Grève dans les services de santé publique - Les malades toujours refoulés aux portes des hôpitaux et Chu

Le calvaire des malades continue suite à la grève de 72 heures décrétée par le syndicat national des cadres de la santé publique et des techniciens biologistes.
Un sachet de médicaments en main, un homme, affaibli par son mal qui le ronge et sûrement de la grève des médecins franchit lourdement la porte de sortie du Centre hospitalier universitaire de Cocody. " Je suis là depuis 10 heures 30 afin de rencontrer mon médecin traitant. Malheureusement, je constate avec amertume qu`il n`est pas à son poste. Je suis obligé de rentrer chez moi et attendre la fin de leur grève ", lance à notre endroit, ce sexagénaire rencontré dans les environs du Centre hospitalier et universitaire (Chu) de Cocody, lors de notre passage en ces lieux autour de 12 heures. Il explique qu`il avait rendez-vous avec son médecin pour faire un bilan. Malheureusement, dit-il, il n`est pas venu. Comme lui, beaucoup de malades étaient obligés de regagner leur domicile. A cause de la grève de 72 heures lancée mercredi, par les cadres supérieurs de la santé et des techniciens de laboratoires. Au service ophtalmologique de la consultation externe de cet hôpital, par exemple, le constat est triste. D`habitude grouillant de monde, ce service est vide. Il en est de même pour les autres services dans ce bâtiment. " Il n`y a personne. Les médecins ne viennent pas. Le service est assuré par des infirmiers ou par des aides soignants ", nous fait remarquer une dame qu`accompagnait sa fille pour rencontrer son médecin. Dans l`immeuble du chu, certains malades sont allongés sur les bancs à l`entrée principale du bâtiment dans l`espoir de voir un médecin ou un technicien s`occuper de lui. Au Centre hospitalier universitaire de Treichville, c`est le même constat. Ici, ce sont les aides soignants et quelques infirmiers qui gèrent les services. "On essaie de faire de notre mieux ", fait remarquer une aide soignante rencontrée dans les couloirs du service de la pédiatrie. Malheureusement, l`ardeur de ces hommes en blouse bleue sera perturbée quelques heures après par un groupe de grévistes, qui leur demande de se joindre à eux pour durcir le mouvement. " Joignez-vous à nous pour mener la bataille. Nous assumerons si vos hiérarchies vous donnent des demandes d`explication ", nous indique une fille de salle. Qui explique que, leurs " chefs ", les médecins leur ont demandé de se joindre à eux pour durcir le mouvement. Car, c`est aussi pour leur cause, qu`ils ont décidé d`abandonner blouse et autres matériels médicaux. Au service d`urgence de ce même centre, le service est peu assuré comme l`a souhaité le syndicat national des cadres supérieurs de la santé. Deux médecins quelques infirmiers et des aides soignants assurent la permanence. " Les urgences, telles que les accidentés de la circulation et des cas extrêmes sont privilégiées. Les autres doivent attendre ", indique un jeune médecin rencontré non loin de ce service. Pour lui, les consignes du Synacass-ci, son syndicat, doivent être respectées à la lettre pour que le gouvernement règle définitivement leur problème salarial. “En dehors, dit-il des urgences, nous n`acceptons pas de malades ", fait-il remarquer, avant de rejoindre son bureau.
A l`intérieur du pays, c`est la même situation. Les médecins font ce qui leur plait. Au Centre hospitalier régional, le médecin du service d`urgence a regagné son domicile après avoir consulté certains patients hospitalisés dans ce service. Abandonnant ainsi, les malades aux mains des infirmiers et aux aides soignants. Les médecins de Toumodi sont sur la même longueur d`onde que leurs confrères du pays. " Les médecins viennent le matin pour organiser leur service dit minimum avant de regagner leur domicile ", nous a laissé entendre un usager joint hier au téléphone. Cette grève prend fin aujourd`hui.

Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr