Les relations sont au beau fixe entre la Côte d'Ivoire et la Chine. Reste qu'Abidjan attend toujours une visite du chef de l'Etat chinois.
Le chef de l'Etat chinois a commencé jeudi sa 4ème tournée africaine par le Mali. Hu Jintao a poursuivi hier son périple sur le continent au Sénégal. Il se rendra ensuite en Tanzanie et enfin à Maurice. Le dirigeant de l'Etat le plus peuplé du monde aura visité au total 18 pays du monde noir depuis son arrivée au pouvoir en 2003. Malheureusement, Abidjan n'a pas encore figuré dans le carnet de route du successeur de Jiang Zemin malgré ses visites chez les voisins immédiats de la Côte d'Ivoire. Il s'est rendu en janvier 2007 au Libéria après son Premier ministre Wen Jiabao qui a visité le Ghana en avril 2006. Le Burkina Faso qui ne reconnait pas la Chine en raison de ses relations diplomatiques avec Taïwan, est de facto exclu de la liste des pays à visiter par les dirigeants de Beijing. La Côte d'Ivoire s'est jusque-là contentée des visites des personnalités chinoises de second rang. Difficile à comprendre pour certains observateurs au regard du niveau dit excellent des relations sino-ivoiriennes sous le régime du président Laurent Gbagbo. Le pouvoir d'Abidjan ne manque pas d'occasion pour tresser des lauriers à Pékin qui lui a apporté son soutien lors des votes de résolutions émises par la France au Conseil de sécurité de l'Onu dans le cadre des sessions sur crise ivoirienne. Les dirigeants chinois bouderaient-ils la Côte d'Ivoire, le pays «phare» de l'Afrique de l'Ouest ? «Non», répond-on du côté du ministère des Affaires étrangères (Mae). Des sources proches du cabinet de ce département affirment que les relations sont «très» excellentes entre les deux pays. A preuve, la patrie de Mao a construit gracieusement une salle de conférences au Mae, sans compter les nombreux prêts sans intérêt et divers dons à la Côte d'Ivoire, expliquent-elles. Puis d'ajouter que les Chinois, dans le cadre de la rénovation du bloc ministériel, ont envoyé une équipe d'experts pour faire l'état des lieux du bâtiment qui abrite le Mae. S'il n'y a pas eu jusque-là de visites du chef de l'Etat ou du Premier ministre chinois en terre d'Eburnie, c'est sûrement à cause de la situation de crise, pensent nos sources. «Les Chinois ne l'ont pas dit ouvertement mais nous pensons qu'ils attendent l'organisation des élections avant de prévoir une visite d'Etat. Sinon, il n'y a pas de problème particulier entre nos deux pays. La Chine a été toujours au côté de la Côte d'Ivoire. Nous avons toujours soutenu le principe d'une seule Chine», insiste ce proche collaborateur du ministre Youssouf Bakayoko. Il précise que le vice-ministre chinois des Affaires étrangères a été reçu à Abidjan le 31 décembre dernier. La Côte d'Ivoire, reconnait-il, a adressé à cette occasion une invitation verbale à l'hôte de marque pour une visite sur les bords de la lagune Ebrié des dirigeants de Pékin. La visite d'un chef d'Etat à l'extérieur relève de la souveraineté nationale, précise le diplomate. «Chaque pays est souverain en la matière. Ce sont les dirigeants eux-mêmes qui font leur programme de visite, en fixent les étapes et choisissent leurs destinations. Cela ne dépend pas de nous», justifie-t-il. Il revient pour dire que visite ou pas d'un haut dirigeant chinois à Abidjan, «cela n'entache en rien la bonne marche de notre coopération avec ce pays qui fait beaucoup pour notre pays». Les échanges commerciaux de Pékin avec le continent ont atteint en 2008 un nouveau record, en dépassant les 100 milliards de dollars, soit une hausse de 45% par rapport à 2007. Rappelons que la Côte d'Ivoire a renoué ses relations diplomatiques avec la République populaire de Chine en mai 1983 après avoir rompu avec la Chine de Formose ou Taïwan.
Nomel Essis
Le chef de l'Etat chinois a commencé jeudi sa 4ème tournée africaine par le Mali. Hu Jintao a poursuivi hier son périple sur le continent au Sénégal. Il se rendra ensuite en Tanzanie et enfin à Maurice. Le dirigeant de l'Etat le plus peuplé du monde aura visité au total 18 pays du monde noir depuis son arrivée au pouvoir en 2003. Malheureusement, Abidjan n'a pas encore figuré dans le carnet de route du successeur de Jiang Zemin malgré ses visites chez les voisins immédiats de la Côte d'Ivoire. Il s'est rendu en janvier 2007 au Libéria après son Premier ministre Wen Jiabao qui a visité le Ghana en avril 2006. Le Burkina Faso qui ne reconnait pas la Chine en raison de ses relations diplomatiques avec Taïwan, est de facto exclu de la liste des pays à visiter par les dirigeants de Beijing. La Côte d'Ivoire s'est jusque-là contentée des visites des personnalités chinoises de second rang. Difficile à comprendre pour certains observateurs au regard du niveau dit excellent des relations sino-ivoiriennes sous le régime du président Laurent Gbagbo. Le pouvoir d'Abidjan ne manque pas d'occasion pour tresser des lauriers à Pékin qui lui a apporté son soutien lors des votes de résolutions émises par la France au Conseil de sécurité de l'Onu dans le cadre des sessions sur crise ivoirienne. Les dirigeants chinois bouderaient-ils la Côte d'Ivoire, le pays «phare» de l'Afrique de l'Ouest ? «Non», répond-on du côté du ministère des Affaires étrangères (Mae). Des sources proches du cabinet de ce département affirment que les relations sont «très» excellentes entre les deux pays. A preuve, la patrie de Mao a construit gracieusement une salle de conférences au Mae, sans compter les nombreux prêts sans intérêt et divers dons à la Côte d'Ivoire, expliquent-elles. Puis d'ajouter que les Chinois, dans le cadre de la rénovation du bloc ministériel, ont envoyé une équipe d'experts pour faire l'état des lieux du bâtiment qui abrite le Mae. S'il n'y a pas eu jusque-là de visites du chef de l'Etat ou du Premier ministre chinois en terre d'Eburnie, c'est sûrement à cause de la situation de crise, pensent nos sources. «Les Chinois ne l'ont pas dit ouvertement mais nous pensons qu'ils attendent l'organisation des élections avant de prévoir une visite d'Etat. Sinon, il n'y a pas de problème particulier entre nos deux pays. La Chine a été toujours au côté de la Côte d'Ivoire. Nous avons toujours soutenu le principe d'une seule Chine», insiste ce proche collaborateur du ministre Youssouf Bakayoko. Il précise que le vice-ministre chinois des Affaires étrangères a été reçu à Abidjan le 31 décembre dernier. La Côte d'Ivoire, reconnait-il, a adressé à cette occasion une invitation verbale à l'hôte de marque pour une visite sur les bords de la lagune Ebrié des dirigeants de Pékin. La visite d'un chef d'Etat à l'extérieur relève de la souveraineté nationale, précise le diplomate. «Chaque pays est souverain en la matière. Ce sont les dirigeants eux-mêmes qui font leur programme de visite, en fixent les étapes et choisissent leurs destinations. Cela ne dépend pas de nous», justifie-t-il. Il revient pour dire que visite ou pas d'un haut dirigeant chinois à Abidjan, «cela n'entache en rien la bonne marche de notre coopération avec ce pays qui fait beaucoup pour notre pays». Les échanges commerciaux de Pékin avec le continent ont atteint en 2008 un nouveau record, en dépassant les 100 milliards de dollars, soit une hausse de 45% par rapport à 2007. Rappelons que la Côte d'Ivoire a renoué ses relations diplomatiques avec la République populaire de Chine en mai 1983 après avoir rompu avec la Chine de Formose ou Taïwan.
Nomel Essis
