Football africain : De la création de la CAF à la première édition du CHAN

Les sportifs africains, et peut-être du monde, auront les yeux rivés pendant deux semaines sur le Championnat d'Afrique des Nations (CHAN). Cette compétition vient en son temps pour produire une décompression certaine chez les Ivoiriens. Plus qu'une simple épreuve sportive, c'est un grand défi que la FIF de Jacques Anouma, commise à l'organisation, devra relever.

"Le CHAN revêt plusieurs intérêts. Mais les plus importants sont la paix et l'accalmie que son organisation peut apporter à la Côte d'Ivoire par ces temps de crise. De l'extérieur, on dira que notre pays sort véritablement de la crise." Dixit le président de la FIF lors de sa visite au groupe "Le Réveil", il y a un peu plus d'un mois. En effet, la Côte d'Ivoire s'est déclarée favorable à l'organisation de la compétition quand la CAF avait opposé un refus à l'Egypte, suite à des exigences jugées inacceptables. Le CHAN, par définition, est le Championnat d'Afrique des Nations. A la différence de la CAN, le CHAN est exclusivement réservé aux joueurs africains évoluant sur le continent. C'est une idée du comité exécutif de la CAF, présidé par le Camerounais Issa Hayatou, en poste depuis mars 1988. La FIF organise donc la première édition qui se déroulera du 22 février au 8 mars 2008. C'est, jusqu'à preuve du contraire, la dernière compétition s'inscrivant dans la logique des grandes innovations apportées au football africain. Rideau et retour en Egypte avant la fin des années 50 !


Membres fondateurs

de la CAF : Egypte, Soudan, Ethiopie et Afrique du Sud
Sous l'impulsion du général égyptien Mustafa Abdel Aziz, l'Egypte, le Soudan, l'Ethiopie et l'Afrique du Sud créent la Confédération Africaine de Football (CAF) en 1956-1957. Au cours de cette même année, elle organise la première édition de la CAN au Soudan. Alors qu'on s'attendait à une épreuve quadripartite, l'Afrique du Sud est exclue de la compétition à cause du régime politique de l'apartheid au pays de Nelson Mandela. Sanction suprême qui trouve sa prorogation à la Fédération internationale de football association (FIFA) et au Comité international olympique (CIO). L'Afrique du Sud est bannie de toutes compétitions internationales. Dès lors, la première CAN se jouera entre trois équipes et sera marquée de la victoire de l'Egypte aux dépens du Soudan et de l'Ethiopie.


CAN en 1957, Coupe des champions en 1965, Coupe des vainqueurs de coupe en 1975, Coupe CAF en 1992, CHAN en 2009

Faute de moyens logistiques et financiers adéquats, la Caf a créé ses compétitions au fil du temps. Il y a d'abord la CAN en 1957, la Coupe d'Afrique des clubs champions en 1965 qui s'est transformée en ligue des champions en 1997. La Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe, elle, est née en 1975. Puis est née la Coupe de la CAF en 1992. On retiendra que depuis près de cinq saisons, ces deux compétitions ont fusionné pour donner naissance à la Coupe de la Confédération.

En marge de ces compétitions réservées aux joueurs seniors, il y a eu, entre-temps, les CAN Juniors et Cadets dont les demi finalistes participent d'office aux compétitions mondiales de leur catégorie respective.

Enfin, le championnat d'Afrique des nations (CHAN) qui prend son cours à compter de cette année 2009. Cette dernière née des épreuves de la CAF se déroulera en deux semaines à savoir du 22 février au 8 mars 2009. La première édition prévue à Abidjan et à Bouaké, se disputera entre huit équipes nationales reparties en deux poules localisées dans les deux plus grandes villes la Côte d'Ivoire à savoir Abidjan et Bouaké. A Abidjan, le groupe A comprend la Côte d'ivoire, pays organisateur, la Zambie, la Tanzanie et le Sénégal. A Bouaké, le groupe B mettra en opposition le Ghana, la RD Congo, le Zimbabwe et la Libye. Ce sont deux plateaux de joueurs locaux capables de produire du spectacle et de procurer du plaisir aux différents publics de Bouaké et d'Abidjan.


La promesse d'une belle fête pour juguler les effets d'une crise qui perdure

Il y a quelques semaines, une délégation de la CAF était venue chez nous pour apprécier l'avancement des travaux. Le comité d'organisation piloté par Mme Basques sous la supervision du président de la FIF, fait des pieds et des mains pour répondre aux attentes de l'instance suprême du football africain. Visites régulières des infrastructures de Bouaké et d'Abidjan. Le ministre des Infrastructures Economiques Patrick Achy a été associé assez souvent aux initiatives de réhabilitation des sites d'accueil. De jour comme de nuit, M. Jacques Anouma a fait travailler les entreprises chargées de la remise en état des stades réquisitionnés pour la compétition. Les villages du Chan, aussi bien à Bouaké qu'à Abidjan, ainsi que les hôtels de plus de trois étoiles sont fins prêts pour accueillir les officiels et les supporteurs des pays participants et tous les autres visiteurs et fous du foot. La mascotte de la compétition a été présentée au public sportif depuis belle lurette. La police nationale, la société civile devront apporter chacune, sa contribution pour la réussite de l'évènement. Le président Anouma les ayant sollicitées à cet effet. Après donc la CAN dénommée Côte d'Ivoire 84 organisée avec succès en Côte d'Ivoire, la Caf offre une seconde opportunité à Jacques et à son comité d'organisation de prouver ce qu'ils valent réellement dans le giron du football africain. Rendez-vous est donc pris dimanche prochain à l'occasion de la cérémonie d'ouverture.

Marc Koffi