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Art et Culture Publié le mardi 17 février 2009 | Le Patriote

Industrie musicale ivoirienne - Les producteurs grugent les artistes

Ils s’en sortent à bon compte! C’est ce que l’opinion dit des producteurs, dans l’Industrie musicale en Côte d’Ivoire. Selon la clé de répartition, le producteur d’artiste est l’homme le plus heureux. Sur la vente des œuvres, celui- ci engrange 85 % du prix unitaire. En clair, pour un Disc- Compact (CD) vendu à trois mille Francs (3000) CFA, le producteur empoche la rondelette somme de deux mille cinq cent cinquante cinq (2550F) Francs.
Cependant, l’artiste, cheville ouvrière, le propriétaire de l’oeuvre lui, se partage avec le Bureau Ivoirien du Droit d’Auteur (BURIDA), la somme fixe de 160 Francs CFA sur chaque CD vendu. Sur ce montant, la maison de collecte du droit d’auteur, pour son fonctionnement bénéficie de 15 % et reverse les 75 % restants à l’artiste.
A l’analyse de cette répartition, le constat est clair. Le producteur avec cette marge, sort gagnant sur toute la chaîne où interviennent plusieurs entités.
Autre remarque, non des moindres, c’est le reversement des royalties, une sorte de redevance que le producteur reverse à l’auteur d’une œuvre d’art. Ces royalties, selon une source qui a requis l’anonymat, sont reversées à l’artiste eu égard au volume de vente de l’album. « Sans aucun montant fixe réglementaire, le producteur, selon son bon vouloir, peut vous appeler du jour au lendemain pour vous tendre 20, 30, ou 100 mille FCFA, selon ses dispositions d’esprit », rapporte D.D. P, artiste chanteur.
A la différence des grosses pointures de la musique ivoirienne, telles que Tiken Jah, Magic System et bien d’autres évoluant en majorité, en Occident, les artistes ivoiriens sont, en majorité, soumis à des contrats verbaux. « Quelques fois, ce sont des intentions de contrats », rapporte un artiste Zouglou sous couvert de l’anonymat. Tiken Jah, par exemple, a signé un contrat de production en bonne et due forme en France, avec la major "Barclay". Au contraire, en Côte d’Ivoire, ce sont des mécènes, tout simplement des individus nantis de moyens pécuniaires, qui produisent les artistes. Avec ces derniers, le contrat passé n’a aucune assise juridique, donc dénué de toute valeur de contrat de travail. Alors que ce protocole devrait avoir la valeur d’un contrat de travail, strictement négocié qui décline les droits et devoirs de chaque partie et les prérogatives qui en découlent. Mais, ce n’est nullement le cas.
Selon G.S, producteur, « les 85 % qui reviennent au Producteurs servent à payer l’arrangeur en studio à hauteur de 25% ; 50 % repartis entre l’auteur et le compositeur », explique- t-il. Avant de s’empresser d’ajouter qu’il soumet toujours les artistes qu’il produit, à un contrat dûment écrit, même s’il n’est pas fait en présence d’autorités judiciaires. Si l’artiste est à la fois l’auteur et le compositeur de l’œuvre, il s’en sort à bon compte. Au cas où il n’est que l’auteur, il partage la poire en deux avec le compositeur.
A parcourir toute la chaîne de l’industrie musicale, le producteur se taille la part du lion dans la répartition des revenus. Faisant de lui celui qui fait la pluie et le beau temps pour l’artiste. Ce qui pose un réel problème de l’existence de maison de production, en Europe, qui rétribuent les artistes via un contrat dûment contracté. Pour l’heure, nos stars végètent.
Jean- Antoine Doudou
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