La réunion du Comité d’évaluation et d’accompagnement (CEA), tenue le lundi 17 février 2009 à Ouagadougou (Burkina Faso), a exhorté la Commission électorale indépendante (Cei), à fixer pour très bientôt, une date précise de la tenue du futur scrutin présidentiel. Cependant, en dépit de cette « importante » recommandation, le président Robert Beugré Mambé et les siens éprouvent, semble-t-il, beaucoup de peine à fixer une période indicative pour la tenue du premier tour de l’élection présidentielle 2009. En effet, même si la Cei a pris la ferme décision de mettre un terme au processus d’identification le 28 février 2009, cela ne garantit pas, loin s’en faut, la fixation de cette date du reste attendue par l’ensemble des Ivoiriens. En réalité, Mambé et la Cei hésitent à donner une date des élections pour plusieurs raisons. D’abord, selon des sources proches de l’institution, son président n’entend pas fixer une date qui ne serait pas susceptible d’être respectée, au risque de discréditer sa structure. La Cei veut donc s’assurer qu’une fois que la date est fixée, le mécanisme de financement de l’opération d’identification ne puisse pas connaître d’entraves au niveau de la trésorerie. Et cela, parce que Mambé et les siens, selon nos sources, seraient convaincus que c’est le manque de financement qui retarde l’aboutissement du processus d’enrôlement. En clair, si une date définitive de l’organisation des élections doit être fixée, c’est que la Cei a la certitude que les moyens de financement de l’opération d’identification sont à sa disposition. Ensuite, l’autre raison qui expliquerait la réticence du président Beugré Mambé serait tributaire de l’épineux problème du désarmement des forces ex-belligérantes. La Commission électorale indépendante, veut donc avoir une idée claire et nette de ce processus ainsi que celui du reprofilage des milices. Car, en réalité, il serait vain de fixer une date des élections, tant que la réunification du pays n’est pas effective. Et que cela ne découle pas de l’unicité effective des caisses de l’Etat. Pour toutes ces raisons, la Cei a décidé d’adopter une position attentiste face aux recommandations du Cea. Cependant, selon certaines sources, l’institution dirigée par Beugré Mambé pourrait, in fine, opter pour la date d’octobre 2009, pour la tenue de ce scrutin. A ce propos, la CEI pourrait saisir le Premier ministre Guillaume Soro afin qu’une communication soit prise en Conseil des ministres au mois d’avril prochain, après la fin du processus d’identification. Celui-ci, après l’arrêt annoncé pour le 28 février prochain, pourrait redémarrer quelques jours après dans l’optique de faire enrôler ceux qui sont concernés par la reconstitution des registres de l’état civil. Les retardataires pourraient donc profiter de cette situation pour se faire enfin enrôler jusqu’à la fin du mois d’avril prochain.
JJ
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