x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le jeudi 26 février 2009 | Le Nouveau Réveil

Difficultés de la MUGEF-CI, revendications salariales des instituteurs - Mesmin Comoé (SG du MIDD) menace : "Le MIDD a décidé de la mise en place de sa propre mutuelle"

Le Mouvement des Instituteurs pour la Défense de leurs Droits (MIDD) a organisé une assemblée générale le 18 février dernier.A cette rencontre, le secrétaire général Mesmin Comoé et ses camarades ont décidé de se retirer de la Mutuelle Générale des Agents et Fonctionnaires de Côte d'Ivoire (MUGEF-CI). Au niveau de l'école, le MIDD n'a pas été tendre avec les autorités compétentes. D'ailleurs ce mouvement, par la voix de son premier responsable, menace de se mettre en grève si ses revendications salariales ne sont pas prises en compte.


Monsieur le secrétaire général, le MIDD était en assemblée générale, le 18 février dernier, assemblée générale au cours de laquelle le MIDD a décidé de se retirer de la MUGEFCI. Qu'est-ce qui explique cette décision ?

C'est que les instituteurs, membres du MIDD, ont décidé, eux-mêmes, de la mise en place de leur propre mutuelle. Mutuelle qui va avoir comme objectif principal, la prise en charge médicale des instituteurs estimant que cette mutuelle va leur apporter beaucoup plus de satisfaction dans ce domaine. Nous ne voyons pas pourquoi nous allons payer de l'argent à la MUGEFCI alors que nous ne sommes pas satisfaits de ses prestations.


Vous n'êtes pas satisfaits, c'est-à-dire, il y a eu des désagréments ?

Aujourd'hui, voyez que la MUGEFCI impose, par exemple le système du quota. Il faut rappeler que les cotisations que nous payons pour la MUGEFCI, cotisations qui s'élèvent à 3% de notre salaire chaque mois, ne concernent seulement que la prise en charge pharmaceutique. C'est-à-dire que la MUGEFCI prend 70% des frais pharmaceutiques. Mais pour qu'il y ait une ordonnance pharmaceutique, il faut qu'il y ait des moyens d'aller à l'hôpital, de faire des analyses médicales. Et c'est à la suite de cette consultation, à la suite du diagnostic du médecin qu'une ordonnance peut être prescrite. Donc si vous ne faites pas le travail en amont et que vous prenez seulement en charge les frais pharmaceutiques, vous voyez que le service en lui-même si trouve un peu étriqué. Mais on le dit, tout cela revient trop cher par rapport à ce service qui ne concerne seulement que l'aspect pharmaceutique comme je l'ai dit. Pire, la MUGEFCI impose aux pharmaciens un système de quota. Ce qui suppose que la MUGEFCI a les moyens de dire à la maladie également d'atteindre les mutualistes par quota. Sinon, autrement, une telle décision est totalement aberrante et inacceptable.


Est-ce que vous avez signifié cette décision aux responsables de la MUGEFCI ?

Mais les responsables de la MUGEFCI le savent. Déjà, avec l'ancien conseil d'administration dirigé par M. Adiko Niamkey, nous avons eu une rencontre d'échange. Nous avons poursuivi la rencontre d'échange avec le directeur sorti, M. Doya Traoré. Nous avons eu une rencontre avec la nouvelle direction de la MUGEFCI. Nous avons rencontré le nouveau PCA, nous avons eu des échanges avec M. Holland N'da. Mais vous voyez, nous sommes une structure syndicale et les textes qui régissent la MUGEFCI recommandent qu'en tant que structure syndicale de fonctionnaires, nous soyons à tout le moins membres de l'assemblée générale. C'est ce que nous avons revendiqué et cela ne nous a pas été attribué. Mais dans quel cadre voudriez-vous que nous puissions apporter des réflexions nouvelles, un sang nouveau à la gestion de la mutuelle, si nous ne sommes pas autorisés à faire partir de l'assemblée générale de la plus grande organisation syndicale de fonctionnaires en Côte d'Ivoire ? Et ça, M. Holland N'da le sait.


C'est combien de membres du MIDD qui partent comme cela?

Aujourd'hui, vous pouvez vérifier cela à la direction de la solde, les instituteurs qui cotisent pour le MIDD, donc membres du MIDD directement sur leurs salaires sont au nombre de 22 mille. Si à ceux-là, nous ajoutons quelques irréductibles qui ne voudraient pas que figurent sur les bulletins beaucoup de lignes et qui payent directement leurs cotisations annuelles, nous atteignons le nombre de 30 mille. Ce n'est pas par hasard que nous le disons. Nous sommes 30 mille instituteurs, 30 mille fonctionnaires qui payons chacun 3% de nos salaires à la MUGEFCI.


30 mille instituteurs, 30 mille fonctionnaires qui vont se retirer de la MUGEFCI, est-ce que vous ne courez pas un gros risque ?

Gros risque par rapport à quoi ?


Oui, une assurance, ce n'est pas toujours facile de la créer.

Oui, bien sûr, une assurance, ce n'est pas facile de la créer. Mais on l'a vu, il y a des assurances qui ont des noms plus importants que ce que nous avons. Il y a des mutuelles qui sont plus grandes, c'est pourquoi nous sommes persuadés qu'avec un peu de bonne volonté de la part de nos camarades, nous atteindrons notre objectif.


Vous avez pris des contacts dans ce sens ?

Absolument, nous avons pris des contacts, nous avons signé un partenariat avec un opérateur technique privé qui va se charger de la partie technique, de la partie médicale et de la gestion administrative. Et le MIDD prend la gestion financière. Et s'attelle à faire de la mobilisation pour juguler la fraude. Il faut le dire également, cela pourrait être un élément qui peut nous créer quelques difficultés.


Monsieur le secrétaire général, le MIDD avait, il y a quelques mois, lancé un mot d'ordre de grève et puis après, plus rien. Alors, qu'est-ce qui se passe, vous avez relâché ?

Nous n'avons pas relâché. Mais vous permettez qu'avant de finir complètement sur la question de notre mutuelle, donc relativement à notre départ de la MUGEFCI, que nous puissions rappeler à l'endroit de nos camarades que toutes les dispositions ont été prises. Et donc certainement, mai, juin, nous aurons les 1ères cotisations de notre mutuelle, et les prestations commenceront certainement deux mois après. C'est donc après cela que nous les instituteurs, allons déposer tout ce que nous avons reçu comme liste de démissionnaires de la MUGEFCI. Et nous donnons un délai de trois mois maximum pour que notre démission nous soit acquise. En ce moment-là, nous allons partir. Je voudrais également pour complètement terminer sur cette question, dire à l'ensemble des fonctionnaires ivoiriens qu’aujourd'hui, chacun doit pouvoir ouvrir les yeux. Depuis que la MUGEFCI existe, les prestations vont de mal en pis. Vous voyez que de plus en plus, ce sont les médicaments génériques qui sont recommandés. La MUGEFCI se plaint de ce que les reversements ne sont pas faits, de ce que l'Etat ne paye pas sa part patronale, mais, c'est qu'en réalité la MUGEFCI ne réfléchit pas suffisamment pour trouver des mécanismes et des voies autres que des voies classiques et devenues caduques dans lesquelles elle s'est embourbée depuis toujours. Il est même arrivé des années où la MUGEFCI a été excédentaire au point de s'acheter un immeuble au Plateau. Je ne comprends pas comment les biens des fonctionnaires sont gérés pour que quelques années ou quelques mois après, on puisse parler de déficit. Et aller jusqu'à imposer à un certain nombre de fonctionnaires malades de ne pas pouvoir se soigner, parce qu'on ne peut pas payer les prestataires. Cela dit, pour revenir à la lutte première du MIDD, sur les questions corporatives, le MIDD, on ne l'entend pas ces derniers mois car nous avons décidé de terminer totalement les négociations que nous avons ouvertes sur la question du profil de carrière. Je rappelle que la première partie est complètement close, et nous avons eu entière satisfaction. Pour ce qui concerne les modalités de promotion, nos différentes aspirations ont été prises en compte. Aujourd'hui, il reste à régler la question indiciaire. Jusqu'alors, la grille indiciaire que nous propose la fonction publique est une grille qui ne nous satisfait pas. Nous avons eu une grève d'avertissement d'une semaine. Cette grève a amené le gouvernement à revoir sa copie. Le ministère de la Fonction publique nous a réinvités pour que nous puissions discuter et le ministre de la Fonction publique a souhaité que pour que les discussions soient beaucoup plus efficaces, il faudrait associer le ministère de l'Economie et des finances. On nous a demandé d'attendre en mars pour que les débats s'ouvrent de nouveau pour se terminer au plus tard à la fin du mois de mars.


Et si à la fin du mois de mars, il n'y a pas de satisfaction ?

Notre slogan va se réactiver, s'il n'y a rien.


C'est-à-dire ?

C'est-à-dire que vous verrez ce que vous avez vu. Lorsque fin mars qui nous avait été promis précédemment, il n'y a rien eu le comportement que nous avons eu, nous aurons le même comportement.


Oui, soyez précis…

Vous savez qu'en fin mars 2007, on avait dit, fin mars, s'il n'y a rien, il n'aura rien. Les gens ont pensé que nous plaisantions, et nous avons fait la plus grande grève de Côte d'Ivoire, une grève retentissante. Et nous sommes prêts à récidiver si à la fin du mois de mars, notre grille indiciaire acceptable n'est pas totalement connue, de même que sa date de prise d'effet qui doit être une date acceptable également.


L'année scolaire risque d'être perturbée encore…

Ce ne sera pas de notre faute. Nous voudrions donc profiter de cette occasion pour dénoncer une pratique qui devient monnaie courante dans nos différentes inspections. Il s'agit des rackets, des extorsions de fonds, de même que les harcèlements sexuels déguisés sous forme de contributions soit des candidats aux payements du carburant de l'inspecteur, ou à une prime allant jusqu'à 150 mille parfois, on ne sait pas pour quelle raison. Quelques collègues nous ont rapporté que les examens du CAP et CEAP sont subordonnés à un passage dans le lit de celui qui doit les titulariser. Et tout cela, nous devons le dénoncer. Il y a également le racket, déguisé sous forme de frais d'évaluation générale ou de composition générale. Et ça aussi, le MIDD voudrait les dénoncer. Et dénoncer encore cette nouvelle approche pédagogique qui est la FJC qui est d'ailleurs mal comprise par tout le monde. On demande aux instituteurs que nous sommes de payer pour que les renforcements de capacité soient faits, pour que les recyclages soient faits. Nous nous demandons : si l'instituteur n'a pas les moyens de payer, quel sera son sort ? Sera-t-il radié de l'effectif des enseignants parce que ne maîtrisant pas les nouvelles approches pédagogiques ?

Interview réalisée par Djè KM
Coll. E.P.A (stg)
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ