Plus de 426 mille personnes à enrôler par jour. C’est l’exploit que se doit d’accomplir la Commission électorale indépendante au cours des dix jours qui restent pour la fin de l’opération d’identification. Dans un communiqué publié le 15 février dernier, la CEI a révélé que sur les 8.663.149 attendues, ce sont 4.400.000 personnes qui, à cette date, se sont fait enrôler. Ce qui revient à dire que 4.263.149 Ivoiriens ne sont pas encore passés devant les agents de la CEI, de l’Office national de l’identification et de la SAGEM. Or, la fin de l’opération est prévue pour le 28 février prochain. Soit moins de dix jours pour mettre un terme à l’opération de l’identification. Si donc la Commission électorale indépendante veut réussir son pari, il lui faut enrôler 426.315 personnes chaque jour pour absorber le reste des requérants. Ce qui n’est pas donné quand on connaît la lenteur avec laquelle se déroule l’opération et les sérieux problèmes financiers et de logistique qui l’entourent. Le ratio quotidien de chaque centre d’enrôlement en moyenne, est de 50 personnes par jour, selon les statistiques de la SAGEM. L’on constate sur le terrain que dans certains départements, seulement moins de la moitié des centres attendus fonctionnent. Sans compter que celles qui ont la chance de l’être, éprouvent d’énormes difficultés liées au manque de carburant ou d’électricité. A cela, il faut ajouter le drame des personnes qui n’ont plus d’extrait de naissance ou de jugement supplétif nécessaire pour prendre part à l’opération. Malheureusement pour ces personnes, la phase administrative et judiciaire de l’opération de reconstitution des registres d’état civil lancée seulement au début du mois de février n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Face à tous ces obstacles, peut-on objectivement prétendre que tout le monde pourra être enrôlé le 28 février à 17 h ? Difficile de croire à cela. Pourtant, il faut bien que cette phase du processus d’identification prenne fin pour qu’on aille de l’avant. La tenue des élections pour cette année en dépend. Si donc le président de la CEI, M. Robert Mambé Beugré, comme il l’a déclaré à la fin de la dernière réunion du Comité évaluation et d’appui à Ouagadougou, veut organiser les élections cette année, c’est à lui et à son équipe de mettre les bouchées doubles pour atteindre cet objectif qui tient à cœur à tous les Ivoiriens. La balle est donc dans le camp du maître d’œuvre des élections en Côte d’Ivoire. S’il y a la volonté, le pari peut être gagné.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly
