Jeudi 19 février 2009, deuxième jour de grève dans les établissements sanitaires publics. Le ton se durcit et les hôpitaux, notamment les trois centres hospitaliers, se vident petit à petit. La non application d`un décret signé en mai 2007 sur la revalorisation salariale des cadres supérieurs et des personnels des emplois techniques de la santé explique la présente grève dans les hôpitaux. Décret dont les médecins et techniciens de santé réclament " l'application pure et simple ", dixit Atté Boka Ernest, secrétaire général du Synacass-ci. Bien que le ministre de la Santé, Allah Kouadio Remi, ait appelé à la reprise, le mouvement se poursuit avec un service très minimum.
11 h, nous sommes au CHU de Cocody. Dame M. Solange est venue chercher sa sœur hospitalisée depuis le lundi dernier. Non satisfaite de la prestation dont elle fait l'objet en rapport avec la grève lancée par les médecins et techniciens de santé, elle a décidé de l'emmener ailleurs, dans une clinique. " Ce n'est pas possible ; laisser des malades sans véritable assistance, c'est indigne des hommes en blouse qui ont prêté le serment d'assister les malades. Je pense qu'Hippocrate doit être en train de se poser des questions. C'est immoral et méchant " A-t-elle dénoncé, très en colère. Les couloirs que nous avons visités la veille, où se trouvaient des parents en compagnie de certains malades, sont presque vides, les chambres aussi. Les infirmiers font ce qu'ils peuvent mais pas au-delà. L'un des infirmiers que nous approchons nous signale : " Nous faisons ce que nous pouvons. Certains médecins sont là mais observent le mot d'ordre de grève ". Pas de consultation, pas de service de radiologie et d'imagerie.
Comparativement au premier jour de grève, la situation a pris une autre ascendance. Centre hospitalier universitaire de Treichville, le plus ancien des trois CHU. Pas de service de radio diagnostic et d'imagerie médicale. Les techniciens de santé devant assurer ce service observent scrupuleusement l'arrêt de travail. "Si le chirurgien avant une opération demande une radio, il ne l'aura pas ", avait prévenu Kadjané Amany, secrétaire général du syndicat national des techniciens en imagerie médicale lors de la conférence de presse tenue le lundi 16 février dernier annonçant l'entrée en vigueur de la grève. Au service d'urgence, seul un personnel très réduit est présent. Dans le bloc des salles d'hospitalisation, pas grand monde. Certains malades, faute d'assistance, ont dû quitter les lieux. Nous mettons le cap sur le CHU de Yopougon. La situation est alarmante, c'est le statut quo. Quelques garçons et filles de salle déambulent dans les allées des salles d'hospitalisation. L'entrée nous est interdite. Nous usons de ruse pour avoir accès à certaines salles. Seuls quelques malades sont présents. Personne n'ose parler, la situation est là en face de nous. Les malades sont sans assistance. Nous quittons très rapidement les lieux pour nous diriger vers les centres de santé communautaire où, dit-on, "il y a une grande affluence de malades". Ces centres communautaires construits dans les quartiers dortoirs ont cette particularité de recevoir plus de patients et de malades que les grands centres hospitaliers. Dans la plupart des cas, c'est quand la situation est alarmante qu'on court vers le CHU. Mais situation oblige, "On n'a pas le choix", nous rétorque un malade au contre communautaire d'Aboboté. Dans bien de centres, les infirmiers sont au premier plan.
Jean Prisca
Jeanprisca77@yahoo.fr
11 h, nous sommes au CHU de Cocody. Dame M. Solange est venue chercher sa sœur hospitalisée depuis le lundi dernier. Non satisfaite de la prestation dont elle fait l'objet en rapport avec la grève lancée par les médecins et techniciens de santé, elle a décidé de l'emmener ailleurs, dans une clinique. " Ce n'est pas possible ; laisser des malades sans véritable assistance, c'est indigne des hommes en blouse qui ont prêté le serment d'assister les malades. Je pense qu'Hippocrate doit être en train de se poser des questions. C'est immoral et méchant " A-t-elle dénoncé, très en colère. Les couloirs que nous avons visités la veille, où se trouvaient des parents en compagnie de certains malades, sont presque vides, les chambres aussi. Les infirmiers font ce qu'ils peuvent mais pas au-delà. L'un des infirmiers que nous approchons nous signale : " Nous faisons ce que nous pouvons. Certains médecins sont là mais observent le mot d'ordre de grève ". Pas de consultation, pas de service de radiologie et d'imagerie.
Comparativement au premier jour de grève, la situation a pris une autre ascendance. Centre hospitalier universitaire de Treichville, le plus ancien des trois CHU. Pas de service de radio diagnostic et d'imagerie médicale. Les techniciens de santé devant assurer ce service observent scrupuleusement l'arrêt de travail. "Si le chirurgien avant une opération demande une radio, il ne l'aura pas ", avait prévenu Kadjané Amany, secrétaire général du syndicat national des techniciens en imagerie médicale lors de la conférence de presse tenue le lundi 16 février dernier annonçant l'entrée en vigueur de la grève. Au service d'urgence, seul un personnel très réduit est présent. Dans le bloc des salles d'hospitalisation, pas grand monde. Certains malades, faute d'assistance, ont dû quitter les lieux. Nous mettons le cap sur le CHU de Yopougon. La situation est alarmante, c'est le statut quo. Quelques garçons et filles de salle déambulent dans les allées des salles d'hospitalisation. L'entrée nous est interdite. Nous usons de ruse pour avoir accès à certaines salles. Seuls quelques malades sont présents. Personne n'ose parler, la situation est là en face de nous. Les malades sont sans assistance. Nous quittons très rapidement les lieux pour nous diriger vers les centres de santé communautaire où, dit-on, "il y a une grande affluence de malades". Ces centres communautaires construits dans les quartiers dortoirs ont cette particularité de recevoir plus de patients et de malades que les grands centres hospitaliers. Dans la plupart des cas, c'est quand la situation est alarmante qu'on court vers le CHU. Mais situation oblige, "On n'a pas le choix", nous rétorque un malade au contre communautaire d'Aboboté. Dans bien de centres, les infirmiers sont au premier plan.
Jean Prisca
Jeanprisca77@yahoo.fr