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Politique Publié le vendredi 20 février 2009 | Nord-Sud

Extraits de naissance contre CNI verte - Les motivations de l’opération du ministère de l’Intérieur

Le ministère de l’Intérieur a commencé le lundi à restituer aux Ivoiriens qui lui en font la demande, leurs extraits de naissance produits au moment de l’établissement des cartes nationales d’identité vertes. L’opération suscite des craintes au sein de l’opposition.

C’est le week-end dernier que Nord-Sud Quotidien a reçu copie du communiqué émanant des services du ministre Désiré Tagro. Publié dans notre édition du lundi 16 février, il est libellé comme suit. «Le ministre de l’Intérieur porte à la connaissance des Ivoiriens détenteurs des cartes nationales d’identité vertes et qui ne peuvent se présenter à l’enrôlement en cours (…) parce qu’ils ne disposent pas de copie de leurs extraits d’acte de naissance ou de jugements supplétifs, qu’ils peuvent lui adresser, à titre individuel ou sous le couvert du sous-préfet de leur circonscription administrative de naissance, une demande en vue d’obtenir copie desdites pièces». Le communiqué précise que les demandes seront transmises à l’Office national d’identification (Oni) pour traitement. Les résultats de ces recherches seront notifiés aux requérants, soit directement, soit sous le couvert des sous-préfets. «Si la pièce est retrouvée, le requérant se verra délivrer la copie originale et une photocopie de la pièce demandée. Les frais de délivrance de ces documents sont fixés à 25 Francs Cfa. En cas de recherche infructueuse, notification en sera également faite à l’intéressé par la même voie. Les demandes peuvent être reçues au ministère de l’Intérieur à compter du lundi 16 février 2009», précise-t-on. Le message signé du directeur de cabinet, Tokpa Véhi Etienne a immédiatement suscité quelques craintes au sein de l’opposition dont un membre influent nous a joints pour s’inquiéter. «Il faut craindre que cette opération ne cache une nouvelle fraude organisée par le Fpi. Nous menons actuellement nos enquêtes pour voir s’il ne s’agit pas de distribuer des extraits de naissance aux seuls militants du parti au pouvoir ou si ce n’est pas pour en attribuer à des personnes qui n’y ont pas droit.


Une opération demandée par l’ONI

Si jamais, nos craintes se confirmaient, nous le ferons savoir à l’opinion nationale», a-t-il confié. Nous avons approché les services du ministère de l’Intérieur à qui nous avons soumis ces craintes de l’opposition.
Un responsable de ce département qui a souhaité gardé l’anonymat, a révélé que c’est sur requête de l’Office national d’identification que l’opération a été lancée. «C’est l’Oni qui a approché le ministère pour lui faire remarquer que partout à travers le pays, il y a beaucoup d’Ivoiriens qui ont des problèmes pour se faire enrôler parce qu’ils n’ont pas l’original de leurs extraits de naissance. Soit parce qu’ils les ont par exemple égarés (cas des déplacés de guerre) ou parce qu’on n’en trouve plus les traces. Le ministère a donc répondu favorablement à cette demande de l’Oni», a-t-il expliqué. Selon lui, dans le cadre des opérations de délivrance des Cartes nationales d’identité (Cni) vertes de l’époque, l’administration a construit une base de données constituée de divers documents reçus. «Parmi les pièces qui étaient exigées pour la délivrance des Cni vertes figuraient les extraits de naissance. Donc, ceux qui ont une Cni verte sur laquelle figure le numéro de leur extrait de naissance peuvent nous contacter pour demander qu’on leur trouve le document. Notre aide consistera simplement à sortir les extraits de naissance qui existent dans nos fichiers pour les remettre aux propriétaires», a signifié notre interlocuteur qui s’est réjoui du début d’engouement que suscite l’opération. «Les gens ont commencé à réagir. Les demandes proviennent tant de l’intérieur du pays que d’Abidjan», a-t-il indiqué. En réponse aux inquiétudes formulées par certains hommes politiques, notre source au sein du ministère de l’Intérieur s’est dite désolée. «Ce que nous faisons est une action de bonne volonté. Une aide aux citoyens pour leur permettre d’exercer leurs droits aisément. Malheureusement, chaque fois qu’il y a une action de bonne volonté, des gens y voient le mal. Voilà pourquoi le pays ne s’en sort pas. Si nous laissions la situation perdurer et que l’Oni disait un jour qu’il a requis notre aide en vain, les mêmes auraient crié au sabotage. Ils auraient dit que des Ivoiriens ont leurs papiers confisqués chez le ministre Tagro», a-t-elle soutenu.

Djama Stanislas
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