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Société Publié le samedi 14 février 2009 | Nord-Sud

Fonction publique - Hubert Oulaye : "Plus de salaire dans trois mois si…"

Le ministre de la Fonction publique s'est longuement expliqué hier à son cabinet sur les raisons pour lesquelles l'Etat ne peut pas honorer maintenant la totalité des engagements financiers qu'il avait pris vis-à-vis de ses agents.

Pour toucher l'autre moitié de leur augmentation salariale, les cadres supérieurs de la santé et les enseignants du supérieur doivent attendre jusqu'en janvier 2010. Le ministre de la Fonction publique a expliqué hier l'incapacité de l'Etat à satisfaire actuellement la totalité de cette revalorisation. « Ou bien on décide de tout payer maintenant et dans trois mois on arrête de payer tout le monde, ou on attend janvier 2010. Le gouvernement a fait le second choix », a révélé Hubert Oulaye. C'était à son cabinet, à l'occasion d'une conférence de presse relative à la 34e session du Centre régional africain d'Administration du travail(Cradat) prévue du 17 au 20 février à Grand-Bassam. Une conférence qui a vite viré vers les remous dans la fonction publique ivoirienne. Plusieurs corporations dont les médecins menacent d'entrer en grève pour exiger le payement intégral des majorations salariales qu'ils devaient toucher à partir de janvier 2009. Les bénéficiaires n'ont perçu qu'une partie de leur dû, la moitié selon le ministre qui s'est longuement étendu sur les raisons de ce faux bond. « Nous avons choisi janvier 2009 parce que nous étions en 2007. Selon nous, en 2007, ou au plus tard en 2008, nous aurions terminé avec la sortie de crise et nous aurions bénéficié de l'unicité de caisse. L'Etat aurait donc tous ses moyens pour faire face à toutes ses promesses. Vous conviendrez avec moi que nous n'en sommes pas là. Nous en sommes encore bien loin », a-t-il plaidé. L'enveloppe globale des augmentations est de 124 milliards Fcfa. Le patron des ressources humaines nationales a ajouté que dans le même temps, le gouvernement a souscrit à l'initiative Ppte (Pays pauvres très endettés), pour permettre au pays de bénéficier d'un allègement de sa dette. « Tout ceci entraine des tensions de trésorerie qui nous ont amené à payer seulement une partie (des augmentations) et à différer le payement du reste sur une période qui sera beaucoup favorable. J'ai reçu les syndicats et nous leur avons expliqué qu'il fallait qu'ils nous comprennent. Ce n'est pas un tour de passe-passe. Nous sommes bien obligés de procéder ainsi. Qu'ils acceptent de faire un sacrifice pour que le pays se retrouve afin qu'il exécute ce qu'il leur doit », indique Hubert Oulaye. Ces arguments ne convainquent pas les syndicalistes qui disent avoir trop attendu. C'est ainsi que le 5 février, malgré les appels à la retenue de leurs leaders, les cadres supérieurs de la santé ont décidé d'entrer en grève à partir du 16 février, c'est-à-dire dans deux jours. Cette décision est jugée illégale par le juriste Oulaye. A l'en croire, des agents de l'Etat ne peuvent valablement entrer en grève que lorsqu'ils ont discuté avec toutes les parties concernées par leur problème. Dans le cas d'espèce, dit-il, les discussions doivent se poursuivre jusqu'au niveau du chef de l'Etat en passant par le Premier ministre. Il ne comprend donc pas qu'après seulement l'étape du ministre de la Santé, le Synacass-ci lui adresse son préavis de grève. «Notre rôle est de leur donner des explications pour qu'ils comprennent et nous allons continuer de le faire », a-t-il insisté. Hubert Oulaye compte échanger avec le Synacass-ci lundi et se dit confiant quant à l'issue de cette rencontre.

Cissé Sindou
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