La grève tant annoncée par le collectif de neuf (9) syndicats de la santé publique a démarré hier sur toute l'étendue du territoire. A Abidjan et à l'intérieur du pays, le bilan de cette première journée est un peu mitigé. Les centres de santé, les CHU et autres établissements publics de santé de la capitale économique ont fonctionné comme il se doit. Dans les centres hospitaliers universitaires et autres établissements sanitaires publics, les infirmiers et sages femmes étaient à leur poste. Nombreux sont les malades que nous avons rencontrés notamment au CHU de Treichville qui nous ont assuré que "tout allait bien" et que les infirmiers assuraient bien la relève de sorte que la grève ne soit pas trop ressentie par les malades. K. Patrick parent d'un malade, nous assure que "Tout se passe bien, les infirmiers veillent au grain et nous n'avons pas de problème. C'est seulement ce matin que nous avons appris qu'il y avait une grève en cours mais à vrai dire nous ne sentons pas trop la grève ; c'est tant mieux". Dans quelques bureaux, certains médecins sont présents et observent. "C'est le service minimum", nous lance l'un d'entre eux. D'autres services toujours au CHU de Treichville étaient bien fonctionnels. C'est le cas des Urgences médicales. Au moment où notre équipe se rendait sur les lieux, comme pour témoigner de la bonne marche des choses dans ce secteur névralgique, une ambulance venait de stationner, les brancardiers s'attèlaient à conduire une malade aux urgences. Elle est bien reçue et s'apprête à recevoir des soins. Nos tentatives pour arracher quelques mots aux agents que nous avons rencontrés sur les lieux se sont avérées vaines. Ils nous ont conduit vers la direction du CHU. Dans les services de Maternité, les sages femmes étaient bel et bien à leur poste. Il faut le dire tout net, si certains services ont bien fonctionné, d'autres par contre, non ! C'est le cas des services de Radio diagnostic et Imagerie médicale. Là, personne n'était à son poste. Le mot d'ordre de grève a été respecté à la lettre dans les services sus-cités. Au CHU de Cocody, les principaux services ont fonctionné. C'est le cas en Chirurgie et dans bien d'autres services. Seul hic, l'absence des techniciens de santé. Les patients, il faut le dire, doivent leur salut aux infirmiers et sages femmes. Ils étaient présents partout et ont assuré. Pour ce premier jour de grève, les EPN ont fonctionné, et la grève a, dans son ensemble, été en déçà de ce à quoi beaucoup s'attendaient notamment à Abidjan. Le Synacass-ci rassure, par la voix de son secrétaire général, Atté Boka Ernest, que "c'est le service minimum, c'est les activités d'urgences seules qui fonctionnent. Les activités de consultation ne sont pas assurées…". A l'intérieur du pays, selon les informations reçues de nos correspondants, le service minimum a été assuré pour ce premier jour de grève. Partout, on a l'impression d'être à un jour férié. Les infirmiers tant bien que mal assurent la relève. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que les infirmiers ne peuvent jouer le rôle des médecins. Vivement que cette situation ne perdure pour le grand bonheur des populations et que les autorités et les grévistes aient des discussions franches.
Jean Prisca
Photo : Olga Ottro
Jean Prisca
Photo : Olga Ottro
