L’épisode du bitumage de l'axe Biankouman-Sipilou est loin d'être fini. Après la version du directeur général de l'Agéroute, Boiké Fofana, c'est au tour de la présidente du conseil général de Biankouman, Mme Tia Monnet de dire sa part de vérité. Hier, au cours d'une conférence de presse, elle a soutenu mordicus l'existence d'une tentative de détournement d'environ 1,5 milliard de Fcfa au préjudice de l'Etat de Côte d'Ivoire. Et les responsables de cette tentative, avance-t-elle, ne sont autre qu'une coalition constituée par l'Agéroute, l'entreprise Eect et le préfet de Biankouman. "Pour soustraire cette somme des caisses de l'Etat, cette coalition a mis en place un stratagème qui consiste à attribuer la réhabilitation de la route Biankouman-Sipilou déjà entamée par nos soins à l'Eect. Au motif que le Président de la République devait effectuer une visite d'Etat dans notre région", fait-elle remarquer. Et de poursuivre : "le prétexte de l'urgence des travaux a été l'écran de fumée derrière lequel cette coalition a voulu se cacher. Malheureusement pour ces ennemis des caisses de l'Etat, nous avons pris nos responsabilités. Nous avons dénoncé ces manœuvres d'un autre âge". Mme Tia Monnet indique, par ailleurs, qu'il y a une violation flagrante de l'article 73 de la loi 2001-447 du 9 août 2001 portant organisation des départements. En effet, la loi fait obligation à tout initiateur de projet sur le territoire départemental de requérir l'avis du conseil général. "Nous dénonçons les manœuvres de l'Agéroute. Cette structure a violé la convention d'assistance conseil qui nous liait", soutient-elle. La présidente du conseil général de Biankouman a, par ailleurs, salué la décision du ministère de l'Intérieur qui a demandé un audit technique et financier de cette route.
Y.Gbané
Y.Gbané