, mais on ne sait pas ce que c’est.

Comment avez-vous trouvé le public bamakois ?
Le public est show ! Moi, j’aime ça, quand je viens dans un pays. Là je suis en tournée, ça fait 4 ans que j’anime sur Africa N°1, je connais le public africain. J’ai grandi avec eux. J’ai chanté avec Mokobé ; chaque fois, je les classe. Il y avait beaucoup de jeunes, très show. Moi, je ne regarde même pas le public quand je joue, c’est comme quand on chatouille quelqu’un, on ne regarde pas son âge. Tu chatouilles, il rigole, c’est tout. Mais, c’est un beau public, ça me rappelle un peu le public en Europe.

J’ai joué à Toulouse dans une grande salle, tout récemment ; il y a des vannes que j’ai sorties, les gens n’ont pas compris là-bas ; et ici tout est passé. Un moment, j’ai des codes, je dis, je tourne d’une autre façon, mais rien ! Je me dis aujourd’hui qu’avec Internet, la télé, l’Afrique n’est pas derrière.

Il y a des sketchs que nous avons fait là-bas, on se dit, en Afrique, on va les jouer comment ? Ça ne sert à rien de se poser des questions. Les jeunes africains, ils sont à la page, ils sont au top.

Qu’est-ce qui fait que vous retracez la France culturelle à travers vos spectacles ?
La France, c’est chez moi, c’est mon pays, c’est comme si tu es assis quelque part, tu es en train de manger, tu ne peux pas cracher, faire n’importe quoi. La France, c’est chez moi. Je connais plus la France que l’Afrique. Donc, pour moi, remettre la France dedans, c’est pour montrer qu’aujourd’hui, j’ai une chance d’être en France, d’avoir une double culture. Il faut se servir de ça, il y a des jeunes qui sont ici, ils ont la chance de parler français, bamanan, soninké, il faut qu’ils se saisissent de la culture. Il ne faut pas dire oui je suis au Mali, c’est fini pour moi. Je suis en Afrique, c’est mort ; non, l’Afrique c’est le futur !

Les Asiatiques ont dit qu’ils sont N°1, mais dans les années 60, personne ne pariait sur les Asiatiques.
Kassim TRAORE
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