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Société Publié le samedi 21 février 2009 | Fraternité Matin

Enseignement supérieur/ Konaté Lamine (directeur de la planification et de l’évaluation) : “En 2020, la Côte d’Ivoire n’aura pas les étudiants nécessaires pour son développement”

Si les politiques ne disposent pas de données statistiques, ils auront des problèmes pour l’encadrement de nos étudiants». C’est cette raison qui a poussé Konaté Lamine, Directeur de la planification et de l’évaluation (Dpe) au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à entretenir, hier, les journalistes sur les données statistiques de son ministère dans la période de 2006 à 2007. De 30.000 étudiants en 1992, le nombre est passé à un peu plus de 156.772, a-t-il révélé. Ce qui signifie que le nombre d’étudiants évolue. Mais il doit être maîtrisé par les politiques pour asseoir un développement durable. Konaté Lamine a, par ailleurs, indiqué : «le niveau de l’enseignement supérieur dans un pays se mesure par le nombre d’étudiants pour 100.000 habitants». Selon les statistiques de l’Ins, la Côte d’Ivoire compte une population estimée à plus de 20.000.000 d’habitants. Pour 100.000 habitants, elle n’enregistre que 775 étudiants. Contre 40 en Angola, 1200 au Nigeria et 5000 en Europe.
Konaté estime, en outre, qu’il faut des ressources de qualité pour favoriser la croissance. Et pourtant, si, on tient compte de l’évolution de la population, la Côte d’Ivoire va se retrouver en 2020 avec environ 350.000 étudiants ; et n’aura pas le nombre d’étudiants nécessaire pour supporter son développement. Le conférencier a expliqué que jusque-là, le pays ne s’est pas donné d’objectifs fixes, pour déterminer par exemple le nombre de médecins dont il a besoin. «Nous nous contentons de dire que chaque année, nous avons 50.000 étudiants à placer. Et lorsqu’ils sont casés, aucune étude n’est faite pour savoir si les objectifs de développement du pays ont été pris en compte. C’est pour cela qu’à la Dpe, nous nous évertuons à mettre des statistiques à la disposition des politiques pour planifier le système». A ce propos il a estimé qu’il faut aujourd’hui 300 experts-comptables à la Côte d’Ivoire. Malheureusement, ils se font rares ou sont d’une formation qui laisse à désirer. Il a enfin déploré le choix des formations. L’économie du pays repose sur l’agriculture, et pourtant, il n’y a que 0,4% d’étudiants orientés dans ce secteur. Le plus grand nombre, 48,09% se retrouve dans les sciences sociales, le commerce et le droit.




Marie-Adèle Djidjé
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