Les populations de la région du Denguélé, sous la conduite de leurs élus et cadres, préparent activement la venue du Président de la République. Laurent Gbagbo ira à Odienné comme il a été dans bien d’autres localités du pays ayant connu les affres de la guerre. Et c’est avec une forte dose d’espoir que ses concitoyens l’attendent dans cette partie du pays. Cet espoir au demeurant légitime, qui anime ces hommes et femmes, tient au fait que le département est pressé de rompre avec le marasme dans lequel la guerre l’a plongé. «Cette visite a pour objectif premier de réarmer moralement ses populations, afin qu’elles reviennent se remettre au travail», explique Touré Amara, cadre de la région. En effet, comme le disent si bien les uns et les autres, «c’est dans un état comateux qu’Odienné se trouve, au moment où le chef de l’Etat le visite». Les conditions de vie quotidienne l’attestent dans chacune des circonscriptions du département, y compris le chef-lieu. Ici, l’électricité est désormais rationnée, environ 4 h par jour. Les lampadaires n’éclairent plus les rues, il y a belle lurette. L’eau courante est aussi difficilement distribuée. Parce que les forages sont frappés d’assèchement et, avec la guerre, de nouveaux n’ont pu être creusés. Et, comme si cela ne suffisait pas, la station de traitement tourne difficilement, en raison de la défectuosité de ses installations techniques. Côté santé, les choses ne vont pas pour le mieux non plus .Si le personnel médical est de retour, l’hôpital général, par contre, est dans un état moribond. Ses lits d’hospitalisation ont perdu leurs matelas, son laboratoire d’analyse et son bloc opératoire ne sont plus opérationnels, etc. «Il se pose un véritable problème pour faire des tests aussi essentiels que ceux du dépistage du sida, le contrôle de la glycémie et autres, que tout le monde ne peut aller faire ailleurs, faute de moyens financiers», explique M. Sylla Ahmed, un infirmier. La méningite et le choléra ont effectué une réapparition en force, alors que les médicaments manquent cruellement à l’hôpital et que les patients vont de moins en moins au Mali et en Guinée pour se faire soigner. Que dire de l’école ? «Elle ne se porte pas à merveille non plus», répond Touré Salif, un professeur certifié de français, qui indique qu’il «faut entièrement réhabiliter le lycée municipal et faire en sorte que plus d’enseignants qualifiés viennent dispenser les cours dans l’ensemble des écoles du département».
Autre point sombre : la télévision et la radio. L’émetteur du département a été détruit, compromettant du coup la bonne réception des émissions. A en croire le PCA de la CIDT, M. Touré Amara, «il ne reste plus rien de ce matériel technique moderne dont la région avait bénéficié il y a peu pour sa station relais». La ville est aussi en proie à une pénurie de logements résultant des pillages subis par plusieurs habitations dès les premières heures de la guerre et de l’occupation de nombre d’entre elles par les éléments des Forces nouvelles. «Une centaine de maisons ne peut être habitée pour toutes ces raisons. Et cela nous donne du fil à retordre quand il s’agit de loger les fonctionnaires redéployés», explique un agent de la préfecture que nous avons rencontré.
La seule note d’espoir est que l’administration y est de retour, mais elle manque de moyens adéquats pour assurer un fonctionnement efficient à tous les services publics. Conséquence, le rendement de ceux-ci s’en trouve fortement affecté, au grand dam de la population.
Gervais Amany envoyé spécial à Odienné
Autre point sombre : la télévision et la radio. L’émetteur du département a été détruit, compromettant du coup la bonne réception des émissions. A en croire le PCA de la CIDT, M. Touré Amara, «il ne reste plus rien de ce matériel technique moderne dont la région avait bénéficié il y a peu pour sa station relais». La ville est aussi en proie à une pénurie de logements résultant des pillages subis par plusieurs habitations dès les premières heures de la guerre et de l’occupation de nombre d’entre elles par les éléments des Forces nouvelles. «Une centaine de maisons ne peut être habitée pour toutes ces raisons. Et cela nous donne du fil à retordre quand il s’agit de loger les fonctionnaires redéployés», explique un agent de la préfecture que nous avons rencontré.
La seule note d’espoir est que l’administration y est de retour, mais elle manque de moyens adéquats pour assurer un fonctionnement efficient à tous les services publics. Conséquence, le rendement de ceux-ci s’en trouve fortement affecté, au grand dam de la population.
Gervais Amany envoyé spécial à Odienné